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Par Carenews PRO - Publié le 5 juillet 2017 - 15:55 - Mise à jour le 8 décembre 2023 - 11:41
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[ENTRETIEN] Jean-Philippe Courtois, cofondateur de Live for Good

Jean Philippe Courtois, Executive Vice-Président de Microsoft Corporation, est le cofondateur de Live for Good, association qui aide les jeunes venus de tous horizons à réaliser leur potentiel par l’entrepreneuriat social et l’innovation numérique. Créée en 2015, l’association porte un prix annuel, le prix Gabriel, auquel peuvent candidater les jeunes de moins de 27 ans porteurs d’un projet numérique à visée sociale et solidaire (mois de 30 ans pour des jeunes en situation de handicap).


[ENTRETIEN] Jean-Philippe Courtois, cofondateur de Live for Good
[ENTRETIEN] Jean-Philippe Courtois, cofondateur de Live for Good

Qu’est-ce que le prix Gabriel de Live for Good ?

 

Cette année a lieu la deuxième édition du prix Gabriel. Les candidatures sont clôturées depuis le 4 juillet, nous avons reçu plus de 200 candidatures contre 100 l’année dernière, c’est une belle progression. La prochaine étape, c’est la présélection de 50 candidats qui vont être invités à des bootcamps à Paris et à Lyon. Durant ces week-ends, nous allons partager la vision de Live for Good, former les jeunes à notre projet et surtout leur apprendre à se poser les bonnes questions : qui sont les bénéficiaires et les clients potentiels, quels sont les besoins et ressources ? Après un pitch final, 10 sont sélectionnés et participeront à la finale le 26 juillet face au jury, présidé par Jean-Marc Borello, de 11 personnalités du monde de l’entreprise et de l’ESS, qui désignera les 5 vainqueurs du prix Gabriel.

 

Les membres du jury, dirigé par Jean-Marc Borello, sont nos partenaires, soit des ambassadors for Good : des ONG, des associations et des fondations comme l’Institut de l’engagement, NQT soit des entreprises comme Latham & Watkins, Adecco ou encore 50 Partners (fonds investissement start up tech), qui apportent une diversité de perspective entre les univers de l’entreprise et du social.

 

 

Ces jeunes vainqueurs, porteurs de projets solidaires, remportent une bourse de 10 000 euros qui leur permet de se consacrer pendant 10 mois à leur projet à temps plein. Ils sont incubés dans la Social factory, rue de l'est à Paris. Surtout, ils bénéficient d'un mentorat par des entrepreneurs chevronnés (Moovjee), d’un coaching mensuel et d’une aide technologique. Enfin, ils partent en voyage aux Philippines dans la Ferme Enchantée de Gawad Kalinga, véritable Silicon Valley du Social Business. 

 

 

Parmi ce que gagnent les lauréats, le coaching est très important. Une fois par mois, je vois chacun d'entre eux en compagnie d’un autre coach senior de Live for Good. Ils bénéficient aussi de l’aide de tous nos partenaires. Aussi bien sur le plan personnel, ce qui est important, car ce n'est pas rien de devenir un entrepreneur, que sur le plan professionnel. 

 

Tous les jeunes qui candidatent au Prix Gabriel gagnent le droit de faire partie d'une communauté, la communauté des Entrepreneurs for Good. Ils bénéficient toute l'année de formations pour le développement personnel (confiance en soi, leadership, management), et d’un apport en compétences techniques (digital, juridique, finance, communication, lean startup etc…) sur lesquelles interviennent nos partenaires Corporate for Good. C'est une sorte d'académie. Nous sommes présents physiquement et numériquement.

 

Ensuite, nous organiserons sans doute 2 grandes universités pour que les membres puissent se rencontrer et développer des synergies très fortes entre personnalités et compétences complémentaires et l’opportunité de coconstruire des projets de social business.

 

Comment est financée l’association ? 

