La RSE, une nouvelle partition du secteur face aux défis de la transition écologique et solidaire
Le secteur des événementiels (culturel, sportif, professionnel), à la fois victime et acteur des enjeux environnementaux et sociaux, doit se transformer en profondeur. Quel rôle les responsables RSE peuvent-ils jouer pour orchestrer cette transition ? Cet article explore la métaphore du chef d'orchestre pour définir les missions et les défis de cette fonction clé. Le responsable RSE est-il prêt à diriger le changement ?
« Nous n'avons pas mis fin à la croissance, la nature va s'en charger », cette citation de Dennis Meadows résonne comme un avertissement face aux limites planétaires qui se dressent devant nous. Dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, pénurie d'eau, crise énergétique... Les défis environnementaux et sociaux s'accumulent, impactant directement notre économie et creusant les inégalités.
Dans ce contexte, les acteurs de l'événementiel se trouvent dans une position paradoxale : à la fois victimes des conséquences de ces crises, responsables de leur propre impact, et potentiellement pourvoyeur de solutions. Comment le secteur peut-il s'adapter à ces nouveaux enjeux ? Comment peut-il influencer positivement son écosystème et la société dans son ensemble ? Quel est le rôle de chacun dans ce "concert" d'engagement ?
Face à ces défis, une fonction émerge au sein des organisations : la/le responsable RSE/RSO (Responsabilité Sociétale des Entreprises et/ou des Organisations). Ce rôle, qui s'intègre progressivement dans les organigrammes, les budgets et les stratégies, est appelé à jouer un rôle clé dans la transformation du secteur.
La RSE comme nouvelle partition
La RSE, traduit les enjeux du développement durable dans le monde du management. Mais il ne s'agit pas simplement d'ajouter quelques mesures « vertes » à l'existant. La démarche d'engagement est une véritable « nouvelle partition » qui doit être intégrée au cœur de nos organisations.
Si l'événement est un orchestre, alors la RSE en est la partition. Chaque métier, chaque acteur de l'événementiel, devient un musicien qui doit jouer sa partie en harmonie avec les autres. Les achats responsables, la gestion des déchets, l'accessibilité sont les instruments, l'harmonie, le rythme... Chaque fonction de l'entreprise est concernée et doit adapter ses pratiques pour contribuer à la performance globale de l'orchestre.
Le chef d'orchestre RSE
Mais qui dirige cet orchestre ? Qui s'assure que chaque musicien joue la bonne note au bon moment ? C'est là qu'intervient la fonction RSE, véritable chef d'orchestre de la transition.
Ses missions sont multiples :
- Superviser les actions engagées.
- Mesurer les effets de ces actions.
- Valoriser les initiatives positives.
- Animer la stratégie RSE en interne et en externe.
Pour mener à bien ces missions, la/le responsable RSE doit posséder un large éventail de compétences : vision stratégique, capacité à fédérer, connaissance des enjeux RSE, sens de la communication... Il doit être à la fois technicien, manager et communicant, un véritable « shiva » capable de jongler avec les complexités de la fonction.
Cependant, le chemin est loin d'être simple. la/le responsable RSE doit faire face à de nombreux défis :
- Positionnement complexe dans l'organigramme.
- Difficultés à faire collaborer les différentes directions.
- Nécessité de développer le dialogue avec les parties prenantes externes.
- Importance de proposer une vision stratégique à long terme.
- Manque de moyens humains et financiers.
- Incompréhension de la RSE au sein de l'entreprise.
- Champ d'expertise très vaste.
L'humain au cœur de la transition
Au-delà des aspects techniques et organisationnels, la réussite de la transition écologique et solidaire repose avant tout sur l'humain. Il est essentiel de « mettre en musique » les plans d'action en mobilisant les équipes.
Les collaborateurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux RSE. Plus de 2 candidats sur 3 renonceraient à rejoindre une entreprise qui n'est pas engagée (Randstad Employer Brand Research (REBR), publiée en 2024.). La RSE est donc un levier d'attractivité et de fidélisation, mais aussi un moyen de créer du sens et du collectif.
Pour embarquer les équipes, plusieurs leviers peuvent être activés :
- La formation et la sensibilisation pour rapprocher les enjeux RSE des réalités métiers.
- L'implication des collaborateurs dans le processus de décision.
- La mise en place de "rituels" pour réinventer le "faire ensemble".
Dans le secteur événementiel, où la diversité des statuts est importante (permanents, intermittents, prestataires, bénévoles), la dimension sociale de la RSE est cruciale. Qualité de vie au travail, bien-être, innovation managériale, développement des compétences, inclusion... Autant d'enjeux RH qui doivent être intégrés à la partition RSE.
L'événementiel est à la croisée des chemins. Face à l'urgence climatique et sociale, le secteur doit se réinventer en profondeur. Le responsable RSE, tel un chef d'orchestre, a un rôle essentiel à jouer dans cette transformation.
Pour accompagner cette transition, Ipama propose des formations et un ouvrage intitulé "L’organisation d’événements engagés et responsables, guide pratique à destination des professionnels du spectacle, de la culture et de l’événementiel" (CNM Éditions). Des outils pour aider les "musiciens" à jouer ensemble une nouvelle partition, plus durable et solidaire.
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