« J’ai parcouru 1300 km à vélo en étant étudiante pour développer mes compétences – et cela a changé ma vie ! »
En tant qu'étudiante en marketing digital, Victoire Hürstel a parcouru 1 300 km à vélo à travers le Vietnam, le Cambodge et les Philippines. Ce projet humanitaire avec l'ONG « Enfants du Mékong » lui a permis de développer des compétences essentielles et a profondément changé sa vision de la vie. Découvrez comment cette aventure unique a transformé son quotidien et ses études.

Un Projet Humanitaire et Sportif en Asie
Je suis actuellement en alternance en Marketing digital à l’IÉSEG School of Management, et au sein de la société de recrutement informatique française LeHibou.
En mars dernier, j'ai eu l'occasion de partir avec deux de mes camarades en Asie grâce à l’ONG française « Enfants du Mékong », et de parcourir plus de 1300 km à vélo à travers le Vietnam, le Cambodge et les Philippines. Cette ONG, fondée en 1958, contribue à scolariser certains des enfants les plus pauvres d'Asie du Sud-Est.
Mes deux amies, Alice et Adélaïde, et moi-même souhaitions réaliser un projet mêlant humanitaire et défi physique et sportif.
Nous nous retrouvions chaque lundi pour réfléchir à une nouvelle aventure correspondant à notre souhait et, alors que nous avions du mal à trouver des idées, Adélaïde nous a parlé d'un projet porté par une de ses amies étant elle-même partie avec « Enfants du Mékong ». Nous sommes rapidement tombés sous le charme de celui-ci, qui nous est apparu comme une évidence.
Un défi et des rencontres inoubliables
Nous avons ainsi vécu ensemble pendant 17 semaines, soit 120 jours au total, et avons parcouru 1 356 km à vélo. Le projet nous a permis tout au long de notre parcours, de rencontrer les communautés aidées par l'ONG. Nous avons visité différentes écoles soutenues par « Enfants du Mékong » et participé à différentes activités comme la cuisine ou encore des événements sportifs avec les enfants.
Nous n'aurions jamais pu imaginer un voyage aussi riche, de par la beauté des paysages, des différentes cultures et des rencontres faites tout au long du chemin, avec les locaux et les autres voyageurs internationaux. S’il y a une chose que nous avons apprise, c’est leur sens de l’accueil et leur ouverture aux autres. Chaque soir, nous frappions à la porte d’une personne dans le village où nous nous étions arrêtés, et pas une seule fois nous n’avons été rejetées.
Malgré nos différences physiques, linguistiques et culturelles, les habitants nous ont accueillis chez eux, nous ont préparé le dîner et ont souvent appelé les autres personnes du village pour venir nous rencontrer. C'était magique. Alors que nous nous étions arrêtées dans un village à la recherche d'un endroit où dormir, une dame nous a accueillies et puis est allée chercher des noix de coco au sommet du cocotier de son jardin pour nous les offrir.
J'ai essayé de couper la noix de coco, et puis l'inévitable s'est produit. La machette était trop lourde pour moi et je n'y étais pas habitué, alors je me suis ouvert la main. Les 80 villageois se sont ensuite rassemblés dans le jardin et se sont immédiatement occupés de mon pouce. Ils ont tous été très attentifs et mon doigt a guéri en une semaine !
Mais ce serait mentir de vous dire qu’on ne se lasse jamais du vélo. Bien sûr, parcourir des dizaines de kilomètres dans la chaleur, sur des routes parfois impraticables et avec quelques courbatures physiques nous a parfois démoralisées, mais nous n'avons jamais regretté de nous lancer dans ce projet fou.
Un Impact Durable sur Nos Vies
Celui-ci nous a énormément appris sur nous-mêmes, sur les autres et sur notre approche des études. C'est forcément un projet qui nous accompagnera pour le reste de notre vie.
Aujourd'hui, Alice a rejoint le comité d'organisation des JO de Paris 2024 et Adélaïde a trouvé un emploi permanent, tandis que j'ai repris mes études en septembre dernier.
J'ai développé beaucoup de compétences différentes et sûrement certaines dont je ne me rends pas vraiment compte encore aujourd'hui. Par exemple, le travail en équipe est essentiel pour mes études à l'IÉSEG, où nous travaillons quasiment uniquement en groupe.
Cette expérience m'a permis de mieux gérer le rythme travail-études, un rythme peu reposant, car il y a toujours quelque chose à faire, tout comme en Asie : après avoir fait du vélo, trouvé un endroit où dormir et discuté avec nos hôtes, nous ne pouvions pas à dormir tout de suite.
Il fallait penser à communiquer sur les réseaux sociaux, à la préparation de l'itinéraire du lendemain, et surtout à la préparation des futures visites des enfants en collaboration avec leurs contacts. Ce voyage m'a ainsi vraiment aidé à améliorer mon organisation et ma capacité à anticiper.
Je pense surtout que cela m'a permis de développer une compétence qui se fait de plus en plus rare dans notre société, où l'on a tendance à parler uniquement derrière son téléphone. En Asie, nous n'avions pas d'autre choix que d'oser frapper à la porte des locaux, oser nous imposer, et nous avons désormais une mentalité du : « Qui ne tente rien, n’a rien ». Et c’est dans ce sens que relever un voyage comme celui-ci m’a aidé.
Grâce à ce projet, j'ai désormais l'assurance de parler devant une assemblée, je peux participer en classe en toute simplicité, j'ose dire quand je ne suis pas d'accord sans me cacher derrière un écran et cela m'aide au quotidien.
Je ne saurais trop le recommander aux autres étudiants. Vous reviendrez avec des souvenirs incroyables et vous n'oublierez jamais les compétences que vous avez acquises sur la route. Si vous êtes étudiant·e et que vous envisagez de relever vous-même un défi comme celui-ci, je vous dirais : « Foncez ! ».