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Par La Fondation la France s'engage - Publié le 20 février 2020 - 10:29 - Mise à jour le 20 février 2020 - 11:05
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Dans les coulisses du jury collectif du concours 2020 de la France s’engage

La première étape de sélection du concours 2020 de la Fondation la France s’engage s’est tenue le 23 janvier, au cœur de la Cité internationale universitaire de Paris. Un cadre de sélection unique avec un jury collectif de 110 personnes, composé de salariés d’entreprises partenaires, de jeunes en service civique et de jurés citoyens tirés au sort. Un jury qui a eu la lourde tâche de noter les 400 projets en lice pour distinguer les 12 lauréats 2020 du concours de l’innovation sociale. Reportage.

Dans les coulisses du jury collectif du concours 2020 de la France s’engage. Crédit photos : François Lafite pour la Fondation la France s’engage
Dans les coulisses du jury collectif du concours 2020 de la France s’engage. Crédit photos : François Lafite pour la Fondation la France s’engage

« Sentez-vous libres : nous avons choisi d’avoir un jury collectif et surtout pas un jury d’experts. »

Dans le vestibule, Jean Saslawsky, directeur général de la Fondation la France s’engage, accueille et rassure les membres du jury autour d’un café. Ils sont près de 110 jurés, à avoir répondu présents, tôt ce matin, pour cette première phase de sélection du Concours 2020 et de la Filière Outre-mer  de la Fondation la France s’engage. Il est déjà 9h00. Rapidement, le jury s’installe autour des vingt-deux tables numérotées réparties harmonieusement dans la grande salle de la Fondation Biermans-Lapôtre. L’organisation est millimétrée. Et pour cause : aujourd’hui, pour cette première phase de sélection, le jury collectif doit étudier plus de 400 projets. À 18h00, une fois les notes saisies par les examinateurs, il n’en restera que deux cents. Ils sont cinq autour de chaque table : quatre jurés, représentants d’entreprises fondatrices et partenaires, jurés citoyen tirés au sort ou jeunes lauréats de l’Institut de l’Engagement, un des Lauréats de la Fondation la France s’engage accompagnés par un facilitateur. 

François Lafite pour la Fondation la France s’engage  

« Vous avez une lourde responsabilité sur les épaules, j’espère que vous le savez », prévient en guise d’introduction Martin Hirsh, directeur général de l’AP-HP et Secrétaire de la Fondation la France s’engage. « Nous vous remercions et vous envions de faire partie de ce jury. » Avant de commencer l’examen des candidatures, les organisateurs du concours rappellent les quatre critères d’évaluation pour chaque projet, à noter de 0 à 4 : impact social, innovation sociale, capacité de changement d’échelle et efficacité démontrée. Un choix de notation pensé pour garantir au maximum l’égalité de traitement des dossiers. « Les notes que vous mettez comptent », insiste Nils Pedersen, responsable du concours et des relations institutionnelles. « C’est vous qui allez choisir les meilleurs projets d’innovation sociale de demain, nous espérons qu’ils vont vous inspirer. » Avant de se lancer, le jury est invité à visionner une courte vidéo projetée sur grand écran : elle vise à alerter les participants sur les risques de préjugés et de biais cognitifs de chacun.

François Lafite pour la Fondation la France s’engage  

À 9h50, c’est parti pour l’examen des dossiers. À la table 15, Clara, facilitatrice, mobilise les jurés de sa table. Les consignes sont données : 12 minutes par dossier. Sur chaque table, le facilitateur veille au timing afin d’offrir le même temps d’examen pour chacun des dossiers et harmoniser chacune des tables. Concentrés, les binômes se plongent dans la lecture des projets... À la table quatre, après lecture, Brigitte jurée citoyen tirée au sort et Alphonse, salarié de KPMG, notent leur premier projet lié à la mobilité en zone rurale. « Sur l’efficacité démontrée on peut mettre trois », lance Brigitte. « Oui, je suis d’accord », répond Alphonse. « Voilà, on a un premier dossier ! », se félicite Brigitte. En face d’eux, Virginie, du groupe Andros et Émilie, d’AG2R la Mondiale, sont dans les temps et notent leur deuxième dossier, un projet dans le champ de la santé. « Sur la capacité de changement d’échelle, je mettrais quatre, ils sont quand même très ambitieux sur leur vision à trois ans… » Le temps file. Les quarante binômes enchaînent l’examen des dossiers avec sérieux et concentration. Accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à la culture, à la mobilité, écologie, solidarité, lutte contre la pauvreté ou pour l'égalité homme-femme, tous les champs de l’innovation sociale sont représentés.

