Jouer collectif : sommes-nous prêts ?
« Petit poisson deviendra grand, pourvu que Dieu lui prête vie » … La Fontaine, inspiré très largement par Esope avait raison ! Cette semaine incarne bien les contradictions de notre monde actuel, et les tensions qui naissent lorsque « Chrysalide devient papillon ». Dès lors se pose une question : Sommes-nous réellement prêts à co-construire le bien commun comme nous y invite l’ODD 17 de l’Agenda 2030 des Objectifs du Développement Durable ?
Un peu dans l’euphorie des résultats du 3ème dîner « Elus & Entreprises » (voir l’article CAREnews Jouons collectif : Réponses aux 22 319 maires volontaires !), je m’adressais le week-end dernier aux 7 « sages » que constitue le Conseil de création de la Fondation des Territoires. Dans la sagesse qui la caractérise, Bettina LAVILLE nous invita à ce que, dans notre désir d’alliances, nous ne perdions pas de vu les risques du contraire – fractures, antagonismes – ni la tentation de donner une vision trop irénique de nos territoires très contrastés. Comme ce rappel à la Sagesse est utile ! Ma réponse fut courte (… pour une fois !), mais sincère : « Merci, Chère Bettina, pour ce retour. Je partage pleinement l'enjeu de ne pas donner une image idyllique de la situation. Voir la lumière au bout du tunnel ne veut pas dire qu'il soit facile d'en sortir... au contraire c'est même le moment le plus critique pour piloter la complexité d'un Lien commun entre ceux qui ne la voient pas encore, et ceux qui pensent que nous sommes déjà arrivés. La fracture se joue là, et le devoir de (ré)conciliation est bien au cœur du projet de la Fondation pour permettre de "faire société"... avec tous, y compris ceux que nous aurions - à titre personnel - préféré laisser de côté pour avancer plus vite. »
C’est dans cet esprit que j’ai rédigé l’article du Giving Tuesday (voir l’article CAREnews 2 bonnes nouvelles pour le Giving Tuesday), rappelant l’importance de laisser le choix à chacun de choisir son chemin. Certains sont plutôt racines, et d’autres plutôt fruits. L’universalité du chemin n’existe pas. Bien au contraire, c’est la diversité des voies de chacun qui permet de « faire Société », y compris au sein d’une même famille comme a souhaité le souligner Le RAMEAU dans son hommage au Président Valéry GISCARD d’ESTAING (voir article du blog Le RAMEAU). Pour comprendre la puissance et la force de son action, il ne faut pas seulement regarder la sienne, mais aussi la mettre en regard avec celle de son épouse Anne-Aymone et de son fils Louis. C’est dans son propre écosystème personnel que chacun d’entre nous puisse les forces de son combat. Il n’existe pas de « self made man ». C’est un mythe inventé par l’histoire pour justifier un « tout à l’ego » qui n’a jamais été aussi puissant qu’en ce début de XXIème siècle. C’est justement cette tentation de se croire suffisamment fort pour réussir seul qui a ruiné en un siècle notre Lien commun. Certes les outils – financiers, juridiques & technologiques – se sont démultipliés, mais ils nous ont éloigné de la finalité pour lesquels ils étaient conçus : l’Economie (… au sens propre « l’équilibre de la maison »), la Justice et la Relation humaine. En gagnant en progrès technique, nous avons régressé collectivement dans notre capacité à créer du Lien. Tel un enfant dans ses premières années qui doit trouver un « juste » équilibre entre la marche et le langage, nous avons décidé de ne choisir que le progrès. Ce fut au détriment du respect de nos équilibres que ce soit celui de notre Maison commune (… que nous exploitons sans prendre garder à l’équilibre des ressources), celui de nos Voisins (… que nous voulons choisir sans accepter la différence) ou celui pour Nous-mêmes (… que nous enfermons dans des prisons dorées qui finissent par nous tuer !).