 

Le plus difficile ce n'est pas de convaincre les partenaires, certaines entreprises cherchent des partenariats de cette nature, car elles veulent aider les jeunes. C’est le cas d’Adecco dont c’est le cœur de métier et l’engagement mais aussi de Latham et Watkins. Nous avons convaincu également des entreprises qui ne connaissaient pas le secteur de l’ESS, comme 50 Partners ou Partech Ventures. Je les ai rencontrés et je leur ai dit qu’ils faisaient un travail remarquable, et qu'ils pouvaient apporter de belles choses et de l’excellence à ces jeunes. Je les ai invités à les découvrir, et cela a démontré leur valeur ajoutée potentielle.

 

L’un de nos objectifs aujourd’hui est d’accélérer la croissance de notre équipe en accédant à des financements d'entreprises. L'association est financée en majeure partie par notre famille et des donateurs particuliers. Nous sommes en phase de structuration, nous avons embauché il y a peu notre premier salarié en CDI. Nous cherchons également un développeur lead et un responsable de la communauté. L’équipe est composée des fondateurs, de services civiques, des stagiaires. Mais aussi d’une douzaine de professionnels expérimentés qui apportent une expertise en termes de structuration et de conseils. Je crois en la mixité homme femme, pyramidale, mais aussi en celle de compétences professionnelles, sociales et académiques.

 

Quel regard portez-vous sur l’entrepreneuriat social et solidaire ?

 

Live for Good veut révéler le potentiel de jeunes venus de tous horizons, à travers l'entrepreneuriat social et le numérique. Nous partageons l’aspiration développée par Jacques Attali, qui est d’ailleurs président d’honneur de Live for Good, du développement de l’économie positive. C’est un courant qui se construit en rencontrant toutes les organisations, de toute nature (entreprises, ESS, monde associatif, secteur public). Avant, il y avait un rapport compliqué avec le monde de l'entreprise. Il faut désormais rendre ce rapport naturel, équilibré et fertile. Il faut croiser deux valeurs : l'impact social qu’a l’ESS et l'excellence économique que doit porter l'entreprise.

Live for Good porte des valeurs fortes : l’altruisme, la communauté, la passion, l’excellence et l’intraduisible growth mindset [livre de Carol Dweck] qui se retrouve dans la capacité à croire en la mixité dans le profil des jeunes et en la diversité des compétences d'entreprises pour les aider à avoir les outils adaptés à l'univers auquel ils s'adressent. C’est un environnement très bienveillant. Par le mécénat de compétences de nos partenaires et de leurs collaborateurs par exemple, et je le vois chaque mois.

 

Quelle est votre vision du secteur de l’intérêt général ?

 

J'ai une vision et une passion pour ce domaine. Dans ma vie de tous les jours, je travaille chez Microsoft dans un rôle global, ce qui m'amène à aller aux 4 coins du monde et à constater l'impact du numérique et de ce qu'on appelle en France l'ESS. Ma casquette Live for Good est importante et conforte ma conviction qui est très forte : les jeunes n'accepteront plus de jobs « métro-boulot-dodo », il faut du sens. Je vois la même recherche de sens dans les entreprises : les entreprises qui ont su définir une mission authentique, une véritable raison d’être, performent 1000 % plus que les autres parmi les 500 premières grandes entreprises du Standard and Poor’s. Les performances économiques sont plus fortes quand les collaborateurs sont impliqués. Une entreprise a mission de réconcilier la stratégie économique à l'impact environnemental et social sur son écosystème et sur ses parties prenantes. 

 

Les fonctions de RSE, de citoyenneté, de philanthropie, de communication parfois, ou encore des fondations d’entreprise sont en train d'évoluer, car les dirigeants et les actionnaires se rendent compte qu'il faut réconcilier la performance économique, sociale et l’environnement. Un aspect important également pour toute entreprise, c’est la difficulté croissante d’attirer et de garder les jeunes talents en quête de sens. C'est un long processus, mais je suis optimiste ; c'est une tendance lourde. Sans vouloir lui voler le concept, il faut s’inspirer du capitalisme plus humain de Jean-Marc Borello : il y a des lignes directrices pour le bien commun qui méritent d'être plus soutenues. Mais, encore une fois, je suis optimiste et convaincu qu’il faut « live for good » !

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