[D'AILLEURS] Haïti : une enfance sous la menace d’une éducation négligée
Au terme de sa visite à Haïti, un représentant des Nations Unies dénonce l’éducation de mauvaise qualité dispensée dans les écoles privées. Il invite le gouvernement à réglementer le secteur afin de lutter contre l’éducation « low cost ».
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Neuf écoles haïtiennes sur dix sont privées
De retour d’une visite à Haïti, Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations Unies pour le Droit à l’Education, a prié le gouvernement haïtien de réglementer le secteur privé de l’éducation afin d’éradiquer ce qu’il appelle l’éducation « low cost ». Il tire la sonnette d’alarme en rappelant que l’éducation constitue un droit humain fondamental et en soulignant la particularité d’Haïti en matière d’éducation, un pays où près de 9 écoles sur 10 sont privées. Les frais d’inscription et l’achat de fournitures scolaires dans ces écoles appelées « écoles borlet » représentent un coût élevé pour les familles, en particulier en milieu rural. Cette déclaration illustre la volonté des Nations Unies de faire de la marchandisation de l’éducation l'une de ses priorités. Il s’agit également d’un coup de pouce pour des organisations comme Solidarité Laïque qui, depuis quelques mois, mène à Haïti des actions visant à lutter contre la privatisation de l’éducation.
Des efforts encore insuffisants
Conscientes du problème, les autorités haïtiennes s’efforcent de réglementer l’éducation privée. La déclaration du rapporteur spécial des Nations Unies encourage le gouvernement à poursuivre ses efforts qui, hélas, sont encore insuffisants. En novembre prochain, dans le cadre de l’Examen Périodique Universel de la mise en œuvre des droits de l’homme et des libertés fondamentales, il devra détailler les mesures prises pour garantir une éducation de qualité à tous les enfants haïtiens.