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Par Kynarou - Publié le 6 avril 2017 - 05:49 - Mise à jour le 6 avril 2017 - 13:10
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Avancée du projet Watsan et visite des villages

Le mercredi 8 février 2017, l’ensemble de l’équipe Kynarou India Trust est allée rendre visite à l’équipe locale de Kynarou, basée à Theni, afin de suivre l’avancée du projet Watsan (phase 1) dans les villages d’Asaripatty, d’Ayyanapuram, Manikkapuram et Manikkapuram AD Colony.

Avancée du projet Watsan et visite des villages
Avancée du projet Watsan et visite des villages

Ainsi, employés du bureau de Pondichéry, nouveaux volontaires français, ingénieurs, coordinateurs de terrain et surtout habitants du village et futurs bénéficiaires ont pu discuter des actions et réalisations à venir concernant l’accès pour tous et la gestion raisonnée de l’eau.

Notre séjour à Theni avait deux objectifs : premièrement, constater la progression des travaux, dont les ouvrages devraient être terminés dans moins d’un mois (et anticiper d’éventuels retards en résolvant des contraintes techniques telles que l’adaptation des fondations dans le village d’Ayyanarpuram, nécessaire puisque l’expertise d’un géologue nous avait montré l’aridité particulière de la zone). D’autre part, et ce jusqu’à fin 2018, les différentes sessions de sensibilisation et de formation sont discutées et planifiées en équipe : mobilisation des comités de gestion de l’eau ou des déchets, formation des « opérateurs des réservoirs » (tank operators)… C’est un moment particulièrement important où Kynarou doit réfléchir aux actions de suivi post-projets, dans l’idée d’assurer la durabilité et de donner une autonomie suffisante aux populations pour qu’ils puissent être indépendants et eux-mêmes gestionnaires de leurs activités et usages de l’eau, etc.

Kynarou a débuté les projets d’accès à l’eau et à l’assainissement dans cette zone avec son projet « Kynarou Santé », en 2009. Depuis « So Water », lancé également dans le district de Theni en 2011, l’association initie des actions liées à la gestion des déchets. Pour résumer, ajoutons que l’installation des filtres à eau dans les écoles, les différentes sensibilisations à l’hygiène et à la santé, ainsi que le soutien aux groupes féminins de micro-crédits sont aussi des thématiques faisant toutes parties de notre projet Watsan (Phase 1), lancé au printemps 2015.

Lors de notre arrivée, après près de sept heures de route depuis Pondichéry et quelques pauses « Chai », thé aux épices très prisé des indiens, nous nous sommes rendus dans l’un des villages concerné par Watsan : il s’agit d’Asaripatty, où nous rencontrerons Riyasudeen, le coordinateur de construction, pour faire un point sur l’avancée des travaux. A cette occasion, l’équipe m’explique précisément le fonctionnement des systèmes de filtrations (DEWATS) et de récupération des eaux usées. Le complexe sanitaire devrait être opérationnel le mois prochain. C’est la première fois que je me rends en Inde et plus particulièrement dans les villages du District de Theni.

Tout d’abord, d’après ce que j’avais lu et entendu, je m’attendais à ce que les différences entre les villages - dans la logique de perpétuation des systèmes de castes - soit flagrantes, mais pour des yeux nouveaux, ce n’est pas le cas. C’est une logique sociale et culturelle, un ensemble de codes qui semblent m’échapper… j’oublie vite cette question, car pour moi comme dans la vision de l’association, tous les habitants sont égaux. L’idée que ce sentiment peut être partagé m’est vite confirmée, puisque les résidents d’Asaripatty, commençant à bien connaître l’équipe de Kynarou, et malgré toutes nos différences d’apparences et de cultures, nous accueillent chaleureusement. On nous offre, ce soir-là, de nombreux sourires, et des fruits qui ressemblent au melon et qu’aucun de nous n’a jamais goûté (Honeydew Melons).

Après s’être bien reposés, nous sommes repartis le jeudi matin de bonne heure à Asaripatty. Dans les deux écoles primaires du village, où des filtres à eau ont été installés, notre équipe a collecté des échantillons, afin de faire vérifier par deux laboratoires la potabilité de l’eau stockée dans les réservoirs. Puisque nous débutons cette opération en fin de matinée et qu’elle s’étendra jusqu’au début d’après-midi dans les 3 villages, c’est l’heure du déjeuner pour les enfants. Ces derniers profitant de ces temps de récréation, à chaque fois, notre arrivée est saluée par des exclamations cacophoniques et rires chaleureux. Les enfants et en particulier les filles, grâce à leurs notions d’anglais enseignées à l’école, me demandent souvent mon prénom, et la réponse semblera les amuser énormément, tant elle est différente de ce qu’elles attendaient.

Il est très important pour nos équipes de vérifier régulièrement la conformité de l’eau potable dans les écoles, selon des critères et protocoles stricts, définis en amont. C’est un impératif pour assurer la durabilité des projets. Au-delà de l’expertise scientifique qui s’avèrera juste, l’équipe de Kynarou est toujours très heureuse de constater l’utilité des sessions de sensibilisation coordonnées par nos deux animatrices sociales Meena et Dhivadarnisi. Celle-ci est observable notamment grâce à la gestion consciencieuse de l’eau et les gestes d’hygiène opérés par les enfants, qui, tour à tour, lavent leurs mains, avant et après le repas, puis leurs assiettes, sans gaspiller l’eau, qu’ils savent précieuse.

Les enfants dans les villages concernés par les projets Kynarou sont au cœur de nos préoccupations : d’une part car ce sont les premiers touchés par les maladies hydriques (dues à la contamination de l’eau), et que cela, ajouté à la non présence d’eau potable, va venir perturber leur fréquentation à l’école ainsi que la qualité de leur éducation. D’autre part, grâce au travail de sensibilisation et de responsabilisation effectué en parallèle de la construction des infrastructures, nous sommes certains que les enfants sont et seront les vecteurs de l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. Ce jour-là, les enfants semblaient fiers de nous montrer que grâce à ce qu’ils ont appris, ils gèrent l’eau et leur hygiène consciencieusement, ce qui n’a pas son pareil pour encourager l’équipe.

Pour les volontaires français en particulier, au-delà des objectifs visés par le projet Watsan, se rendre dans les villages près de Theni est une expérience enrichissante et humaine qui permet de mieux comprendre à la fois l’urgente nécessité de la gestion raisonnée de l’eau, mais aussi le courage et la gentillesse dont témoignent les habitants de ces villages marginalisés. Autrement dit, au-delà de ce qui nous apparaît comme des conditions de vies très différentes, voire extrêmes, nous en apprenons tout d’abord beaucoup sur les richesses culturelles locales et la diversité des conditions de vie qu’il peut y avoir dans le monde, et même dans une région (ici, le Tamil Nadu), et même parfois au sein d’un même village. C’est une expérience unique, chargée de surprises face à la découverte de la variété des traditions, cultures et activités. S’il ne fallait vous donner qu’un seul exemple de cette multiplicité, nous choisirions très certainement de partager avec vous, comme l’équipe l’a fait le vendredi midi avant le retour pour Pondichéry, un excellent thali, plat traditionnel de l’Inde du Sud, composé essentiellement de riz et de légumes, très riches en épices et servis sur une grande feuille de bananier.

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