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Par Le RAMEAU - Publié le 10 juin 2025 - 09:38 - Mise à jour le 10 juin 2025 - 09:43
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INTERET GENERAL : QUE DIT LA RECHERCHE ?

Ces dernières semaines, Le RAMEAU a eu l’occasion de rendre compte de ses travaux de recherche sur l’évolution des modèles de gestion, sur les nouveaux équilibres socio-économiques et sur une nouvelle vision partagée de nos défis communs. Pour en comprendre les racines, il utile de revenir à la notion d’intérêt général qui régule en France non seulement nos modes de panser nos fragilités, mais aussi nos modes de penser nos relations.

Depuis bientôt vingt ans, Le RAMEAU articule théories et pratiques pour comprendre le mouvement de co-construction du bien commun qui émerge en France et dans le monde. Après avoir réaffirmé sa trajectoire 2024-2026 dans un contexte de fragilité, il a fait le bilan des pratiques innovantes qui accélèrent les transitions (cf. article « 12 moyens d’agir ensemble »). Pour appréhender la valeur de ces travaux de recherche empirique, il est utile de faire un zoom cette semaine sur la notion d’intérêt général qui est au cœur du modèle français.

C’est en 2015, dans le cadre de la publication du référentiel « Modèle d’investisseur sociétal » que Le RAMEAU modélise sa théorie de l’alliance. Face aux transformations systémiques que nous vivons, seule une capacité renouvelée à faire ensemble ce qui est impossible de faire seul peut contribuer à renouveler nos modèles de pensées, d’actions et de gestion à la hauteur de nos défis communs. Le « signal faible » capté en 2006 s’était transformé en « preuve de concept ». Dès lors, comment partager les résultats d’une innovation qui semblait inaudible ? 

La « juste place » au « juste temps » ! 

Prendre 7 ans pour observer les actions de terrain, pour expérimenter de nouveaux modèles et pour modéliser la valeur de la diversité des pratiques est la méthode de recherche inventée par Le RAMEAU. Cette démarche empirique avait permis dès 2012 de publier un 1er référentiel sur les spécificités des relations entre associations et entreprises. Trois ans plus tard, elle permettait en 2015 d’expliquer les modes relations entre la diversité des profils d’acteurs afin de créer de la performance, de l’innovation et de la confiance. Le processus de recherche empirique inventé et testé par Le RAMEAU prenait sens, et sa valeur commençait à être reconnue par les institutions. Publié sous le Haut patronage du Président du Conseil économique, social et environnemental, Jean-Paul DELEVOYE, le référentiel « modèle d’investisseur sociétal » invitait à (ré)investir dans l’intérêt général au travers de nouvelles alliances porteuses de valeur pour tous. Il était une démonstration de l’épreuve et des preuves du temps nécessaires pour qualifier une innovation sociétale, de son émergence en captant les « signaux faibles » à son déploiement en ayant su faire (re)connaitre sa valeur. 

Ces résultats de travaux empiriques, défrichés sur le temps long, arrivaient au « juste temps ». En 2015, les 193 pays des Nations Unies signaient alors l’Agenda 2030, et ajoutaient in extremis un 17ème Objectif de Développement Durable. La question était claire : comment allons-nous inventer ensemble la méthode des transitions à venir ? Le rapport « Intérêt général : nouveaux enjeux, nouvelles alliances, nouvelle gouvernance » se proposait d’y répondre en appelant à renouveler notre modèle de gestion de notre avenir en « Commun(s) ». 

Qu’est-ce que l’intérêt général ? 

S’il y a bien une notion complexe, c’est bien celle d’intérêt général. Le modèle de recherche empirique inventé par Le RAMEAU s’est révélé alors très utile pour l’éclairer. L’intérêt général est à la relation humaine ce que l’eau est au corps : une source indispensable de la vie sociale… mais comment en décrypter le fonctionnement ?