Le RAMEAU a démontré tout au long de 2020 que l’ODD 17 n’est pas un simple « fourre-tout institutionnel ». C’est bien au contraire une nouvelle philosophie Politique de l’Action, si nous savons relire notre passé et le relier à notre futur pour avoir la Sagesse d’agir aujourd’hui (voir article CAREnews La fin du cycle "L'ODD 17 en pratique !"). L’étude IMPACT-Elus locaux prouve que nous avons avancé dans la (Re)Connaissance de notre capacité à avoir progressivement rattrapé notre retard en matière d’alliances au service de l’intérêt général (… et non pas simplement de « dons », certes utiles et libérateurs de nos consciences… mais peu contributeur à inventer ENSEMBLE les solutions pour les plus fragiles d’entre nous !). Mieux encore, nous commençons à structurer une infrastructure de l’alliance en France à la hauteur des enjeux : Proposition de loi sur l’expérimentation d’un « droit d’alliance », Réseau des pionniers des alliances en Territoire, Fondation des Territoires, Fonds ODD 17 pour soutenir les alliances d’intérêt général, Fonds i, nouvelle étape de l’Observatoire des partenariats, animation de 17 espaces numériques dédiés aux différents impacts de la co-construction… Cependant, n’en doutons pas, il faut écouter Bettina ! Bien qu’annoncé en 2016 par 33 auteurs pluridisciplinaires dans le livre collectif « Bien commun : vers la fin des arrogances ! », le chemin est encore long entre la fleur et le fruit.
N’oublions pas que les 100 jours qui mènent de la fleur au fruit sont justement la période de tous les dangers. La vigne depuis l’hiver a poussé, contre vents et intempéries, et a été jusqu’à produire une fleur qui, si les éléments sont favorables, produira les raisins pour la vendange. De la graine au flacon du nectar de nos sens, il faut passer par l’épreuve et les preuves du temps. Ce dernier n’est pas - comme nous le pensons encore si souvent - un ennemi. Bien au contraire, il est notre allié si nous savons relire les enseignements que nous vivons sans même nous en apercevoir, sans même faire les liens avec les événements de notre écosystème, même proche parfois.
Pour être concret, prenons trois exemples de cette semaine pour incarner cette nécessité de relier et relire pour agir efficacement sans naïveté. Il ne faut pas nous tromper de combat, et prendre le recul nécessaire avant d’agir dans la précipitation.
Certes nous pouvons nous réjouir des symboles, mais ils ne sont pas suffisants à eux seuls pour être transformateur. En raison de la crise sanitaire, nous avons eu cette année une « inversion des normes » : le Giving Tuesday est temporellement passé avant le Black Friday. C’est un progrès ! La « charge de la preuve » a changé de camp… mais comment nous réjouir de cette seule force du symbole en cette année si dramatique pour notre économie, à notre « équilibre de la Maison » ? Rappelons que 96% des entreprises en France ont moins de 20 salariés, et que le Black Friday a été inventé aux Etats-Unis pour permettre aux GAFA d’imposer un peu plus leur domination. Ne soyons pas naïfs, l’objectif est clair : en « cassant les prix », cela affaiblit encore les petits commerces qui sont obligés de s’aligner – du moins en partie – pour ne pas être écrasés. C’est déjà une honte en temps normal, mais c’est un véritable scandale aujourd’hui ! Alors j’entends immédiatement mes amis BoBo Parisiens (… oui, oui, j’en ai… même de très proches !) me dire « mais tu comprends, Charles-Benoît, cela permet à ceux qui n’en ont pas les moyens de pouvoir se faire plaisir » (… c’est du vécu !). Mais qui peut encore se laisser séduire par ces âneries ? Comment peut-on être aussi inculte pour ne pas savoir que les plus fragiles d’entre nous ne sont non seulement pas touchés par ces démarches, mais plus encore que cela accroit la « double peine » qui devient de plus en plus une « triple peine » avec la fracture numérique qui vient d’ajouter aux deux autres. Comment ne pas dénoncer qu’il ne s’agit pas seulement de protéger les petits commerces, mais aussi les plus pauvres d’entre nous ? Comment ne pas rappeler qu’avec un million de plus de personnes sous le seuil de pauvreté, nous allons bientôt dépasser les 10 millions. Oui, vous avez bien lu : 10 millions, soit 1/7ème de notre Nation. Comment ne pas se scandaliser ? Comment ne pas inviter à prendre le temps de trouver des solutions en profondeur en travaillant à la racine, et en sortant des « mots magiques » et des « boîtes à outils miracles » ?
