A Lille, les SDF s'organisent tous seuls
Afin de se trouver des logements, à Lille, des sans-abris se sont regroupés, loin des structures d'accueil proposées habituellement.
Metronews met un coup de projecteur sur le Collectif des SDF de Lille. Lancé en 2011, l'organisme qui reloge des personnes à la rue n'est géré que par des anciens SDF. L'idée : s'éloigner des structures d'accueil (qui proposent un hébergement d'urgence puis en HLM lorsqu'il y a de la place), et se tourner vers les locations classiques.
Comme l'explique Metronews, le collectif a été fondé par Gilbert Pinteau, lorsque l'homme a été renvoyé d'un foyer de l'Armée du salut. " Quand je me suis fait virer j'ai décidé que c'était fini pour moi les structures traditionnelles. J'ai décroché mon téléphone pour me trouver un toit sur le marché locatif privé ", raconte-t-il au journal. Il vivait dans la rue depuis douze ans d'après France 3 qui s'est aussi intéressée à l'initiative. Et d'ajouter : " J’ai eu la chance de tomber sur une proprio sensible à mon problème. Et je me suis dit si ça marche pour moi, pourquoi pas pour les autres. "
Pour le fonctionnement, pas de secret : Gilbert Pinteau décroche son téléphone et essaye de convaincre les propriétaires, même si ce n'est pas toujours facile. " Au début on avait 80% de refus, se souvient-il. Mais nous n’avons pas de recette miracle, on utilise des mécanismes déjà existants. Pour qu'on puisse aider quelqu'un, il faut qu'il touche les minima sociaux, ensuite on fait un dossier pour avoir le fond spécial au logement (SPL) ". L'aide du collectif ne s'adresse donc pas aux plus marginalisés des sans-abris.
Mais le collectif assure également le dépôt de garantie, dans la limite d'un loyer de 400 euros. Aussi, la structure accompagne les bénéficiaires dans leur relogement, pour qu'ils réapprennent à vivre en appartement. " Je me souviens d'un gars qu'on a aidé, les trois premières semaines il a dormi sur le balcon de son studio. Il avait besoin d’air ", confie Gilbert Pinteau à Metronews.
Comme on le découvre dans cette vidéo de France 3, en général, le collectif va directement à la rencontre des sans abris, en se déplaçant dans la rue deux fois par semaine. En quatre ans, le collectif a permis de reloger 160 personnes de manière pérenne.