Covid-19 : l’emploi dans l’ESS accuse le coup
Dans sa première note de conjoncture de l’année, l’Observatoire national de l’ESS met en évidence l’impact de la pandémie sur l’emploi dans l’ESS. Entre juin 2019 et juin 2020, l’ESS a perdu plus de 52 500 postes.
Les données statistiques du premier semestre 2020 sur l’évolution de l’emploi dans l’ESS viennent d’être publiées par l’Observatoire national de l’ESS. Dans sa première note de conjoncture de l’année, il analyse l’évolution de l’emploi, des établissements et de la masse salariale dans l’ESS sur cette période.
Les associations particulièrement touchées
Après « un léger rebond de l’emploi enregistré en 2019 dans l’ESS », explique dans l’étude Jérôme Saddier, président d’ESS France, « en 2020, la courbe repart fortement à la baisse avec l’effet amplificateur de la crise sanitaire et des mesures de confinement et fermetures administratives mises en place par le gouvernement pour y faire face ».
L’étude montre ainsi qu’en juin 2020, les emplois dans l’ESS ont régressé de 2,5 % par rapport à la même période en 2019 (contre -2,7 % dans le reste du secteur privé). Une perte de plus de 52 500 postes en un an, principalement concentrée dans les associations, particulièrement exposées aux fermetures administratives des confinements et couvre-feux, avec une perte de 3,2 % de leurs emplois. Viennent ensuite les mutuelles, avec la disparition de 1,2 % de leurs postes.
Des différences sectorielles
Parmi les activités les plus touchées par le confinement au sein de l’ESS, les secteurs des arts et du spectacle ont perdu 19 % de leurs emplois, l’hébergement et la restauration 15 %, et les sports et loisirs 11,8 %. Ces domaines d’activités représentent 25 000 postes disparus.
« Les organisations de l’action sociale et sanitaire, en première ligne face au COVID, ont été également très touchées, entre réduction d’activités et sur-mobilisation. Quant aux coopératives, mutuelles et fondations, bien qu’impactées de façon très différente, elles ont dû s’adapter à un contexte particulièrement exceptionnel », pointe ESS France.
Jérôme Saddier conclut :
« L’économie sociale et solidaire, parce qu’elle se tient globalement à l’écart d’une économie outrancièrement financiarisée et mondialisée, avait été épargnée par la crise financière de 2008-2009. Cela ne sera pas le cas pour cette crise et à n’en pas douter, le bilan va s’alourdir à mesure que notre pays est touché par la pandémie, et par les conséquences économiques et sociales qu’elle entraînera encore tout au long de l’année 2021 au moins. Il n’est pas l’heure de finaliser les bilans, mais d’une part d’entrevoir les dynamiques en cours, et d’autre part de construire les solutions qui peuvent être apportées pour redresser la tendance et pour renforcer nos modèles. »