La notion d’intérêt général a été inventée en France. Son enjeu est de piloter la relation entre la diversité des « JE » - les individualités - qui compose le « NOUS » d’une Nation. Concept conçu pour être universel et intemporel, il repose sur la conviction que le « NOUS » n’est pas seulement la somme des « JE » ; autrement dit que la valeur du collectif transcende la seule addition des individualités. Cette conviction marque l’histoire de la France depuis 1.500 ans. 

Dès lors deux questions se posent : comment piloter un concept universel et intemporel sans qu’il devienne « hors sol » ? Comment rendre compte non seulement de la valeur des actions de chacun, mais aussi des interactions entre tous ? 

Concernant le pilotage de l’intérêt général, il faut savoir ancrer et incarner l’action engagée dans l’espace-temps dans laquelle elle se situe. Puisque comme l’eau est vital au corps, l’intérêt général est vital au « faire société ; il est indispensable d’en connaitre la source, et en décrypter les différents états. Le rapport « Intérêt général : nouveaux défis, nouvelles alliances, nouvelle gouvernance » propose comme principes actifs le triptyque – Vision / Action / Gestion. C’est un moyen simple et efficace d’en qualifier la pratique. Il traduit les 3 états de l’intérêt général : solide (la gestion régulatrice des communs au travers de la Loi et des modèles de gestion), liquide (l’action collective transformatrice au travers d’une co-construction du bien commun capable de faire émerger de nouvelles solutions face aux défis communset gazeux (la vision partagée d’un Lien commun qui nous unit au travers de nos différences). Dès lors, comment maitriser et à articuler ces différents états ? La place des Territoires comme lieux d’incarnation de « l’intérêt général à portée de main » est alors décrite comme la capacité à assurer à la fois la cohésion des acteurs, la cohérence des actions et la pérennisation des ressources. Le rapport suggère aussi d’en réinventer le pilotage au plus près du « 1er kilomètre » des besoins, des ressources et des envies d’engagement ; autrement dit sur les « Territoires ».

En 2015, la signature de l’Agenda 2030 vient étayer la valeur de ce rapport. Durant une décennie, c’est donc sur ce socle commun de connaissance que Le RAMEAU a fait reposer ses travaux de recherche empirique. Il s’agissait d’éclairer comment mettre en œuvre le Cap et le cadre communs des Objectifs de Développement Durable au cœur de notre capacité collective à (ré)inventer des solutions concrètes et pertinentes face à l’ampleur de nos défis. 

Dès 2017, Le RAMEAU s’est associé à l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts pour mobiliser les acteurs académiques. Après les « pionniers » et les institutions, il s’agissait d’inventer ensemble les nouveaux modèles d’engagement, d’action et de gestion. 

Renouveler l’intérêt général dans tous ses états !

En préparation du 10ème anniversaire de la signature de l’Agenda 2030, Le RAMEAU a eu l’occasion de rendre compte de la diversité des résultats de ses travaux (Cf. article « Le RAMEAU : inventaire de des fruits de la recherche »). Après avoir partagé avec le HCVA le bilan de 5 ans de cheminement avec les institutions pour mettre en œuvre les 21 mesuresqui accélèrent les alliances d’intérêt général, les savoir-faire acquis par deux décennies d’expérimentations innovantes ont été partagées (cf. plateforme « Piloter l’innovation sociétale ») autour de la démarche « Numérique & Territoires » (cf. note stratégique). 

Fort de ces avancées, le laboratoire de recherche empirique a rendu compte aux acteurs académiques des fruits de sa démarche décennale sur les 3 états de l’intérêt général. Où en sommes-nous sur la gestion régulatrice pour assurer des trajectoires socio-économiques durables et inclusives ? Quelles méthodes pour que les alliances d’intérêt général soient motrices d’innovations transformatrices à la hauteur de nos défis communs ?  Comment (re)trouver un Lien commun qui nous (re)donne individuellement et collectivement confiance dans l’Avenir ? … ces trois défis ont été respectivement éclairés par un événements.

