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Par Carenews INFO - Publié le 30 octobre 2020 - 08:00 - Mise à jour le 30 octobre 2020 - 08:00
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Comment les funérailles peuvent-elles être écologiques ?

Porter ses valeurs écologistes jusqu’à ses funérailles, c’est un souhait de plus en plus prégnant. Et les initiatives ne manquent pas, de l’enfouissement du corps aux hommages des proches. Tour d’horizon des possibilités de disparaître de façon responsable…

Loop, un cercueil à base de mycélium. Crédit photo : Loop.
Loop, un cercueil à base de mycélium. Crédit photo : Loop.
  • Crémation, inhumation ou… humusation ?

Selon une enquête Ipsos publiée en octobre 2018, 63 % des Français·e·s plébiscitent la crémation contre 37 % pour l’inhumation. Le principal critère de choix ? Il s’agit, pour près de 40 % des Français·e·s ayant opté pour la crémation, de l’environnement. De fait, l’inhumation équivaut à 3,6 crémations en termes de CO2, selon une étude commandée par la Fondation des services funéraires de la Ville de Paris il y a trois ans. La crémation a toutefois un impact environnemental, notamment à cause des dioxines ou du mercure rejetés par un corps brûlé. « Seule la capacité épuratoire d’un “super compost”, adéquatement géré, peut garantir un “retour” à la Terre, sans “ardoises” pour les générations futures », plaide la fondation belge  Métamorphose pour mourir... puis donner la vie !. Elle se bat depuis plusieurs années pour la légalisation de l’humusation, un « processus contrôlé de transformation des corps par les humuseurs (micro-organismes présents uniquement dans les premiers cm du sol) dans un compost composé de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en humus sain et fertile ». Un processus naturel de compostage humain.

 

  • Des cercueils et urnes moins polluants 

Pour les cercueils, ceux en bois peuvent être choisis en provenance de forêts françaises écogérées, non vernis et avec des poignées en corde. Et depuis 2016, tous les crématoriums ont l’obligation d’accepter les cercueils en carton. Ils peuvent être faits de carton recyclé, et sont donc moins polluants — en plus d’être moins onéreux. Des initiatives plus vertueuses existent également, comme le site Organisations Obsèques en témoigne : citons, par exemple, l’urne espagnole Bios. Composée de matière écologique biodégradable, elle permet, après la crémation, d’associer les cendres du défunt avec de la terre pour qu’elles se transforment en un arbre. Le projet français Émergence a lui aussi proposé un cercueil biodégradable en matière bioplastique et une urne en bio-composite, qui se transforment, après décomposition, en un arbre appelé « arbre de mémoire ». Et en matière de cercueil biodégradable, le néerlandais Bob Hendrikx a eu une idée particulièrement novatrice. Son cercueil, baptisé Loop, est à base de mycélium, un champignon promettant une décomposition très rapide du corps — deux ans contre dix ans en moyenne pour un corps enterré dans un cercueil.

 

  • Des lieux et pompes funéraires écologiques 

Pour des funérailles aussi écologiques que possible, il existe par ailleurs des pompes funéraires coopératives. Après Nantes, Bordeaux et Rennes, la dernière s’est créée à Dijon en août dernier. Florence Bardon, présidente des pompes funèbres coopératives de Dijon, a ainsi détaillé auprès de France 3 des funérailles écologiques et personnalisées, passant, par exemple, par « l’aménagement des locaux, un changement des luminaires pour avoir du LED ou le fournisseur d’électricité verte ou bien le cercueil en bois avec du coton écologique ». A Niort ou encore à Ivry-sur-Seine, il est en outre possible de se faire inhumer dans des espaces funéraires écologiques, en pleine terre pour éviter les caveaux, et sans pierre tombale. Les vêtements du défunt doivent être en fibres naturelles, et les urnes et cercueils biodégradables. 

 

  • Des hommages plus écoresponsables 

Il y a, tout d’abord, les fleurs. Neuf fleurs vendues chez les fleuristes sur dix sont importées, selon Hortense Harang, fondatrice de Fleurs d’Ici, la première marque de fleurs locales et de saison. L’entreprise à mission souhaite ainsi répondre à trois problématiques corrélées à la vente de fleurs importées : l’impact carbone, l’usage d’intrants chimiques et les conséquences sur l’horticulture française. Plutôt que des fleurs, il est aussi possible d’honorer un proche décédé en faisant un don à une organisation caritative, ou bien en achetant un arbre souvenir. Les ONG Envol Vert et Cœur de forêt, avec qui collabore le site Dans Nos Coeurs, en plantent ainsi dans des zones protégées en France ou à l’étranger pour lutter pour la préservation de la forêt et de la biodiversité.

 

Mélissa Perraudeau 

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