Colloque France générosités : le mécénat à la reconquête de ses donateurs
Dans un contexte fiscal tendu marqué par la hausse de la CSG (Contribution Sociale Généralisée), la suppression de l’ISF et l’imminente mise en place du prélèvement à la source, les donateurs se sont montrés frileux cette année : - 6,5 % de dons enregistrés au milieu de l’année. France générosités consacrait son dernier colloque au sujet. Le syndicat s’est appuyé sur de nombreux experts de la communication et du mécénat venus débattre au cours de deux tables rondes, animées par Xavier du Crest de Villeneuve (Handicap International) et Jean-François Riffaud (Action contre la faim), afin d’apporter des pistes d’action aux acteurs de l’intérêt général et d’inverser la courbe.

Changement fiscaux, quel impact sur le comportement des donateurs ?
Les changements fiscaux récemment opérés ou à venir ont-ils eu une incidence concrète sur les comportements des donateurs ? Tel était l’objet du dernier colloque de France générosités, qui se tenait le 15 novembre dernier à la Maison des Océans. Emmanuel Rivière (Kantar Public France), Arthur Gautier (Chaire Philanthropie de l’ESSEC Business School), Dominique Wolton (CNRS), Daniel Bruneau (France générosités), Eve Durquety (KPMG) et Laurent Habib (Association des agences conseils en communication) se sont notamment penchés sur la question des donateurs-retraités et des donateurs du prélèvement à la source dans le cadre d’une étude réalisée par Kantar Public. Suite à la hausse de la CSG, près d’un donateur retraité sur cinq (18 %) a réduit ses dons, et 20 % envisagent de diminuer leur générosité en 2019. Des craintes accentuées par une relative méconnaissance des conséquences des récentes mutations de la fiscalité, puisque 39% des donateurs imposables ignorent par exemple si les réductions d’impôts sur le don seront maintenues en 2019, a révèle une seconde étude de France générosités présentée un peu plus tard dans la matinée.
Baisse des dons et reconquête des donateurs
Globalement, 2018 marquera une année de baisse des ressources issues de la générosité publique pour les associations liée aux réformes fiscales, a statué Pierre Siquier. Au 30 juin 2018, une baisse de -6,5 % avait été enregistrée, et “on s’achemine vers -12 à - 30 %” d’ici la fin de l’année. Les deux tables rondes du colloque étaient dédiées à l’action : quelle stratégie de communication adopter pour contrer la baisse des dotations et reconquérir le donateur ? La première était consacrée au comportement-donateur dans les périodes de changements fiscaux. Face à l’urgence, Dominique Wolton, sociologue et directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication a appelé les associations, “trop sages”, à la “révolte” et à rappeler leur rôle politique dans la société. Même message en substance durant la seconde table ronde sur l’utilité sociale de la générosité, où a été souligné l’importance de revaloriser la générosité comme vecteur de lien social. "Le moment où il s'agira de promouvoir la générosité, il faudra être en mesure d'exposer sa place, son impact et sa signification", a notamment rappelé l’animateur de la table ronde, Jean-François Riffaud.
"La #générosité représente plus de 2 milliards d'euros de ressources annuelles au sein des membres de France générosités" @danielbruneau2 #ColloqueFG pic.twitter.com/LYVpfzl2t6
— France générosités (@generosites) 15 novembre 2018