Renforcer l’autonomie des femmes par la pratique du vélo
En 2024, le groupe Sanef lançait la troisième édition de son appel à projets « Mobilité pour tous ». Parmi les lauréats, l’association Lille Sud Insertion a obtenu le premier prix pour son programme « En S’elles », qui vise l’émancipation des femmes par l’apprentissage du vélo. Découverte d’un projet solidaire, durable et source de bien-être.

Selon la troisième édition du Baromètre des mobilités du quotidien1 publié par l’association Wimoov fin septembre 2024, le constat est clair : la précarité de mobilité progresse de façon inquiétante. 15 millions de Français et de Françaises de plus de 18 ans n’ont pas la liberté de choisir leur manière de se déplacer contre 13,3 millions en 2022. Cela représente près d’une personne sur trois. Depuis le lancement du baromètre, en 2019, la situation ne cesse donc de se dégrader, touchant plus particulièrement les Français·es appartenant aux catégories socioprofessionnelles défavorisées.
Face à ce défi, qui pèse sur l’insertion sociale et professionnelle d’un nombre croissant de Français·es, le groupe Sanef organise depuis trois ans l’appel à projets Sanef Solidaire. Il vise à financer des initiatives pour la mobilité inclusive des personnes en insertion professionnelle dans les régions traversées par ses autoroutes. Un jury, composé des directeurs RSE et de la communication externe du Groupe, de clients et de personnalités expertes en mobilité, sélectionnent chaque année les projets lauréats. La troisième édition, menée en 2024, démontre, au travers d’initiatives solidaires et innovantes, que la pratique du vélo peut apporter une solution concrète, probante et durable pour combler ce déficit de mobilité.
Faire du vélo un vecteur d’inclusion et d’intégration
C’est la conviction de Lille Sud Insertion, qui a remporté le premier prix de ce troisième appel à projets, pour son programme « En S’elles ». Située dans le quartier de Lille Sud, cette association socio-professionnelle propose parmi ses activités, une gamme complète de services autour du vélo allant, de l’amont vers l’aval, du diagnostic des besoins à l’aménagement de stationnements en passant par la location, la vente de vélos d'occasion et la réparation, avec notamment un atelier itinérant. Conçu en partenariat avec l'association sportive Passer'Elles, le programme d’apprentissage du vélo En S’elles entend aller plus loin en ciblant les femmes en situation de précarité qui n’ont pas recours au vélo pour leurs déplacements du quotidien faute de savoir en faire, de pouvoir en faire ou d’oser en faire.
En leur donnant accès à la liberté que procure la pratique du vélo, En S’elles contribue également à leur inclusion sociale et à leur insertion professionnelle.
Trois heures par semaine durant un semestre
Dans le cadre du programme, les femmes sont accompagnées durant six mois, à raison d’une séance hebdomadaire de trois heures de vélo. Elles se familiarisent progressivement avec la conduite de la petite reine et perfectionnent ensuite leur circulation en milieu urbain, en s’appropriant le code de la route et les bons réflexes de sécurité. À l’issue du cycle de cours, chaque apprenante se voit proposer un voyage en vélo de 100 kilomètres sur une journée pour perfectionner sa pratique et partir à la découverte de son environnement. En parallèle, l’association s’est inscrite dans une démarche d’accompagnement des publics les plus précaires avec la FUB d’accompagnement (cours de code de la route, initiation à la mécanique vélo…) qui permet, notamment, le don d’un vélo réemployé d’une valeur d’environ 150€ euros contribuant à une pratique cycliste durable.
Le vélo, une solution unique aux avantages multiples
En apprenant à se servir d’un vélo et à évoluer au sein de la circulation, les apprenantes accèdent à un moyen de mobilité accessible à toutes, car très économique, et source d’autonomie. Elles peuvent ainsi contourner les restrictions de circulation à la voiture en centre-ville, pesant sur les véhicules les plus anciens et les plus polluants, et s’affranchir de la contrainte liée à la dépendance vis-à-vis d’autrui ou d’un réseau de transports en commun. C’est particulièrement précieux pour les femmes occupant des emplois à horaires décalés ou devant se déplacer fréquemment sur des distances réduites dans le cadre de leur travail, ce qui est fréquent dans les métiers du soin ou d’aide à la personne. À vélo, pas d’horaires imposés ni de fréquence réduite avant ou après une certaine heure de la journée !
Tous ces avantages amplifient l’impact de l’initiative En S’elles pilotée par Lille Sud Insertion. Grâce au soutien financier de Sanef dans le cadre de l’appel à projets, elle pourra embarquer un maximum de femmes dans cette nouvelle vie à vélo.
- - 50 femmes accompagnées en 2024 ;
- - soit 750 depuis 15 ans ;
- - 4 mois de cours de vélo dispensées par personne.
« Notre soutien répond à un besoin urgent d’inclusion sociale et professionnelle. Ainsi, nous ciblons des projets de lutte contre la précarité de mobilité, une vulnérabilité dont de plus en plus de Français·es souffrent. Ce partenariat avec LSI répond en partie à cet enjeu, permettant à des femmes de retrouver une mobilité par la pratique du vélo, une alternative saine et économique à la voiture. »
1 Baromètre réalisé tous les deux ans auprès de près de 12 500 personnes dans toute la France y compris en Guadeloupe.