François Lafite pour la Fondation la France s’engage  

12h45. Après deux heures et demi d’étude, c’est l’heure de la pause déjeuner. Entre deux sandwiches, chacun revient sur ses impressions à mi-parcours : « Moi je suis un juré citoyen, tiré au sort », explique Anderson. « Dans la vie, je suis étudiant et là je suis en binôme avec un salarié de BNP Paribas. On a une expertise différente sur les projets, mais on s’écoute et on est plutôt d’accord sur les dossiers. Et il y a de superbes projets. Personnellement j’ai déjà eu un coup de coeur ! » À côté du buffet, Agnès, du groupe La Poste, partage son enthousiasme : « Cette réflexion collective, citoyenne, ça fait du bien. Ça booste l’humain et les salariés des entreprises qui, comme moi, participent et s’engagent. » 14h00. Tout le monde retourne à son poste. L’examen des projets reprend. « Les dossiers sont riches et variés, parfois surprenants », confie Marie-Laure, salariée de Total. « Il y a un très bon esprit à notre table, on commence à avoir des réflexes, à identifier plus vite les informations pertinentes. » 

15h45. Les tables passent à la confrontation des notes entre binômes. En cas d’écart trop important sur les critères définis, la discussion entre les jurés doit permettre de s’assurer qu’il n’y a pas eu de précipitation dans la notation ou de biais lors des notes. À la table 16, André, facilitateur, passe en revue les notes de sa table : « Alors pour ce dossier, on a  4/4 à tous les critères pour le binôme 1 et… 4/4 à tous les critères pour le binôme 2. Eh bien ! Ça c’est un coup de cœur unanime ! Par contre, pour ce dossier-là, on a 4/4 en innovation sociale pour le binôme 1 et 1/4 pour le binôme 2 ; là, il faut rediscuter. » Bochra, jeune lauréate de l’Institut de l’Engagement et Donata, d’AG2R la Mondiale, ne sont pas d’accord sur ce dossier axé sur la promotion de l’égalité femme-homme dans le monde du travail. Après cinq minutes de débat, Donata et son binôme Bruno, salarié d’Andros, décident de rehausser d’un point la note innovation sociale du dossier, convaincus par les arguments de l’autre binôme. En face, Bouchra et Halil-Ibrahim, salarié de BNP Paribas, semblent satisfaits par l'inflexion de leurs voisins. 17h00. L’examen des dossiers est terminé. 

François Lafite pour la Fondation la France s’engage  

Dernière étape : saisir les notes en ligne sur une plateforme développée spécialement pour la Fondation. Les jurés peuvent ensuite se détendre. Sylvie, salarié d’Andros, vient de Corrèze : « Je ne regrette pas le déplacement. C’était très bien organisé et très enrichissant. Quand je vois tous ces projets, je sors de cette journée avec une grande confiance en l’humain. » Après cette première étape, les projets devront encore passer deux phases d’examen : une phase de notation en ligne (200 projets sélectionnés), une phase de pitch des porteurs de projet (40 projets sélectionnés) avant la décision des Lauréats par le Conseil d’administration. La Fondation la France s’engage dévoilera fin juin les dix Lauréats du Concours 2020 et les deux Lauréats de la Filière Outre-mer.  

François Lafite pour la Fondation la France s’engage

17h30. Le Président de la fondation, François Hollande, est arrivé. Il passe entre les tables pour saluer les jurés et connaître leurs impressions de la journée. Il monte ensuite sur l’estrade pour clôturer cette première phase de sélection du concours 2020 :

« Ce que vous avez fait aujourd’hui est un exercice difficile mais absolument indispensable. C’est toujours cruel d’écarter certains projets, car ces dossiers représentent en réalité des vies humaines. Mais c’est aussi très valorisant pour les projets retenus car votre choix est incontestable. Si nous avions fait le choix d’un jury d’experts, une partie de l’innovation sociale disparaîtrait aussi. Nous avons besoin de ces femmes et de ces hommes qui trouvent des façons d’agir face aux problèmes de notre société. Je voulais vous remercier pour l’effort qui a été le vôtre. » 

 

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