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Par Carenews INFO - Publié le 25 février 2015 - 09:57 - Mise à jour le 5 mars 2015 - 11:19
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Sakina M'sa, la mode, l'insertion et le beau

Sakina M'sa est une créatrice de mode française engagée, dont les convictions l'ont amenée à créer un atelier où « le beau devient vecteur d'insertion sociale ». Le projet s'organise autour de trois axes de travail prioritaires : l'insertion sociale, le recyclage et la médiation culturelle.

Sakina M'sa, la mode, l'insertion et le beau
Sakina M'sa, la mode, l'insertion et le beau

Les parents de Sakina M'sa se sont installés en France en 1974, dans un quartier populaire de Marseille. Elle les y a rejoints 5 ans plus tard. Sakina a découvert la littérature française et elle a appris à lire et à parler français grâce à Boris Vian, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine et Lautréamont.

La première rencontre de la jeune femme avec l'univers du costume a eu lieu lors d'un spectacle de Tadeusz Kantor intitulé « Je ne reviendrai jamais ». Sakina a été marquée par le matériau du vêtement de la comédienne, dont se dégageait à la fois de la gravité et une certaine fragilité : « [Tadeusz Kantor] présentait une pièce au théâtre des Bernardines. J'ai même fait le mur pour aller la voir. Je suis tombée en émoi devant ce personnage et ses vêtements. À la sortie, j'étais très touchée : le vêtement s'est imposé à moi, mais je ne savais pas encore si cela allait être dans la mode ou dans un autre domaine », explique Sakina M'sa.

Elle réalise sa première collection à 14 ans, l'âge auquel elle a découvert Vivienne Westwood, Jean-Paul Gaultier, Madeleine Vionnet, Cristobal Balenciaga, Elsa Schiaparelli et Gabrielle Chanel…

Une partie de ses études a été financée par l'Institut Supérieur de Mode à Marseille, créé par Maryline Bellieud-Vigouroux, qui a été impressionnée par l'énergie de la jeune femme. Après avoir achevé ses études, elle a emménagé à Paris, où elle a développé le concept de « tissu social ».

Elle collabore avec des maisons de retraite et des centres de quartier, et elle fait défiler des personnes atypiques, âgées, grandes, grosses ou petites. « Je suis convaincue qu’il n’y a pas qu’un seul canon de beauté » affirme-t-elle. Les modèles de ses collections sont, certes, en taille 36 : « ce sont les règles pour pouvoir défiler à la semaine de la mode, mais dans ma boutique il y a bien sûr d’autres tailles ».

Dans la continuité de sa réflexion sur le vêtement social, Sakina M'sa a créé une entreprise d'insertion par le beau, autrement dit une maison de couture qui vient en aide à des femmes et des hommes sans emploi en leur offrant la possibilité d'être formés pendant deux ans aux techniques de la créatrice. Un mécénat de compétence a également été mis en place, grâce à de grandes maisons de couture comme Balenciaga et Yves Saint-Laurent : des modélistes issus de ces entreprises et proches de la retraite offrent régulièrement de leur temps pour transmettre leur savoir-faire à l'équipe, dans un esprit de solidarité intergénérationnelle.

Un autre axe de travail développé par Sakina M'sa est le recyclage. Depuis 2010, toutes ses créations sont réalisées à partir de matières qu'elle achète soit à des soldeurs de tissu, soit directement à des maisons de luxe à un prix symbolique. Le matériau qu'elle préfère est le bleu de travail. En 2010, elle a exposé au Centquatre la collection « Bleutotype », une ligne de vêtements qu'elle a conçue à partir d'anciens bleus qu'elle retravaille pour en faire des robes, des doudounes et des pantalons. « C’est comme un hommage à mon père ouvrier, au monde du travail », explique Sakina.

À côté de son travail de création, Sakina a créé l'association Daïka en 2006, dont les actions sont elles aussi orientées autour de l'insertion socio-professionnelle des publics en difficulté. En 2007, l'association a permis à 30 femmes de la région parisienne – des femmes au foyer, rmistes ou sans emploi – de participer à un atelier de customisation de vêtements puis à une exposition baptisée « l'Étoffe des héroïnes », présentée au Petit Palais. L'exposition a attiré 25 000 visiteurs entre le 28 juin et le 19 août 2007. Aujourd'hui, l'activité de l'association Daïka se concentre sur un projet en collaboration avec la ville de Berlin.

Sakina M'sa est une créatrice de mode française d'origine comorienne, née en 1972. Elle vit et travaille à Paris depuis 1992 et elle a fondé la marque qui porte son nom. En 2010, elle a reçu la bourse entrepreneurs sociaux décernée par la Fondation Kering, en récompense de ses diverses initiatives de promotion du rôle social de la mode.

 

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