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Par Carenews INFO - Publié le 16 octobre 2025 - 08:00 - Mise à jour le 16 octobre 2025 - 11:03 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Une nouvelle fondation pour accélérer la protection des cours d’eau en France

La Fondation Terres d’eau, lancée par les Voies navigables de France et abritée par la Fondation du patrimoine, a pour vocation de protéger la biodiversité et les ouvrages présents au niveau des courants d’eau douce navigables en France. La structure a aussi pour but de sensibiliser le grand public et les entreprises à la préservation des ressources en eau douce.

La Fondation Terres d’eau est destinée à financer des projets de restauration de la biodiversité ou du bâti, ayant un lien direct ou indirect avec les voies navigables françaises. Crédit : iStock
La Fondation Terres d’eau est destinée à financer des projets de restauration de la biodiversité ou du bâti, ayant un lien direct ou indirect avec les voies navigables françaises. Crédit : iStock

 

Pour prolonger ses actions de mécénat, l’établissement public les Voies navigables de France (VNF) est à l’origine d’une nouvelle fondation intitulée « Terres d’eau ». Abritée sous l’égide de la Fondation du patrimoine, cette structure poursuit trois buts : protéger la ressource en eau, préserver la biodiversité des canaux et des fleuves navigables et entretenir les bâtiments qui y sont construits. Barrages, écluses, canaux… « Ces ouvrages sont un patrimoine méconnu qui s’inscrit dans notre géographie et a besoin d’être préservé », met en avant Cécile Avezard, directrice générale des VNF lors d’une soirée de lancement de la fondation, organisée à Paris le 13 octobre. 

  

Un comité scientifique pour évaluer les projets soutenus 

  

La Fondation Terres d’eau est ainsi destinée à financer des projets de restauration de la biodiversité ou du bâti, ayant un lien direct ou indirect avec les voies navigables françaises - qu’elles soient gérées par les VNF ou par d’autres acteurs, comme certaines régions et départements. Parmi les initiatives déjà soutenus par VNF, se trouvent par exemple un projet d’irrigation des sols en Camargue pour lutter contre la concentration saline, la remise en eau du barrage réservoir de Grand-Rue en Bourgogne, ou encore la restauration de la voûte arborée du canal du Midi, dont les platanes sont touchés par une maladie. 

« Il faut s’occuper de nos fleuves et de nos cours d’eau. Toute la biodiversité en dépend. Cela répond aussi à un véritable enjeu économique », argumente Esther Crauser-Delbourg, économiste de l’eau et de l’environnement et cofondatrice de Water Wiser, un cabinet de conseil qui accompagne les organisations dans la gestion des risques liée à l’eau. « Aujourd’hui, nos lacs et nos rivières sont menacés. Il faut changer notre attitude », alerte quant à lui Gilles Bœuf, océanographe et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle. 

 


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Ces deux intervenants font partie des six membres du comité scientifique de la fondation, dont le rôle est de sélectionner et d’évaluer les projets soutenus. Parmi eux, se trouve également le photographe indépendant Franck Vogel. « Pendant dix ans, j’ai travaillé sur des fleuves étrangers et j’ai vu les problèmes liés à la surexploitation ou à la mauvaise gestion. Mon but est d’apporter mon expertise pour ne pas reproduire les mêmes aspects en France », détaille-t-il. 

  

Des collectes de fonds fléchées 

  

Pour financer ses projets, la fondation prévoit de faire appel à des mécènes privés et aux dons des particuliers. Parmi les premiers mécènes mobilisés par la Fondation Terres d’eau, se trouvent par exemple le Fonds Axa pour le progrès humain et la Fédération nationale des Banques populaires. La structure philanthropique a également décidé de reprendre le système de financements fléchés, déjà adopté par la Fondation du patrimoine.  

Concrètement, les initiatives sélectionnées par la Fondation Terres d’eau font l'objet d'un appel aux dons ciblé par projet et posté sur le site de la fondation abritante, afin d’atteindre un objectif financier préalablement déterminé.  

« Ce système permet de mobiliser davantage de donateurs. Ils sont plus sensibles à ce type de collecte », argumente Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du patrimoine, pour qui les actions de la Fondation Terres d’eau s’inscrivent en prolongement de son programme dédié au patrimoine naturel. « Pour certains ouvrages historiques comme le canal du Midi, il y a un attachement fort de la population », complète Cécile Avezard. 

Au-delà, « le but est aussi de sensibiliser le grand public », ajoute Alexandre Giuglaris. 

  

La nécessité d’une gestion durable des ressources en eau dans un contexte de pression économique 

  

« Il est très important que les acteurs économiques soient sensibilisés sur ces enjeux », abonde Esther Crauser-Delbourg. Les pressions économiques sur les ressources en eau douce se font en effet de plus en plus fortes, dans un contexte où ces dernières sont particulièrement affectées par le réchauffement climatique.  

Si le premier secteur directement dépendant des cours d’eau est l’agriculture, l’ensemble de l’économie est concerné par les réserves en eau douce, rappelle l’économiste. « L’eau est essentielle à la vie des entreprises », appuie Alain di Crescenzo, président de CCI France et parrain de la fondation, aux côtés de l’actrice Ludivine Sagnier. 

 


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Pour sensibiliser à la gestion durable de l’eau, à l’adaptation au changement climatique et à la préservation de la biodiversité, la Fondation Terres d’eau prévoit en particulier d’organiser plusieurs petits-déjeuners, notamment avec les membres de son comité scientifique.  

De leur côté, les Voies navigables de France ont le projet de développer le transport fluvial, moins émetteur que le transport par camion, mais réalisé à bord de bateaux souvent anciens. En septembre, l’établissement public a par exemple lancé un appel à manifestation d’intérêt dans le but de lancer la conception de bateaux autonomes, pour le fret. 

 

Élisabeth Crépin-Leblond 

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