Alors comment agir ? C’est un second exemple issu de l’actualité de cette semaine qui doit nous aider à réfléchir avant de trop rapidement nous réjouir des nouvelles qui sont apparemment bonnes… mais délétères pour notre solidarité collective. Nous avons maintenant le DROIT de résilier notre mutuelle à tout moment, et non plus à la date anniversaire de la signature du contrat. Quel progrès ! Quelle liberté pour chacun d’entre nous ! Quelle avancée individuelle… et recul collectif ! Avons-nous un cerveau suffisamment développé, et une attention à l’Autre suffisante pour poser quelques minutes l’équation ? Le principe de la mutuelle est la mutualisation des risques. Le fondement de son économie – l’équilibre de sa maison – est le ratio sinistre/prime. Autrement dit la capacité à anticiper les risques, à les mesurer et à en partager les coûts entre tous les acteurs qui acceptent de se mettre ensemble pour que le risque individuel de chacun puisse faire l’objet d’une solidarité collective. La France peut s’enorgueillir d’avoir été dès le XIXème siècle à la pointe de cette innovation. N’oublions pas que la première Reconnaissance de l’Utilité Publique en 1824, cassant l’injonction paradoxale de la Loi Le Chapelier de 1791 (… qui a été sans doute un accélérateur de la « Terreur » !), et (ré)introduisant le rôle de la société civile aux côtés de l’Etat, était fondée sur cette intuition Politique. Elle fut suivie de près par celle issue de la fondation en 1818 des Caisses d’épargne dont l’analyse des 200 ans d’action montre le lien très intime entre l’économie et l’intérêt général (voir rapport d’analyse comparée de 200 ans de cheminement collectif). C’est d’ailleurs à la même époque qu’est fondé en France la seule organisation qui, par la loi, articule intérêt général et économie dans un équilibre statutaire : la Caisse des Dépôts. Encore aujourd’hui, cette dernière incarne l’équilibre entre intérêt général et économie. Est-ce un hasard si elle a créé la Banque des Territoires en 2018 ? Pour en revenir à l’actualité de la semaine, comment nous réjouir qu’une nouvelle fois, nous ayons privilégié le « JE » sans prendre conscience qu’il met en risque le « NOUS ».
Mais nous touchons là à la racine du problème en France. Nous n’avons aucune conscience collective des notions d’économie (autrement dit des conditions « d’équilibre de la Maison »), de modèles socio-économiques, et encore moins de la richesse de leur diversité (voir référentiel « modèles socio-économiques d’intérêt général). Vous souhaitez – et c’est bien normal – une « preuve par l’exemple » ? L’actualité nous en offre une « en or » cette semaine au travers de la bourse. Lundi, l’action de la société Zoom, entrée en Bourse en 2019, a chuté de 15%. Mardi matin, le commentaire du journaliste – excellent au demeurant – est « l’entreprise va devoir se réinventer pour ne pas disparaître à cause de la concurrence ». Rappelons au passage que l’action de Zoom a été introduite en bourse à 30 € en 2019, et qu’elle a atteint ce mois-ci 500 €, soit 600% d’augmentation en un an. Seul a fait mieux le « Haricot Magique » de notre enfance qui permet - à peine semé - d’accéder à la « Poule aux œufs d’or » … Soyons raisonnable ! Comment sérieusement tenir de tels propos ? Comment encore aujourd’hui confondre économie et financiarisation de l’économie ? Comment ne pas se scandaliser du fait que le seul indicateur de performance soit le cours de bourse qui incite ainsi les entreprises à privilégier la spéculation à la création de valeur ? La réponse de l’entreprise est aussi aberrante : « nous allons pour nous réinventer créer une tablette 100% pour les téléconférences ». Réponse à pleurer de désespoir sur l’aveuglement du « tout à l’égo » ! Comment dans le moment crucial de frugalité dans lequel nous devons entrer aujourd’hui, ne pas être scandalisé par une telle réaction ? L’application Zoom a été – et reste – très utile dans le contexte actuel. Elle a bénéficié de fonds beaucoup trop nombreux au regard de la valeur ajoutée réellement créée. Il est normal aujourd’hui qu’une régulation se fasse. C’est sain ; et plutôt qu’une fuite en avant, il serait préférable que l’entreprise fonde sa pérennité sur une véritable stratégie industrielle. Mais soulignons au passage que si aujourd’hui encore – comme au moment de la crise de 2008 – 97% des actions échangées quotidiennement le sont dans une perspective de spéculation – au millième de seconde – les actifs concernés sont détenus à 80% par les Etats et les Fonds de pension… autrement dit les acteurs qui par nature sont fondés sur le temps long…. Cherchez l’erreur ? Quel paradoxe ! Comment avons-nous pu sans nous en apercevoir détruire en 50 ans, depuis la crise de 1973, ce que le monde avait mis 150 ans à construire ?
