[LU] Tourisme humanitaire : les ONG s’inquiètent
Le tourisme humanitaire paraît à première vue tout à fait louable, mais il peut avoir des conséquences désastreuses dans les pays visités. Profitant de leurs temps de vacances, des touristes effectuent des actions de solidarité. Certaines dérives sont rapidement apparues. Face à ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, les ONG tirent la sonnette d’alarme.
Le tourisme humanitaire, aide ou exploitation des populations locales ?
Le tourisme humanitaire est en plein boom. Mais malgré le bien-fondé évident de cette pratique, qui consiste à partir en vacances dans le but de donner son temps pour faire du volontariat, de nombreuses ONG s’inquiètent quant aux conséquences du phénomène. Car entre l’aide réelle et l’exploitation des populations locales, il n’y a parfois qu’un pas. On observe ainsi l’ouverture massive d’orphelinats en Asie, remplis avec des enfants arrachés à leurs parents pour satisfaire les envies d’humanitaire des touristes. Ou encore du personnel hospitalier se retrouvant sans travail en Afrique, face à un afflux de jeunes ayant payé plusieurs milliers d’euros un tour-opérateur pour venir soigner leurs malades.
Malgré sa bonne volonté, il est essentiel de bien réfléchir avant de partir
Et que penser des personnes qui vont aider les réfugiés débarqués sur les plages italiennes en prenant selfie sur selfie, avant de partager leur « formidable aventure » sur les réseaux sociaux ? Face aux dérives du « volontourisme », plusieurs ONG ont mis en place des campagnes de dissuasion. Si celles-ci ne visent évidemment pas à effacer la volonté d’engagement des voyageurs, elles ont vocation à les faire réfléchir avant de partir. Comme l’explique, Sébastien Marot, directeur de Friends International, entreprise sociale basée au Cambodge : « quand on est sérieux, il faut regarder quel est notre impact réel, prendre du recul ». Et non pas foncer en pensant qu’on va sauver le monde, sans même se donner la peine de se renseigner sur la réalité du terrain.
Source : Libération