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Par Carenews PRO - Publié le 13 janvier 2015 - 14:38 - Mise à jour le 9 avril 2020 - 13:12
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Dis Flavie, pourquoi les médias sont éligibles au mécénat?

Depuis quelques années, on voit se multiplier les appels aux dons pour aider, voire sauver, les acteurs de la presse. Nice Matin était l'exemple le plus visible en cette fin d'année, c'est désormais Charlie Hebdo qui, tristement, prend la relève de la couverture médiatique des journaux à sauver. Qu'elles passent par une gestion interne ou par une plateforme de financement participatif, ces campagnes de levées de fonds mettent parfois en valeur la déduction fiscale ouverte par les dons.

Dis Flavie, pourquoi les médias sont éligibles au mécénat?
Dis Flavie, pourquoi les médias sont éligibles au mécénat?

Nice Matin a récolté 376 275 sur les 300 00 euros d'objectif fixé en quelques semaines. Les projets des médias écrits ou en ligne se multiplient sur les plateformes de financement participatif. Elles ne rassemblent pourtant pas que des projets ou organismes éligibles au dispositif fiscal du mécénat, mais cela n'empêche en rien les contributeurs de participer à ces campagnes. Les médias seront cependant sans doute touchés, via les plateformes de financements participatifs, par les mesures prises très récemment sur l'encadrement du crowdfunding

Une entreprise de presse ne peut en principe bénéficier d'un mécénat traditionnel, et donc bénéficier d'un avantage fiscal.  «Mais Presse et Pluralisme agit en faveur de plusieurs journaux, et donc du pluralisme, ce qui la rend éligible » au dispositif, explique Denis Bouchez, directeur général du Syndicat de la presse quotidienne nationale. Depuis 2007, des associations permettent de lever des fonds pour la presse écrite (Presse et Pluralisme) et en ligne (J'aime l'info). Les donateurs bénéficient alors des mêmes avantages que ceux offerts par la loi sur le mécénat (déduction de 66%, jusqu'à 20% du revenu imposable pour les particuliers et 60 % du montant des dons pour les entreprises, dans la limite de 0 ,5 % du chiffre d'affaires). Les dons adressés à des sites reconnus par la Commission paritaire des publications et agences de presse dans la catégorie "information politique et générale" sont en effet éligibles à des réductions fiscales.

Dans un article de 20 minutes, le président de Presse et Pluralisme, François d'Orcival, note une augmentation des titres inscrits : «36 titres, contre 18 en 2013 », une augmentation liée au succès des appels au don qui « marchent car les lecteurs des publications d'information générale et politique y sont très attachés

Le journal Charlie Hebdo qui ne pouvait jusqu'alors bénéficier de ce système car il était considéré comme un journal d'opinion et non généraliste, vient de voir ce voile se lever de la main de Fleur Pellerin qui en a fait l 'annonce le 11 janvier.

Charb avait lancé un appel aux dons cet automne, pour équilibrer le budget du journal. Il n'avait récolté qu'une partie de leur objectif (200 000 euros sur le million fixé). La mobilisation exceptionnelle des confrères, entreprises, autorités publiques et des particuliers va permettre à Charlie Hebdo de pouvoir sortir demain, mais aussi de continuer. Les imprimeurs, colporteurs et autres prestataires se sont engagés à renoncer à leurs commissions. Les recettes de ce numéro, qui sera tiré à 3 millions d'exemplaire devant la demande populaire, seront reversées aux familles des victimes.

Au-delà de la solidarité, il s'agit, via le mécénat, de s'impliquer dans le système d'expression, de presse, d'information et de pensée de notre pays. Et quelque part, encouragé par l'Etat via la déduction fiscale, d'exprimer nos soutiens citoyens qui sont, finalement, là où ils devraient être, au cœur de la démocratie.

Crédit photo

 

Flavie Deprez, passionnée par les rapports entre le secteur privé et l'intérêt général, a eu son bac l'année de la loi Aillagon. Cette coïncidence traduit l'intérêt qu'elle porte depuis au secteur non-lucratif sous toutes ses formes.

Elle a travaillé pour les trois sommets du triangle du mécénat (secteur public, associatif et entreprise). Aujourd'hui Flavie vit du mécénat, ce qu'elle trouve, en souriant, un peu paradoxal.

Elle accompagne en tant que consultante les différents acteurs concernés dans des partenariats de mécénat aux enjeux croisés. Elle a décidé, il y a peu, d'arrêter d'en papoter pour écrire sur le sujet. Derrière son écran, elle s'occupe du rédactionnel de Carenews où elle fait son mécénat tous les mardis. 

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