Avec l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts, la dimension « solide » de la transformation des modèles de gestion a été abordée pour préparer le 5ème séminaire sur la co-construction du bien commun qui aura lieu le 25 septembre prochain.  Le cheminement collectif avec les acteurs académiques depuis 2017 a permis d’illustrer comment ils sont eux-mêmes accélérateurs des transitions dans leur triple fonction de recherche, d’enseignement et de responsabilité sociétale d’Etablissement[1]. Ces travaux seront mis en perspective lors du prochain séminaire de recherche. Le bilan 2017-2024 partagé la semaine dernière lors de l’Atelier préparatoire en constitue l’exposé des motifs.  

Avec l’ANRT, c’est la dimension « liquide » de l’innovation qui a été décryptée. De leur émergence à leur déploiement, comment qualifier et valoriser la « triple innovation » nécessaire à toute transformation sociétale : celle des solutions, celle des chaines de valeur et celle des modèles socio-économiques. C’est sur les nouveaux équilibres socio-économiques qui permettent des trajectoires durables et inclusives que les travaux du RAMEAU ont été le plus innovants. Ils invitent à décrypter la valeur écosystémique de toute action porteuse d’intérêt général[2]. Ces résultats feront l’objet d’un 6èmeréférentiel des travaux de recherche empirique du RAMEAU publié le 25 septembre prochain, et mis en débat lors de la conférence « Créer de la valeur en Commun(s) : quel rôle pour les acteurs académiques ? » au Conseil économique, social et environnemental. Consultez dès à présent la synthèse présentée à l’ANRT 

Avec la démarche « intérêt général 2050 », c’est la dimension « gazeuse » de la vision partagée qui a été mise en débat au travers des avancées du chemin initié dès 2014, et renouvelé en 2022. Après l’étude « savoir se situer dans un monde en mutation » mise en perspective par la prospective 2100 l’an dernier[3], c’est la prospective sur la valeur en « Commun(s) » qui a été au cœur des débats lors de la session de suivi annuel de la démarche prospective « Intérêt général 2025 ». Les résultats en seront présentés lors de la conférence au CESE du 25 septembre prochain. Ne manquez pas ce rendez-vous ! Il sera l’occasion de fêter le 10ème anniversaire de l’Agenda 2030, et de faire le bilan du 17èmeObjectif de Développement Durable de ce cap et cadre communs. D’ici-là, découvrez le bilan annuel de la démarche prospective

Ancrer et incarner ces résultats dans la pratique… 

La recherche empirique n’a de sens que si elle est ensuite traduite dans des trajectoires de performance d’innovation et de confiance pour les personnes engagées, les organisations impliquées et les territoires mobilisés. C’est respectivement l’objectif des programmes « Jeunes & Territoires 2050 », « Impacts & trajectoires socio-économiques » et « Réussir ensemble la territorialisation des transitions ». 

Les expérimentations réalisées au travers de plus de 500 « dialogues de gouvernance » avec des organisations publiques & privées « pionnières », ainsi que les 350 « dialogues en confiance » établis avec des écosystèmes territoriaux innovants, ont été capitalisées. Ces résultats sont ensuite mis au regard des études de l’Observatoire des partenariats qui permet de qualifier, mesurer et illustrer notre maturité collective. Tout est aujourd’hui en accès libre.

Cela vous intéresse ? Alors, ensemble, créons de la valeur en « Commun(s) » ! 

 

[1] Cahier de recherche « ODD 17 : quelles trajectoires socio-économiques » (Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts et Le RAMEAU, octobre 2024)

[2] Note stratégique « Décrypter une valeur écosystémique » (Le RAMEAU, décembre 2024)

[3] Note de synthèse de la prospective 2100 pour la Fondation pour la Co-construction du bien commun (Société Française de Prospective, et Fondation 2100, octobre 2024)

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