SWEN Capital Partners, une société de gestion à impact qui fait germer des solutions durables

« Être société à mission, pour nous, c’est bien plus qu’un statut, c’est une boussole », résume d’emblée Jérôme Delmas, directeur général et co-fondateur de SWEN Capital Partners. Acteur de la finance durable depuis 2008, SWEN CP, filiale d’OFI Invest, a inscrit sa mission dans ses statuts en 2024. Chacun de ses fonds intègre la mesure d’impact au même niveau que la performance financière. Autrement dit, l’impact n’est pas un effet secondaire du fonds, il en est la finalité.

Sa raison d’être : mettre l’investissement au service de la nature, en répondant à des grands enjeux comme la régénération de l’océan – avec SWEN Blue Ocean –, la régénération des sols – c’est l’objectif du fonds TERRA – ou la décarbonation, via le fonds SWIFT.

L’entreprise se fonde sur une logique d’écosystème, associant chercheurs, institutions, ONG et acteurs de terrain – une culture du collectif qu’elle a affirmée en créant la démarche Utopias, un mouvement où se croisent les expertises de designers, de scientifiques, de philosophes, de chefs d’entreprises et de financiers autour de solutions durables.

Comment se crée un fonds à impact ?

À l’origine d’un fonds, il peut y avoir des investisseurs attachés à soutenir des solutions vertueuses dans un domaine particulier. Cela peut aussi provenir d’une démarche proactive : SWEN CP identifie un sujet sur le terrain et initie la mobilisation financière. « Un fonds à impact, souligne Jérôme Delmas, naît d'abord parce qu'il faut résoudre un problème ». Tout en garantissant un rendement financier, le fonds repose sur une double exigence : l’intentionnalité (celle de vouloir répondre à une problématique) et la mesurabilité (démontrer son impact dans la durée).

Chaque projet suit une méthodologie rigoureuse, fondée sur des indicateurs ad hoc et leur suivi. Mais surtout, il est soumis à la validation préalable d’un comité d’impact indépendant, composé de scientifiques, d’ONG et d’économistes. Seuls les projets ayant reçu l’approbation du comité d’impact sont soumis ensuite au comité d’investissement SWEN CP.

Cette double validation – scientifique puis financière – fait la force du processus.

Le fonds TERRA : régénérer les sols pour nourrir durablement

L’un des projets phares de SWEN CP illustre parfaitement cette philosophie : le fonds TERRA, lancé en juillet 2025. Dédié à l’agriculture régénératrice, il vise 200 millions d’euros pour accompagner les agriculteurs dans la transition de pratiques conventionnelles vers des méthodes respectueuses des sols et de la santé.

« Aujourd’hui, 70 % des terres européennes sont dégradées. On a voulu agir concrètement », explique Jérôme Delmas. TERRA investit dans trois verticales : les vergers, les grandes cultures telles que les céréales et « l’aval » agricole, c’est-à-dire la valorisation des produits agricoles dans une double logique de reconstitution de filières territoriales durables et d’un meilleur partage de la valeur. Un exemple concret d’investissement opéré par le fonds TERRA se situe au sud de Toulouse, où une vaste exploitation de maïs, qui épuisait les sols depuis longtemps, est devenue GreenPods, le plus grand verger bio d’amandiers d’Europe. « La plupart des amandes que nous consommons viennent des États-Unis et contiennent des pesticides. Là, on régénère le vivant tout en ouvrant la voie à une filière française durable », souligne Jérôme Delmas.

L’impact se mesure autant sur la fertilité des sols que sur la résilience économique des agriculteurs. Car pour l’entreprise, le rôle de la finance est aussi de « prendre une part de risque à la place des agriculteurs », pour leur permettre de changer sans s’endetter davantage.

L’impact social pour fil rouge

Si SWEN CP ne gère pas de fonds exclusivement sociaux, la dimension humaine et territoriale irrigue toutes ses stratégies. « Chaque investissement a un impact social direct ou indirect, qu’il s’agisse du maintien de l’emploi, de la revitalisation des territoires ou du renforcement du lien social », précise Jérôme Delmas.

Le fonds de décarbonation SWIFT, par exemple, favorise la création d’emplois locaux dans la méthanisation agricole. Les initiatives liées à la régénération des sols, comme dans le cas de TERRA, s’accompagnent de formations pour les jeunes agriculteurs. Pour Jérôme Delmas, impossible de dissocier transition écologique et cohésion sociale : « On ne peut pas faire changer les choses en matière de biodiversité sans prendre en compte le social. »

Vers un fonds de dotation

SWEN CP s’apprête à franchir une nouvelle étape dès 2026, en lançant un fonds de dotation – donc exempt d’exigences de rentabilité financière – destiné à soutenir des projets à forte utilité environnementale et sociale. Une manière de prolonger son engagement au-delà des logiques de marché.

« Grâce aux performances de nos fonds à impact, nous pourrons demain accompagner des initiatives qui n’ont pas vocation à générer des rendements, mais qui transforment durablement les territoires », conclut Jérôme Delmas.

Par son exigence d’impact et sa proximité avec les acteurs de terrain, SWEN insuffle une finance utile, méthodique et ancrée dans la réalité des transitions.