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Par Carenews INFO - Publié le 3 mars 2017 - 10:09 - Mise à jour le 31 mars 2017 - 06:55
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[TÉLÉ] Les musées sous l'influence du mécénat ? Stupéfiant ! s'est interrogé.

Le lundi 6 février sur France 2, l’émission Stupéfiant ! fait un focus sur le mécénat dans nos musées français. La participation d’entreprises est nécessaire pour pouvoir mener à bien leurs projets culturels, expositions etc. S’allient alors des aspirations parfois divergentes, mais pas tant que cela. Les entreprises inondent toutes les sphères qui devraient être le fait du service public, mais le fait est que les caisses de l’Etat sont vides.

Le mécénat comme nécessité pour le financement des musées

Les œuvres d’art ainsi que l’entretien des musées coûtent de plus en plus cher et ces derniers font appel au mécénat. C’est le cas du château de Versailles, en partie financé par la Fondation BNP Paribas, qui a permis la récente rénovation du bassin des Enfants dorés (300 000 euros). De manière générale, ce ne sont pas moins de 30% des rénovations de l’établissement qui sont financées par le mécénat. Dès les années 1980, le maire de Paris, Jacques Chirac, fait appel au mécénat pour les musées. Lorsqu’il devient président de la République, il fait même voter une loi favorable à ce mécénat en 2003 (loi Aillagon). Les entreprises s’installent encore plus dans les musées, et semblent leur permettre de renouveler leur offre culturelle. Mais Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture et de la Communication, ajoute une précision concernant le « don » des entreprises : « Les cadeaux ça n’existe pas. Les cadeaux on les paye, et on les paye autrement. »

La transformation des musées par les entreprises

Les entreprises voient parfois dans le mécénat une opportunité de communication. Celle-ci peut être par les objets de leur marques utilisés dans les musées, par les relations nouées entre les dirigeants, ou même par l’influence sur la programmation. Ce fut le cas au Mucem (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) où eût lieu d’octobre 2016 à janvier 2017 une exposition sur le Café, avec comme mécène la fondation Malongo. De manière quelque peu différente, ont eu lieu au Grand Palais, à Paris, des publi-expositions sur le thème de la Conquête de l’air pour le groupe Dassault, ou sur l’histoire de la marque Louis Vuitton. Les entreprises mécènes ont, explique la présidente du musée Sylvie Hubac, loué des salles de celui-ci pour y faire leurs propres expositions. Les musées semblent vouloir s’adapter aux changements des modèles économiques. Cela va même plus loin car au-delà de collaborer avec elles, ils fonctionnent désormais comme de réelles entreprises.

Des questions d’éthique ?

Dans les ramifications de ces entreprises mécènes, il en existe dont les intérêts peuvent être différents de certains propres aux musées comme le droit à la culture ou le devoir d’exemplarité. C’est ce que l’ancien député UMP Yves Bur dénonce, dans un rapport adressé au ministère de la Santé : pour lui, il est problématique que des cigarettiers soient mécènes des musées. De même, le mécénat de Total au Louvre est remis en question par des activistes. Pour John Jordan, artiviste, « c’est le Louvre qui aide Total, ce n’est pas Total qui aide le Louvre. » La réflexion qu’il faudrait alors soulever est celle de la nature des musées : est-il aujourd’hui pertinent d’opposer la logique des musées et celle des entreprises ? Un musée n’est-il pas aujourd’hui une entreprise à part entière ? Stupéfiant !  ouvre le débat – qui doit être renouvelé – sur le petit écran.

 

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