Mais à la racine de cette incapacité collective à comprendre les mutations à l’œuvre, peut-être faut-il ne pas avoir l’arrogance de croire que c’est en 3 jours qu’il est possible de changer les choses. Je repose ma question : sommes-nous prêts à sincèrement « jouer collectif » ? N’ayons pas l’arrogance de trancher la question si vite ! Replongeons-nous aux Racines des civilisations pour en retenir quelques enseignements. Commençons par remercier l’Egypte qui a été la première civilisation à comprendre qu’elle devait « écrire son histoire » pour que les générations suivantes puissent en retenir les leçons (… si elles font l’effort de les écouter !). Alors que les Sumériens avaient été précédemment au cœur du développement humain, nous n’en avons gardé aucune trace. En revanche, nous savons que dès -3.100 avant JC la « Grande Alliance » entre le Papyrus et la Fleur de Lotus, autrement dit entre la Haute et Basse Egypte, est conclue pour relier ce qui seul ne pourrait faire la puissance d’une Nation. C’est cette acceptation d’un équilibre entre deux mondes radicalement différents qui fondent sa Puissance durant 2.000 ans… avant que des chefs de tribus étrangères ne viennent casser ce juste équilibre. D’abord venus du Sud puis du Nord, ils ne comprennent pas la richesse de cet équilibre. Cette rupture ruine en quelques décennies ce qu’il aura fallu 2.000 ans à construire ! Rappelons l’histoire, il faudra 3.000 ans pour que la Nation Egyptienne sorte de cette colonisation successive de pays étrangers pour retrouver son indépendance dans les années 1970. Tout jardinier sait qu’après une vendange fructueuse, il faut laisser la place à une « jachère » pour ne pas épuiser la vigne… mais vous avouerez que 3.000 ans, c’est lourdement payer le prix de ne pas avoir su garder l’équilibre des différences qui fondaient la richesse de la Nation Egyptienne ! Alors soyons humble : face à une Nation qui après un tel chemin parcouru revient à sa (Re)Naissance, qui pourrait lui reprocher d’avoir une enfance tumultueuse ? L’une des « jeunes » démocraties, dont la nôtre fondée par la 4ème révolution nationale après celle des Pays du Nord, de l’Angleterre et des Etats-Unis (soulignons au passage qu’il aura fallu 3 révolutions dans les pays protestants avant que la première révolution se manifeste dans les pays catholiques !) ? Qui peut se targuer d’avoir l’arrogance de savoir ? Non, sérieusement, la signature des Objectifs de Développement Durable en 2015, et l’émergence au tout dernier moment de l’ODD 17, est un « signal faible » de la prise de conscience mondiale qu’il est temps de cesser les arrogances et le « tout à l’égo ».
Mais la prise de conscience ne fait pas une capacité à agir vite ! Là encore, l’épreuve et les preuves du temps doivent faire leurs effets. Après la première civilisation dont nous avons gardé mémoire, citons le premier livre qui fonde l’histoire de notre humanité. Avez-vous remarqué que dans cet ouvrage de référence – quels que soient ses convictions personnelles – l’histoire des peuples commence par Babel et se termine par… la Pentecôte ! Autrement dit, si la langue diverge, l’esprit fini par converger en un Lien commun. C’est une ode à l’Altérité qui fonde la Sagesse de ce Livre à la fois théologique, philosophique et ontologique. N’oublions pas qu’il aura fallu 4.000 ans de cheminement collectif pour écrire les chapitres qui vont de la Genèse et l’Apocalypse. Alors n’ayons pas l’arrogance de croire qu’en 3 jours nous pourrons « Apprendre à faire alliance ». C’est encore un long chemin qu’il nous faut parcourir…
Les différences sont notre force collective. C’est parce que nous sommes tous fragiles que nous avons besoin des autres. Comme il y a 500 ans lorsqu’il a fallu 120 ans pour passer de la preuve que le Soleil ne tournait pas autour de la Terre mais le contraire, il nous faut aujourd’hui nous réapproprier le « NOUS » et accepter de nous dessaisir du « JE ». Comme pour le système solaire, lorsque l’on remet chaque planète à sa « juste place », alors ce qui semblait n’avoir aucun sens devient limpide. Lorsque le puit est au milieu du village, chacun peut librement y puiser.
