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Par Social Good Accelerator - Publié le 29 novembre 2022 - 12:12 - Mise à jour le 30 novembre 2022 - 09:54
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Soutenir le numérique social et solidaire, le trou dans la raquette qu'il faut combler avant 2030

À l’occasion du #GivingTuesday en France, le Social Good Accelerator - think et do tank de l’économie sociale numérique - lance sa campagne de collecte et d’adhésion. Pour développer par le biais des coopérations un modèle numérique européen solidaire, durable et accessible à toutes grâce aux modèles de l’économie sociale. L’économie sociale et solidaire représente 10 % du PIB, la moitié générée par nos 1,5 million d’associations, 5 000 fondations et fonds de dotation actifs à l’aide de 12,5 millions de bénévoles et près de 2 millions de salariés.

Soutenir le numérique social et solidaire, le trou dans la raquette qu'il faut combler avant 2030
Soutenir le numérique social et solidaire, le trou dans la raquette qu'il faut combler avant 2030

Raison numéro 1 : parce que la transition numérique des organisations de l’économie sociale et solidaire - au premier rang desquels les associations - est un impensé politique

Dans le cadre du plan « France Relance », une aide exceptionnelle à la numérisation des entreprises a été proposée en France... aux organisations fiscalisées. Elle était donc inaccessible aux associations et fondations, qui en auraient eu tout autant besoin. Ce simple exemple (parmi tant d’autres) démontre que le financement de la transition numérique des organisations sociales et solidaires demeure un impensé politique, et qu’il faut s’organiser pour changer les cadres de financements de références, voire les lois pour une égalité d’accès aux politiques publiques numériques. 

C’est d’autant plus crucial pour la pérennité de notre modèle social : aujourd’hui, 1 personne sur 6 est considérée en situation d’illectronisme et 1 sur 3 ne maîtrise pas les compétences numériques de base. Pour répondre à ces enjeux, l’économie sociale - les acteurs de l’éducation populaire, de la formation et de l'insertion, de l’action sociale  -  disposent de formidables ressources qui mériteraient d’être passées à l’échelle. Or si des politiques volontaristes en matière d’inclusion numérique ont émergé il y a quelques années, elles sont encore largement insuffisantes pour atteindre les ambitions européennes : 80 % des citoyens en maitrise des compétences numériques de base en 2030. La montée en compétences des salariés et bénévoles de l'ESS est l’un des sujets que nous couvrons au Social Good Accelerator avec nos projets Social Tech Academy et Social TEchSS.

Raison numéro 2 : parce que la transition numérique est un changement systémique

Il aura fallu attendre 2020 - et la crise sanitaire avec son accélération numérique à marche forcée - pour que le dispositif local d’accompagnement propose un Centre de ressources dédié au numérique, après que bien des pionniers ait mis en place des solutions avec les moyens du bord (Solidatech, le Point d’appui Associatif au Numérique, feu WebAssoc, Framasoft, Emmaüs Connect…). Certaines grandes organisations de l'ESS, comme la Croix Rouge française, ont pris de l'avance sur beaucoup de front (données, accompagnement au changement, inclusion numérique), mais toutes les organisations n'ont pas les mêmes capacités.

La transition numérique, ce n’est pas qu’une question d’équipements et de compétences. C’est un véritable changement culturel et organisationnel. Cela prend du temps et cela s’accompagne. Cet accompagnement est d’autant plus crucial que le manque de culture numérique et de temps peut mener à des choix catastrophiques, qui font perdre à l’organisation autonomie et résilience. Car c’est bien l’enjeu : la transition numérique ne doit être envisagée que sous l’angle du « mieux » et non du « il faut ». Cela nécessite une réflexion collective, un tâtonnement parfois… et des partenaires qui connaissent bien les missions et le fonctionnement des organisations de l’ESS (et les respectent). C’est cet écosystème que nous alimentons au Social Good Accelerator avec des têtes des réseaux, des entreprises engagées, des consultants, des juristes, des chercheurs et des opérateurs de la Social Tech.

