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Par Carenews INFO - Publié le 20 décembre 2019 - 11:45 - Mise à jour le 23 décembre 2019 - 09:35
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[Rétrospective] Pour Sama, le documentaire de l’année 2019

Ce mois de décembre, la rédaction vous propose de faire le point sur une année riche en engagements. Nous revenons aujourd’hui sur le documentaire qui a le plus marqué les lecteurs de carenews en 2019 : « Pour Sama ». Waad al-Kateab y filme son quotidien à Alep, en Syrie, pendant le soulèvement révolutionnaire.

Crédit photo : ITN Productions 2019.
Crédit photo : ITN Productions 2019.

« Nous ne pensions pas que le monde laisserait faire ça. » 

Quand la guerre éclate à Alep en 2012, Waad al-Kateab a 21 ans et étudie le marketing. Un an plus tôt, elle a commencé à filmer, avec son téléphone portable, les premières manifestations étudiantes. Elle ne s’arrêtera que lorsqu’elle sera forcée de quitter la ville en 2016, à la capitulation et l’évacuation d’Alep-Est. 

Un journal intime filmé sous le régime de la terreur de Bachar al-Assad 

Pendant ces cinq années, Waad al-Kateab documente son quotidien. Elle dévoile sa rencontre puis son mariage avec Hamza, un jeune médecin ainsi que le quotidien de celui-ci à l'hôpital, puis la naissance et la première année de leur fille, Sama. Et, en même temps, la menace grandissante pour la jeune famille, du soulèvement révolutionnaire à la guerre civile syrienne et le siège d'Alep. 

La cinéaste filme une descente aux enfers à laquelle son mari et elles tentent de résister, tout en pensant à partir pour protéger leur fille. Les images de bombardements et de victimes succèdent aux sourires de Sama, tandis qu’en voix off, Waad al-Kateab narre les pertes et les espoirs des habitant·e·s de la ville.

« Il fallait que je raconte leur histoire »

À l’issue de ces cinq années, Waad al-Kateab dispose de 500 heures d'images brutes, filmées d'abord avec un téléphone portable, puis une caméra. Le documentariste britannique Edward Watts aide la journaliste à trier les séquences pour réaliser un film de 95 minutes, sorti en France le 9 octobre 2019.

Waad al-Kateab, désormais en sécurité à Londres où elle travaille comme journaliste pour la chaîne Channel 4, en a fait une lettre ouverte à sa fille Sama. « Tu sauras ma fille pourquoi nous sommes restés jusqu’au dernier moment chez nous à Alep, pourquoi tu as dû endurer toutes ces peurs et tous ces traumatismes », explique-t-elle.

« Pour Sama » est aussi un acte de résistance, comme la coréalisatrice le détaille dans sa note d’intention :

« J’ai ressenti une grande responsabilité envers ma ville, ses habitants et nos amis : il fallait que je raconte leur histoire afin qu’elle ne soit jamais oubliée et que personne ne puisse déformer la réalité de notre vécu. »

Standing ovations et Prix de L'Œil d'or à Cannes

« Pour Sama » en partenariat avec La Ligue des Droits de l'Homme, Reporters sans Frontières, ou encore Syria Charity, a été ovationné plusieurs minutes par le public du Festival de Cannes 2019, où il a été récompensé du Prix de L'Œil d'or. 

Le même traitement lui a été réservé lors de sa projection dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, et il a été sélectionné pour le Festival Cinéma Télérama 2020. Plus de 200 salles françaises vont donc reprendre le film en janvier, l’occasion de (re)voir ce témoignage indispensable, qui comptabilise déjà 80 000 entrées en France.

Pourquoi ce sujet ?
Sur Twitter, les lecteurs ont choisi que la rédaction reparle du film documentaire Pour Sama plutôt que de Gosses de France ou d’Indianara.

Mélissa Perraudeau 

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