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Par Carenews INFO - Publié le 7 mars 2016 - 13:34 - Mise à jour le 18 mars 2016 - 16:51
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Les "Jeudis du mécénat" parlent de l’évaluation des actions de mécénat culturel

Le 18 février dernier, le ministère de la Culture et de la Communication fêtait les dix ans des désormais traditionnels « Jeudi du mécénat ». Cette dernière rencontre exceptionnelle portait sur les mécènes de la culture et leur croissant souci d’évaluation de leurs actions.

Les "Jeudis du mécénat" parlent de l’évaluation des actions de mécénat culturel
Les "Jeudis du mécénat" parlent de l’évaluation des actions de mécénat culturel

La tendance

Étude d’impact, évaluations, bilans quantitatifs, qualitatifs… D’ordinaire, ce lexique est plutôt rattaché aux entreprises. Cependant, ce sont aujourd’hui les mécènes qui se l’approprient. Occupant un rôle croissant dans la vie culturelle, les mécènes se préoccupent de plus en plus de l’impact réel de leur don, s’inscrivant ainsi dans une démarche d’évaluation active de leurs actions. Par les objectifs qu’il poursuit, le mécénat diffère bien évidemment de la gestion d’entreprise. Toutefois, il s’en rapproche de manière croissante en termes de méthodes.

Depuis quelques années, les mécènes ont en effet adopté de nouvelles formes et pratiques, qui s’inspirent pour beaucoup des mécanismes de l’entreprise. La manière de donner est similaire à celle avec laquelle on investit ; il y a une attente de retour accompagné d’un souci d’évaluation de l’impact de son don.  De nouveaux critères de d’évaluation des projets apparaissent : on parle même de SROI (Social Return On Investment). Aux États-Unis par exemple, FSG Impact Advisor, organisme précurseur créé en 1999 par Michael Porter et Mark Krammer, vient en aide aux sociétés qui souhaitent se doter d’outils de mesure de leur philanthropie.  Pour la France, « le projet de loi relatif à la liberté de création, l’architecture et le patrimoine actuellement en cours de discussion au Sénat prévoit un ensemble de dispositifs d’évaluation », indique Christopher Miles, secrétaire général du ministère.

De l’utilité et des limites de l’évaluation

Pour quelles raisons évaluer son don ? Pour Béatrice de Durfort, déléguée générale du Centre Français des Fonds et Fondations : « L’évaluation est un outil d’ordre stratégique et politique : elle permet de corriger et d’amender sa route au regard des résultats que l’on s’était fixés au départ, elle est aussi un outil concernant la conversation à engager avec l’ensemble des parties prenantes et participe au climat de confiance entre elles ». D’après Anne-Catherine de Perrot, fondatrice du Centre d’évaluation culturelle Evalure, l’évaluation a quatre fonctions principales : « assurer la qualité d’un projet, tirer des leçons, préparer une décision et légitimer un projet ».

Cependant, si le don est créateur de valeur de façon indirecte, il reste très compliqué de le quantifier. Arthur Gautier, directeur exécutif de la Chaire Philanthropie de l'ESSEC précise : « Il est beaucoup plus difficile d’évaluer une action qui n’a pas de valeur économique directe. » D’autre part, ces méthodes d’évaluation évoquent celles de la gestion d’entreprise, le cadre dans lequel il évolue est assez différent. Philippe-Henri Dutheil, directeur du secteur « Organismes Sans But Lucratif » d’EY Société d’Avocats souligne le fait que « dans le secteur des associations, passer d’une culture de l’audit et du bilan à une culture de l’évaluation représente un changement de paradigme total ». Enfin, peut-être qu’en effet, l’évaluation ne doit pas être exhaustive, comme le rappelle Anne-Catherine de Perrot : « Si on évalue trop, on encourt le risque de démotiver ceux qui ont assuré la collecte des données. »

« L’évaluation n’a de sens que si elle est utile et faisable », indique Jean-Marc Pautras, administrateur des Eurockéennes de Belfort

Une évaluation adaptée, spécifique au mécénat culturel

L’évaluation, s’il elle ne peut être exhaustive et rendre compte de l’impact réel du mécène en raison de la nature spécifique du don, ne pourrait donc se faire qu’au cas par cas, avec des outils adaptés. Prenons l’exemple de la Fondation Daniel et Nina Carasso : « Dans le cadre de l’évaluation des projets de pratique artistique dans le champ social soutenus par la Fondation Daniel et Nina Carasso, nous avons procédé par étapes : nous avons testé une méthode d’évaluation à travers la construction d’un référentiel collectif, puis nous avons fait du sur-mesure pour chaque structure à partir de ce cadre commun. Cette démarche a été parfaitement appropriée », précise Pauline Chatin, consultante chez Nuova Vista.

Une autre illustration est celle de la Fondation Culture et Diversité :  « Lorsque nous avons souhaité évaluer nos programmes d’égalité des chances qui aident les élèves issus de milieux modestes à intégrer les grands établissements d’enseignement supérieur dans le domaine de la culture, […] nous avons très tôt mis en place en interne nos propres outils d’évaluation. Il n’en reste pas moins qu’il n’est pas si facile de parler d’évaluation ; la culture, en particulier, est un domaine particulièrement difficile à évaluer, nous repensons en permanence notre démarche d’évaluation en fonction de ce que l’on construit avec les jeunes », témoigne de son côté Éléonore Ladreit de Lacharrière, déléguée générale de la Fondation.

 

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