Raison numéro 3 : parce qu’il faut aujourd'hui renforcer les organisations avant de financer des projets, notamment par le biais d'une transformation numérique utile et responsable

Les financeurs publics et privés préfèrent très souvent limiter leurs risques et financer des projets de l’ESS plutôt que les structures elles-mêmes. Cette logique systémique finit par épuiser les organisations, qui doivent cumuler les projets pour financer leurs frais et postes structurels. De plus, elle ne permet pas de consolider les fondations par une logique d’investissement structurel de long terme. Certains acteurs de la philanthropie commencent (et avec preuve d’impact) à prendre le contre-pied, à l’instar de cette illustre actionnaire de la Silicon Valley - Mac Kenzie Scott, ex-épouse de Jeff Bezos - de la Fondation la France s’engage ou du collectif Agir à la Racine en France. 

L’accompagnement au changement organisationnel et systémique est crucial pour les organisations de l’ESS, pour les raisons évoquées plus haut, mais aussi parce qu’il faut à financer avenant tout des actions de formation, de lobbying, de recherche et d’innovation collectives qui réclament des investissements en termes d’amorçage. Certaines organisations publiques comme l'ANCT, la Banque des territoires, certaines entreprises comme Orange, Aesio, Accenture et Devoteam et fondations Afnic, Crédit Coopératif ou Roi Baudouin, encore trop rares, soutiennent les organisations du numérique social et solidaire. C’est cette mutualisation des forces que nous proposons au Social Good Accelerator.

Raison numéro 4 : parce que l'Économie sociale a ses propres champions numériques et qu’il faut les soutenir (plusieurs manières de le faire)

Ces organisations - associations ou coopératives - ne rentrent pas non dans les cases des financeurs des startups : elles n’ont pas de fonds propres et ne proposent pas de modèle d’hypercroissance. Elles sont les organisations de la tech que, contrairement à Twitter, personne ne peut acheter. Au Social Good Accelerator, on appelle ces opérateurs numériques de l’ESS les « Social Tech ». Elles couvrent un champ très large : plateformes (les Licoornes), consulting (la coalition Tech for Good, Datactivist, Social Declik), data citoyennes (Open food facts, Open Street Map, Wikimedia, Data for good) organismes de formation adaptées à des publics spécifiques (Simplon.co, Pop School, la Ligue de l'Enseignement, les Astroliens…), économie circulaire du hardware (Ateliers du Bocage, Emmaus Connect), logiciels (Framasoft, Chatons…), clouds (Reconnect, Nubo…), développement web (La turbine, Fantastique Bazar, l’Assemblée virtuelle, Startingblock, Noesya…)

Elles offrent des alternatives éthiques, démocratiques, éco-conçus, ouvertes… pour consommer numérique autrement. Mais elles souffrent aussi d’un déficit de visibilité, de financement de l’innovation collective, de débouchés commerciaux. Pourtant, avec nos 10 % de PIB, nous pouvons leur donner la priorité dans nos achats ! Le Social Good Accelerator propose de les mettre en visibilité dans son Social Tech Atlas et de mieux comprendre comment ces organisations peuvent vous accompagner.

Raison numéro 5 : parce que le sujet nécessite plus que jamais de coopérer et que la coopération est notre superpouvoir !

L’Europe et la notion émergente d’« Appels à communs » favorisent la notion de coopérations, qui reste le superpouvoir de l’ESS. À nous de nous en saisir et de créer le système qui réorientera les énergies disponibles vers les modèles de la Social Tech. Si vous aussi, vous souhaitez coopérer pour développer un modèle numérique social et solidaire en Europe en :

  • activant la recherche collective sur la création de de valeur partagée par les modèles de communs numériques 
  • travaillant sur des modèles de partage de données d’intérêt général entre acteurs publics et de l’ESS (Open data for good) 
  • développant des champions de la philanthropie sur les modèles numériques de l’ESS 
  • en développant des projets collectifs et structurants pour l’écosystème 
  • activant les action de lobbying et de plaidoyer pour la reconnaissance de la Social Tech et des enjeux de transformation numérique de l’ESS 
  • en créant des manifestations pour rendre l'écosystème visible, se rencontrer et fêter le numérique social et solidaire (Social Good Week).

 

Alors vous aussi, rejoignez le mouvement

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