Mais est-ce possible de réellement faire preuve de dépassement de soi dans un monde où chacun y va de son « tout à l’ego » ? Là encore, regardons autour de nous, et nous ne pourrons que constater que l’Alchimie est déjà à l’œuvre, bien réelle mais « sous les radars » de nos lunettes ! Le mouvement de co-construction territoriale, engagé depuis plus d’une décennie, en est une preuve tangible qui doit nous redonner confiance dans l’avenir.
Je vous sens « gourmand » d’un exemple supplémentaire pour prouver la force du « NOUS » et la capacité de dépasser le « JE ». Nous seulement vous l’avez vu – sans peut-être en avoir pris conscience – mais il n’est pas impossible que vous l’ayez vécu sans même vous en apercevoir. Est-ce que la goutte d’eau a conscience que c’est elle qui contribue à la marée – tant dans son flux que dans son reflux ? Alors, je vais finir par un exemple qui nous concerne tous. Par un « signal faible » que la Nation Française est encore debout, et que – sans même s’en apercevoir – elle a su trouver des occasions de « faire alliance » au-delà de toute considération, peut-être même au-delà même de la cause défendue. Depuis 30 ans, chaque année, même dans les années les plus difficiles, même lorsque l’actualité aurait pu occulter l’événement, 5 millions de Français se mobilisent pour le Téléthon. Chacun, de la plus modeste contribution à l’investissement le plus structurant, est contributeur d’une Œuvre commune. En proposant des crêpes et des ballons grâce à la mobilisation de 200.000 organisateurs bénévoles d’événements, la France est devenue leader mondial des biothérapies génétiques et cellulaires. Nous avons tous contribué à la médecine « de demain » ; celle qui aujourd’hui même va permettre de nous sauver grâce aux thérapie innovantes qui s’inspirent des travaux de recherche financés par l’AFM.
Pourquoi un tel engagement collectif depuis 30 ans ? De nombreuses causes existent, et chacun d’entre nous, par du temps et/ou du don, contribue à les faire avancer en fonction de nos aspirations et de nos priorités propres. Alors pourquoi une telle unité devant une cause qui semble nous réunir bien au-delà de ce que nous pouvons conscientiser ? Depuis 60 ans, des parents luttent contre la mort de leurs enfants qu’ils savent inéluctable à cause de la plus complexe des maladies rares : les maladies du muscle, celui même qui fait le Lien entre nos organes. Dès l’origine, les « pionniers » savent qu’ils ne sauveraient pas leurs propres enfants. Encore dans la génération précédente, il n’était pas possible de croire à la guérison, et seul soigner semblait accessible. C’était une étape, mais pas la Promesse initiale faite à ces parents qui ont cru que grâce à la mobilisation de tous, l’impossible serait possible ! Leur rêve est aujourd’hui – presque – réalité ! Il reste encore le « dernier kilomètre » du chemin du médicament à franchir. C’est pour tout sportif le plus difficile, qu’il s’agisse d’un marathon comme celui mené depuis 60 ans par l’AFM, ou celui d’un sprint collectif comme celui qui nous permettra de sortir de la crise sanitaire actuelle avec un médicament contre la COVID-19.
Alors dès aujourd’hui, soyons gourmand, ne choisissons pas entre le marathon et le sprint, faisons ensemble la double course contre la mort. De même que nous ne pouvons plus choisir entre « fin du monde et fin du mois », ou entre sortie de crise et Agenda 2030 des ODD, nous ne pouvons pas abandonner le combat que notre Nation mène depuis 60 ans aux côtés de ses familles qui incarnent l’intérêt général et l’abandon du « JE » pour le « NOUS ». L’AFM-Téléthon nous offre tous les ans depuis 30 ans la Joie de vivre ensemble notre Solidarité Collective au-delà de toutes nos différences. Cette année encore, malgré nos blessures, ou peut-être justement à cause celles-ci. Elles nous invitent à « faire alliance » pour dépasser nos propres limites. Soyons confiants, Agissons ensemble.
N’ayons plus peur ! Soyons aux côtés de l’AFM pour prouver ensemble que l’impossible devient possible dès lors que nous sommes Unis non pas à cause mais grâce à nos différences…
Charles-Benoît HEIDSIECK, Fondateur de la Fondation pour la Co-construction du bien commun