PLF et PLFSS 2025 : l’UDES alerte sur les conséquences de coupes budgétaires
Lors de la conférence de presse conjointe avec ESS France, de sa Convention annuelle, et dans une tribune commune avec les organisations patronales, l’UDES, par la voie de son président, a alerté sur les potentielles conséquences dramatiques du projet de loi de Finances (PLF) et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’économie sociale et solidaire (ESS). L’UDES et les autres organisations patronales se sont également réunies pour publier une tribune commune sur la baisse des allègements de cotisations.
L’Union estime l'impact cumulé des coupes budgétaires pour l’ESS à 8,26 milliards d’euros, ce qui aura des répercussions directes sur l’emploi et les services de proximité (186 000 le nombre d’emplois menacés). Déjà sous-financé, le secteur devra absorber de nouvelles réductions drastiques qui pourraient toucher les travailleurs du quotidien et fragiliser les structures au service des plus vulnérables.
« Nous sommes confrontés à une situation critique qui risque d’étouffer l’ESS. Les mesures contenues dans le PLF et le PLFSS sont une véritable deuxième lame pour un secteur déjà fragilisé. Réduire, par exemple, les exonérations de cotisations patronales et demander des efforts supplémentaires aux collectivités territoriales va encore affaiblir les structures qui assurent des services fondamentaux dans le social, le médico-social, l’aide à domicile et l’insertion. Il est impératif que le Gouvernement revoie ces mesures pour ne pas sacrifier l'avenir d'un secteur crucial pour la cohésion sociale de notre pays », a déclaré Hugues Vidor, le président de l’UDES.
Conséquences sur chaque région
L'UDES a calculé les conséquences sur l'emploi que les coupes annoncées pourraient avoir région par région. L'analyse applique cet impact global en tenant compte du nombre d'emplois dans l'ESS de chaque région par rapport au total d'emplois dans l'ESS en France.
Régions | Nombre d'emplois menacés dans l'ESS |
---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 23 500 |
Bourgogne-Franche-Comté | 8 000 |
Bretagne | 12 000 |
Centre-Val de Loire | 6 500 |
Corse | 500 |
Grand-Est | 15 500 |
Guadeloupe | 500 |
Guyane | 500 |
Hauts-de-France | 16 000 |
Île-de-France | 32 000 |
La Réunion | 2 000 |
Martinique | 1 000 |
Normandie | 9 000 |
Nouvelle-Aquitaine | 17 500 |
Occitanie | 16 500 |
Pays-de-la-Loire | 13 000 |
Provence-Côte d'Azur | 12 000 |
Total France | 186 000 |
Des métiers essentiels en péril
Ces mesures menacent particulièrement des professions au cœur de la vie des Français : aides à domicile, animateurs périscolaires, éducateurs spécialisés, entre autres. La disparition de ces services vitaux aurait des conséquences dévastatrices, notamment pour les personnes âgées, les enfants et les populations les plus en difficulté.
« Il ne s'agit pas seulement de chiffres, mais de vies humaines. La perte de ces emplois serait un désastre pour nos territoires. C'est comme si des villes entières, telles que Toulon ou Saint-Étienne, disparaissaient. Nous devons refuser que les métiers de l'ESS soient ignorés et dévalorisés. Il est temps de lancer un grand plan pour l'ESS », ajoute Hugues Vidor.
Une évaluation basée sur des analyses concrètes
La projection des économies qui impacteront l’ESS s’appuie sur une modélisation réalisée en février 2024 par l’UDES, dans le cadre d’un plan d’économies budgétaires de 10 milliards d’euros, où il avait été estimé que le secteur serait impacté à hauteur de 20 %. Cette modélisation a été affinée à partir de données contenues dans les projets de loi de finances 2025. Cette estimation pourra être précisée dès que seront connus le montant des dotations globales de fonctionnement des 35 074 collectivités territoriales, les lettres plafonds des ministères, ainsi que les éventuels amendements gouvernementaux réduisant les crédits budgétaires.
Déclaration commune de l’UDES avec 4 autres organisations patronales
L’UDES s’est rapprochée mi-octobre 2024 de la CPME, de la FNSEA, de l’U2P et du Medef pour rédiger une déclaration commune au moment de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Ce texte dénonce une logique de bouclage budgétaire qui prévoit une diminution sans précédent du niveau des exonérations de cotisations patronales dont bénéficient les entreprises pour les rémunérations allant jusqu’à 3,5 Smic. C’est une charge supplémentaire de plus de 5 milliards d’euros que devraient supporter les entreprises françaises, quelles que soient leur taille, leur secteur d’activité ou leur statut.