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Par Carenews PRO - Publié le 17 mars 2014 - 14:19 - Mise à jour le 26 octobre 2017 - 15:02
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Quand les salariés coachent les élèves défavorisés

Beaucoup de jeunes aux très bons résultats scolaires s'arrêtent pourtant après le lycée. Le manque de confiance en soi, de réseau et de modèles expliquent souvent cette auto-censure. Parce que l'égalité des chances est un très beau principe mais n'existe pas toujours dans les faits, l'Institut Télémaque propose à des élèves issus de milieux modestes d'être aidés par un tuteur, salarié d'une entreprise, qui va le suivre durant toute sa scolarité pour élargir ses horizons en partageant avec lui son expérience professionnelle et son ouverture culturelle.

Quand les salariés coachent les élèves défavorisés
Quand les salariés coachent les élèves défavorisés

HEC, Sciences Po., Centrale, toute grande école qui se respecte est dotée d'une association des anciens élèves. Levis est le président de celle de Télémaque. Certes, ce n'est pas tout à fait une école, mais il n'en est pas moins fier. Levis, c'est le premier bachelier du programme Télémaque. Aujourd’hui, il est étudiant en troisième année à l'ESCP Europe. "L'institut Télémaque m'a permis de prendre conscience de mon potentiel. Sans le soutien de mon tuteur, je n'aurais pas eu l'idée et l'envie d'entrer en classe prépa". Pourtant, il était bon élève.

Créé en juillet 2005, l'Institut Télémaque est n'est d'un constat: l'égalité des chances n'existe pas, les élites françaises ne viennent pas des banlieues et les énarques restent fils d'énarques. Si l'ascenseur social ne fonctionne pas, c'est parce que beaucoup de jeunes ne pensent même pas à suivre des études supérieures (dans de grandes écoles ou ailleurs) parce qu'autour d'eux, personne ne peut leur servir de modèle. Loin de choisir leur orientation, ils la subissent.

Certains ont la volonté d'aller plus loin, mais sont mal informés quant aux possibilités qui s'offrent à eux : "J'ai réalisé que le travail et la volonté sont des conditions nécessaires mais non suffisantes pour réussir. Il faut également de l'information, une ouverture vers différents milieux et des acquis culturels" souligne Denis Husset. En suivant régulièrement un élève à Clichy Sous Bois, il fait partie des 250 tuteurs d'entreprises de l'Institut Télémaque.

22 entreprises, 250 jeunes, 97% de réussite au bac

"On essaye juste qu'ils aient les mêmes chances de réussite que des enfants de cadre ou d'enseignants pour un même potentiel" nous explique Gaëlle Simon, de l'association.  

L'idée, c'est de suivre un jeune du collège jusqu'au bac. Accompagné par un référent pédagogique membre de son établissement et un tuteur d'entreprise salarié d'une des entreprises partenaires, il reçoit alors les éléments nécessaires à sa réussite: une ouverture socioculturelle, un soutien dans son cursus scolaire et une aide à la construction d'un projet d'études à la hauteur de son potentiel. Cinéma, visites de musées, théâtre, l'ouverture culturelle passe par exemple par une sortie que le tuteur lui propose, environ une fois par mois.

SFR, Véolia, Nexity, l'association fonctionne donc grâce au concours de 22 entreprises partenaires qui s'engagen sur un nombre de tuteurs (une dizaine) et à offrir une aide financière (2700 euros) aux élèves accompagnés. Gaëlle Simon nous précise: "Activité extra-scolaire, séjour linguistique, inscription au conservatoire, cela lui offre des petits plus qui font la différence". Pour l’entreprise l’engagement des salariés est aussi un très bon vecteur de mobilisation interne.

La sélection des élèves, tous membres des lycées de ZEP partenaires de Télémaque, se fait sur critères académiques et sociaux mais aussi en fonction de la motivation. Ensuite, l’association leur attribue un tuteur en fonction de leur caractère et centres d’intérêt, qui peuvent permettre de tisser des liens plus facilement: “Une fois on avait d’un côté un jeune fan d’échecs et de l’autre un salarié très amateur, évidemment, on les a mis ensemble!”.

Avec 97% de réussite au baccalauréat 2013, dont 79% de mentions ( 21% de Très bien!), et des dizaines de jeunes en grandes écoles, le recette Télémaque est un véritable succès. Selon Gaëlle Simon, trouver de nouvelles entreprises reste la plus grande difficulté. Le défi de l’association est aussi d’être davantage présente en province, en renforçant déjà ses antennes à Lyon et à Lille. A terme, le rêve, serait de créer une véritable “communauté” Télémaque, qui passe déjà par l’association des anciens élèves et les événements collectifs organisés. Petit à petit, ces jeunes se créent leur propre réseau. Sur le blog Télémaque, chacun fait part de son expérience ou ses petits tuyaux.

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