Les ressources propres des établissements culturels de l'Etat au crible de l'IGF
Une mission conjointe de l'Inspection Générale des Finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) a publié ses conclusions du rapport sur "l'Evaluation de la politique de développement des ressources propres des organismes culturels de l'Etat".
Le rapport remarque une hausse des ressources propres des établissements culturels mais également de leurs dépenses. Les 36 établissements étudiés (musées, lieux de spectacle vivant et lieux d'exposition, tels le Louvre, l'Opéra Comique et le Palais de Tokyo) ont ainsi connu en moyenne une augmentation annuelle de leurs ressources entre 2004 et 2013 de l'ordre de 4,9%, pour une augmentation annuelle de leurs dépenses sur la même période de 3,9%.
Développer les ressources propres, et notamment la billetterie
La mission préconise de développer encore davantage leurs ressources propres tout en limitant leurs dépenses et activités à l'équilibre financier fragile (gestion d'auditoriums, spectacles vivants dans les musées...). Le cadre budgétaire contraint oblige en effet ces établissements culturels à moins compter sur l'engagement de l'Etat.
La mission incite donc à revoir leur grille tarifaire, en s'adaptant aux différents publics (grille tarifaire différenciée, orientée vers la hausse), en réduisant la gratuité et en repensant les horaires et les tarifs en fonction des saisons. La billetterie pèse en effet pour près de 45% des ressources propres des établissements culturels en 2012-2013, c'est également le moyen le plus facile et immédiat d'augmenter les ressources. S'inscrivant dans cette logique, le Louvre a ainsi augmenté son plein tarif de 3 euros à partir du 1er juillet (passant de 12 à 15 euros). Outre cette logique de court-terme, le rapport invite à repenser les modes de fonctionnement de certaines activités sur le long-terme afin d'en tirer des économies structurelles.
Le mécénat : une ressource qui fragilise la dépense fiscale
L'IGF, reprenant la réticence traditionnelle de Bercy envers le mécénat, remarque que celui-ci (15% des ressources propres observées en 2012-2013) représente aussi un coût indirect pour l'Etat (via la déduction fiscale). Pour autant, le ministère de la Culture et de la Communication a encore salué le 25 juin dernier « l'apport essentiel des relations nouées entre les établissements culturels et leurs mécènes, notamment lorsqu'elles s'inscrivent dans la durée ».