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Par Aux captifs, la libération - Publié le 8 décembre 2021 - 11:59 - Mise à jour le 8 décembre 2021 - 12:02
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Sortie du film Au Cœur du Bois

A l’occasion de la sortie du nouveau film de Claus Drexel Au Cœur du Bois, Aux captifs, la libération partenaire du film propose une interview au président de l’association Jean-Damien Le Liepvre.

 

Aux captifs, la libération est partenaire du film Au Cœur du Bois qui sortira dans les salles de cinéma le 8 décembre. Ce film, qui va à la rencontre des personnes en situation de prostitution dans le Bois de Boulogne, a été réalisé par le réalisateur Claus Drexel, qui avait déjà réalisé Au Bord du Monde, à la rencontre des personnes sans abri, sorti en 2014.

Au Cœur du Bois a reçu plusieurs prix : le grand prix documentaire national au FIPADOC 2021, le prix du jury du meilleur long-métrage français aux Champs-Elysées Film Festival 2021 et le prix du public du meilleur long-métrage IndieLisboa 2021. Il a été inspiré par l’action de l’association Aux captifs, la libération, qui rencontre chaque semaine des personnes en situation de prostitution dans le Bois de Boulogne.

Pourquoi l’association Aux captifs, la libération est-elle partenaire du film Au Cœur du Bois ?

En 2013, Claus Drexel avait réalisé le film Au Bord du Monde, où il rencontrait des personnes sans abri à Paris, dont certaines ont été accompagnées par l’association : il leur laissait la parole en intervenant très peu, en accueillant ce qu’elles disaient sans aucun jugement. Nous avons suggéré à Claus de réaliser un film équivalent auprès des personnes prostituées que nous rencontrons dans le bois de Boulogne.  Nous l’avons accompagné au lancement de sa démarche : Comme pour les personnes en grande précarité dans Au bord du monde, il s’agit de permettre aux spectateurs de rencontrer simplement ces personnes, souvent transgenres, qui ont accepté d’être filmées à visage découvert.

En quoi ce film reflète – ou pas – l’action des Captifs auprès des personnes en situation de prostitution ? Est-ce qu’il reflète votre position sur la prostitution ?

Pendant une 1h30, le spectateur va vivre une tournée dans le bois, très semblable à celles que nous faisons plusieurs soirs par semaine, tout au long de l’année : il va regarder et écouter ces personnes sans choisir qui il va rencontrer. Certains propos vont peut-être le choquer, mais il entendra aussi la détresse de certaines situations.

Ce n’est pas un documentaire sur la prostitution dans sa globalité : il n’est pas représentatif de toutes les situations de prostitution, notamment des situations de traites. Il ne développe pas non plus un point de vue réglementariste ou abolitionniste sur la prostitution.

Comme dans les tournées de l’association Aux captifs, la libération, il s’agit d’aller à la rencontre des personnes, d’écouter la complexité de leur histoire et leur situation actuelle, et de respecter leur liberté : nous n’avons pas de « projet » pour les personnes que nous rencontrons.

Certaines manifesteront peut-être un jour le désir de sortir de la prostitution, et nous pourrons alors les accompagner, notamment au travers des Parcours de Sortie de Prostitution, mis en œuvre par loi de 2016.

« Ce film permet simplement de dire : regardez qui sont ces personnes et ce qu’elles vivent réellement ».

Pourquoi est-il important de sensibiliser le public au danger de la prostitution ? En quoi le film permet-il cela selon vous ?

Il y a un grand écart entre l’image de la prostitution dans notre société, qui alterne entre un côté glamour ou au contraire du misérabilisme, et la réalité de ce que vivent les personnes que nous rencontrons. Ce film permet simplement de dire : regardez qui sont ces personnes et ce qu’elles vivent réellement. La prostitution peut constituer un enfermement dont il est difficile de sortir. Et les personnes qui arrêtent de se prostituer disent combien cette période les a traumatisés.

Ce sont souvent des personnes jeunes et vulnérables qui se retrouvent dans cette situation, et c’est pourquoi les Captifs font des interventions depuis plusieurs années auprès des établissements scolaires. Mais il faut aussi que la société regarde en face la complexité des situations de prostitution, et souvent la détresse des personnes qui les vivent.

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