Économie collaborative et ESS, des objectifs différents
L’économie collective, qui a pour fer de lance de jeunes entreprises telles que Airbnb, est peu à peu rattrapée par le capitalisme. Alors que l’économie sociale et solidaire (ESS) a pour finalité de rendre service à une communauté, celle de l’économie collaborative est de gagner de l’argent.

L’exemple d’Airbnb
En 2008, deux amis américains ont eu l’idée de créer une plateforme communautaire à travers laquelle les particuliers pourraient offrir leur sofa aux voyageurs de passage. Sept ans après sa création, Airbnb est valorisée à plus de 25 milliards de dollars et son chiffre d’affaires est estimé à 900 millions de dollars par an. Avec un investissement minimum, puisque l’entreprise n’est propriétaire d’aucun logement. Cet exemple illustre à merveille l’objectif de l’économie collaborative d’aujourd’hui : rendre service, oui, mais avant tout gagner de l’argent. Beaucoup d’argent. L’ombre du capitalisme qui plane sur les entreprises telles qu’Airbnb, Blablacar et LeBonCoin constitue la principale différence entre l’économie solidaire et sociale (ESS) et l’économie collaborative. La première est avant tout un moteur social, la deuxième est lucrative.
Un contexte favorisé par la crise mondiale et un vide juridique
Deux facteurs déterminants ont converti l’économie collaborative en une branche du capitalisme : la crise mondiale de 2008 et le flou juridique concernant ce genre d’activité. En effet, depuis la crise, chacun cherche une façon d’arrondir ses fins de mois, que ce soit en réalisant des travaux chez les particuliers ou enfilant son costume de chauffeur le weekend. Le tout sans déclarer un centime, en l’absence d’un cadre légal clairement défini. L’engouement pour l’économie collaborative est tel qu’elle pourrait générer 268,5 milliards d’euros en 2025, alors qu’elle représentait (seulement) 12 milliards d’euros en 2014.