Les coulisses d’un projet au Vietnam, avec Julia Levivier
Julia Levivier, Directrice Vietnam de Planète Enfants & Développement, nous raconte les premières étapes du projet de soutien et de réintégration des enfants victimes ou à risque de traite dans le pays.
Voilà quelques mois que ce projet est en préparation. Peux-tu nous dire où nous en sommes ?
La préparation d’un projet est assez longue au Vietnam. Avant de pouvoir démarrer les activités, en tant qu’ONG, nous devons soumettre le projet aux autorités vietnamiennes pour approbation. Dans ce cas-ci, le processus d’approbation a pris 5 mois. Mais nous avons eu le feu vert, les équipes sont déjà mobilisées sur le terrain !
L’une des premières activités : réaliser des enquêtes de terrain. Pourquoi ?
Entre le moment où nous montons le projet, où nous recherchons des financements et le moment où il démarre, les réalités locales s’affinent. Il est important de réaliser des enquêtes auprès des populations pour mieux comprendre les besoins et les profils des bénéficiaires, et ainsi adapter les activités du projet.
Pour le soutien des enfants victimes de traite, nous sommes en train de mener deux études terrain auprès de familles et d’enfants.
A qui s’adresse ces enquêtes précisément et qui les mène ?
Nos travailleurs sociaux, ainsi que ceux de notre partenaire CSWC, sont en train de réaliser des interviews en face à face de parents et d’enfants.
La première étude est menée auprès de 175 mères et pères de familles migrantes et en grande précarité à Phan Tiet, une ville côtière du sud du Vietnam. Proies faciles des réseaux d’exploitation, l’idée est d’évaluer leur niveau de connaissance sur la traite des enfants.
La deuxième étude s’adresse directement aux enfants accueillis dans des écoles de charité à Phan Tiet et Hô Chi Minh Ville (HCMV). Nous avons déjà interrogé 109 enfants et allons en rencontrer 170 autres aux côtés du Centre pour le Travail Social pour l’Enfance d’HCMV dans les prochaines semaines.
Les premières analyses des questionnaires vont démarrer la semaine prochaine. Les résultats de ces deux études nous permettront de mieux comprendre les expériences de traite et d’exploitation des enfants, d’améliorer la protection, l’identification et le soutien des victimes.
Et après ces études ?
Nous prévoyons d’ici fin 2022 de former les équipes de nos partenaires locaux, de développer et diffuser des outils pour sensibiliser les familles aux risques d’exploitation et de traite et de commencer le soutien aux enfants victimes.
> En savoir plus sur le projet de protection et réinsertion des enfants victimes de traite au Vietnam