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Par Carenews PRO - Publié le 23 septembre 2013 - 13:56 - Mise à jour le 11 février 2015 - 13:20
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[Portrait] Au mois d’août, Août Secours Alimentaire s’occupait d’eux !

Au mois d’août, alors que Paris était très calme, Carenews est allé à la rencontre de Août Secours Alimentaire.

[Portrait] Au mois d’août, Août Secours Alimentaire s’occupait d’eux !
[Portrait] Au mois d’août, Août Secours Alimentaire s’occupait d’eux !

Il est 16h45 au centre Saint Hippolyte de l’avenue de Choisy, dans 13ème arrondissement. Au fond, des cartons, beaucoup de cartons. Au centre, des sacs plastiques, bleus, blancs et marrons. En face, une table d'apéro comme celle des kermesses avec jus de fruits et petits gâteaux. Et puis il y a des gens, beaucoup aussi. Ils grouillent dans tous les sens. Ces personnes, ce sont les bénévoles d'Août Secours Alimentaire. Alors que toutes les associations d'aide aux démunis ferment au mois d'août, celle-ci prend le relais en distribuant des centaines de colis par jour. Reportage.

17h. " Le buffet est ouvert! " crie Christian, directeur du centre. Les dizaines de bénévoles, jeunes et plus âgés s'avancent pour prendre un verre avant l’arrivée des bénéficiaires et le début de la distribution. La plupart sont là depuis 15h et ne quitteront pas les lieux avant plusieurs heures. Tout le monde se taquine, on les prendrait pour des moniteurs de colonie de vacances qui attendent les premiers enfants. Mais non.

17h20. Tout le monde à son poste. " Aujourd'hui il y a de l'huile, la table se trouve à droite, vous leur indiquez! " informe Christian. Les plus âgés sont assis par deux derrière une table. Ce sont eux (elles plutôt!) qui accueilleront les bénéficiaires. Les plus jeunes sont juste derrière, eux aussi sur les "starting blocks". Ils iront chercher les sacs de provision déjà prêts, à l’image d’Olivier, sans doute le plus grand de la bande, arrivé il y a une dizaine de jours. Au fond, il y a aussi quatre femmes, assises au bord d'une table ronde, feuille de coloriage et feutres à la main. Elles s'occuperont des enfants.

17h30. Début de la distribution. Un flux de personnes arrive - heureusement que trois jeunes font les videurs à l'entrée pour réguler le flux - . Dehors, la queue est longue. Mais une fois rentrés, ils sont tous disciplinés, se dirigent vers une table libre, ou bien attendent que leur binôme de bénévoles préférés soit libre pour être servis. Avec 30 nationalités représentées, ici, c'est la tour de Babel. Pourtant, cette bénévole au collier de perles semble bien se débrouiller pour communiquer en espagnol avec cette péruvienne, un bébé dans les bras.

Avant un colis, l’accueil

Au total, 300 bénévoles s’activent en même temps dans les six centres, de Paris et sa proche banlieue. Chaque année, 12 000 personnes bénéficient de leur aide. Parce que “ la faim ne prend pas de vacances ”, certains d’entre eux ont décidé de consacrer tout leur mois d’août à cette activité. Août secours alimentaire (ASA) a été créée en 1994 par le diacre Pierre Lanne, quand il s’est rendu compte qu’en septembre, il retrouvait des SDF amaigris, beaucoup plus mal qu’il ne les avait laissés en juillet. En effet, Croix rouge, Restos du coeur, Secours populaire, au mois d’août, les associations ferment.

Aujourd’hui, les sans abri ne sont plus les seuls à avoir du mal pour se nourrir et l’association accueille chaque année un peu plus de monde: “ C’est en 2004 qu’on a atteint les 10 000 bénéficiaires puis cela a stagné, mais en 2007, avec la crise, le nombre a grimpé! 10% des accueillis sont des personnes seules, tout le reste ce sont des familles ” nous explique Denis Brot, délégué général de l’association. Pour ce nouveau retraité, ASA apporte bien plus que des paniers de nourriture: “ On a l’habitude de dire qu’ici, on nourrit le corps ET le coeur ”. En effet, Jacqueline, bénévole depuis quatre ans, rappelle que c’est l’accueil qui est le plus important : “ Il faut surtout savoir écouter, donner du contact. On leur parle de leur pays, on s’intéresse à leurs enfants, on leur dit qu’elles ont de belles boucles d’oreille et elles s’illuminent tout de suite vous savez. Mais tout cela n’est pas factice hein, c’est vraiment ce que l’on pense!

Au revoir, à demain!

Les produits d’épicerie sèche, l’association se les procure auprès de la banque alimentaire (à qui elle ne paye que les frais généraux, soit 10% du prix réel) et d’une centrale d’achat qui livre tout fin juillet. Légumes, pain, lait, les produits frais, proviennent d’achats réguliers et de récupérations matinales auprès des grandes surfaces. Pour le financement, tout le monde est mobilisé: associations, mairie, département, région, État et donateurs particuliers.

En dehors de son budget, ASA c’est surtout des bénévoles, puisque l’association ne compte aucun permanent et le comptable et la secrétaire sont à mi-temps. Ces bénévoles eux aussi viennent de partout. Au milieu des paroissiens habitués, Louis, étudiant à Central en stage ici pour l’été est l’agent polyvalent. Il y a aussi deux ou trois jeunes réalisant leur travail d’intérêt général - “ Parfois, à la fin, ils décident de continuer en tant que bénévole, cela fait chaud au coeur ” raconte Denis Brot. Comme le centre est un ESAT, il y a aussi quelques travailleurs handicapés. Bref, ici, tout le monde a sa place.

18h30: “ Au revoir, à demain! ” lance la dame au collier de perles. A l’entrée, une vielle femme s’impatiente, elle n’a plus que quelques minutes à attendre. Au coin de la rue, certains s’échangent boites de haricots contre petits pois. La distribution ne fait que commencer, elle se clôturera à 20h ce soir et le 31 août pour cette année.

 

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