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Par AXAFrance - Publié le 19 novembre 2024 - 18:06 - Mise à jour le 19 novembre 2024 - 18:06
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Tous les enfants ont le droit de grandir dans de bonnes conditions

Chaque année, lors de la Journée internationale des droits de l'enfant, la France célèbre l'adoption, par l’Assemblée nationale des Nations unies, le 20 novembre 1989, de la Convention relative aux droits de l'enfant. Ratifiée par 197 états, elle constitue le traité relatif aux droits humains le plus largement adopté de l’Histoire. Le quinzième anniversaire de ce texte est l’occasion d’échanger avec Charline Roumens, directrice générale de l’association France Parrainages, et François Vacherat, directeur général de la Fondation ACTION ENFANCE, deux structures soutenues par le mécénat des Mutuelles AXA. Rencontre.

Charline Roumens, directrice générale de France Parrainages et François Vacherat, directeur général d'ACTION ENFANCE. Crédits photos : DR.
Charline Roumens, directrice générale de France Parrainages et François Vacherat, directeur général d'ACTION ENFANCE. Crédits photos : DR.
  • France Parrainages et ACTION ENFANCE œuvrent chaque jour pour l’aide à l’enfance. Quelles sont leurs spécificités respectives ? 

 

Charline Roumens (C. R.) : France Parrainages apporte, depuis 77 ans, un soutien socio-éducatif aux enfants en difficulté. Nos programmes de parrainage accompagnent les jeunes afin de leur donner les moyens de grandir dans les meilleures conditions. Concrètement, nous mettons en relation des enfants vulnérables et /ou isolés avec des parrains et des marraines. Comme l’exprime la signature de notre association, nous créons entre l’enfant et son parrain ou sa marraine un lien qui transforme la vie, celle de l’enfant bien sûr mais aussi celle de l’adulte qui s’engage à ses côtés.  

Nous agissons sur deux fronts complémentaires, toujours via le parrainage, qui est notre mode opératoire. À l’international, nous menons des programmes de développement dans 15 pays pour soutenir des enfants et des jeunes défavorisés. Nous répondons à leurs besoins essentiels en alimentation, santé et eau potable et les accompagnons vers l’autonomie par l’éducation et l’insertion socio-professionnelle. Chaque enfant reçoit une aide financière mensuelle de son parrain ou de sa marraine, avec qui il échange régulièrement pour partager ses progrès et tout simplement lui donner de ses nouvelles.  En France, nous intervenons auprès des enfants et adolescents isolés ou vulnérables, placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance ou issus de familles monoparentales en difficulté. Chaque parrain et marraine bénévole vit à proximité de l’enfant qu’il parraine afin de le rencontrer fréquemment, de partager des activités et de créer avec lui une relation régulière, forte et durable. Nous sommes la seule association française à proposer à la fois le parrainage international et le parrainage de proximité.  

« Le parrainage crée un lien qui transforme la vie, celle de l’enfant bien sûr mais aussi celle de l’adulte qui l’accompagne. »

Charline Roumens 

 

François Vacherat (F. V.) : ACTION ENFANCE est une fondation reconnue d’utilité publique. Depuis plus de 65 ans, elle accueille des jeunes victimes de maltraitance ou de négligences graves sur décision du juge des enfants. Nous les protégeons et éduquons, de la petite enfance à la vie adulte, dans nos 15 villages d’enfants et d’adolescents répartis dans toute la France. Des villages dans lesquels ils ont leur maison et leur chambre. La particularité de notre action, à laquelle nous tenons beaucoup, est que nous accueillons les frères et sœurs. Nous sommes convaincus que grandir ensemble est essentiel pour ces enfants déjà séparés de leurs parents. Nous le faisons depuis toujours, bien avant les dispositions de la loi Taquet de 2022. Les enfants de nos villages sont accompagnés par des éducateurs spécialisés qui répondent à leurs besoins quotidiens et les aident à se reconstruire dans un cadre équilibré, stable et chaleureux. Pour rester présents auprès des jeunes ayant grandi dans nos villages à leur sortie de placement à 18 ou 21 ans, dans ce moment délicat qu’est le passage à l’âge adulte, nous avons créé le dispositif d’accompagnement personnalisé ACTION+ en 2019. Nous conseillons et orientons chaque jeune qui le souhaite vers une insertion sociale durable. 

« Grandir auprès de ses frères et sœurs est indispensable à la reconstruction et à l’épanouissement des enfants séparés de leurs parents. »

François Vacherat 

  • Pourquoi avez-vous choisi, l’un et l’autre, de vous engager au service de la protection de l’enfance ? Quel a été le déclic ? 

 

F. V. : J’ai eu une enfance très heureuse et il est important pour moi de rendre ce que j’ai reçu aux jeunes qui n’ont pas les mêmes chances que moi. J’ajoute que j’ai grandi dans une famille travaillant dans le domaine médical. L’attention aux autres était donc un principe fort pour mes parents, qui me l’ont naturellement transmise. Même si je n’étais pas attiré par une carrière de soignant, je tenais à aider autrement celles et ceux qui en ont besoin. Je me suis dirigé d’abord vers le logement social pour accompagner les familles puis vers l’aide à l’enfance pour soutenir les jeunes. Je suis directeur général d’ACTION ENFANCE depuis presque huit ans. Un métier engagé que je conjugue avec une action de bénévole au sein du Relais Accueil du Vallona, qui se mobilise pour les jeunes travailleurs. L’engagement est le fil rouge de mon parcours professionnel. 

 

C. R. : La protection de l’enfance est une cause qui m’est chère depuis toute petite pour des raisons d’histoire familiale. Jeune étudiante en droit, je ne savais pas vers quel métier me tourner et comment faire converger une carrière professionnelle avec cette envie de m’engager pour les enfants. J’ai poussé la porte de France Parrainages presque par hasard pour y effectuer mon stage de fin d’études et plus de 20 ans plus tard, j’y suis toujours ! J'ai notamment été responsable des parrainages en Inde, au Maroc et au Liban puis en Afrique et je suis directrice générale de l’association depuis 2019. Je suis très attachée au parrainage car il répond très bien aux besoins des enfants. Il revêt aussi une dimension affective très forte, dans les deux sens d’ailleurs : l’enfant et le parrain reçoivent et donnent de l’affection.  

 

  • En cette Journée internationale des droits de l’enfant, quels sont selon vous, en France, les sujets prioritaires en matière de protection de l’enfance ? 

 

C.R. : En France, la priorité absolue réside dans une meilleure allocation des moyens dédiés à la prise en charge et au suivi des enfants placés auprès de l’aide sociale à l’enfance. L’institution semble à bout de souffle, malgré les efforts et le mérite des professionnels. Surcharge de dossiers, personnel épuisé, difficultés de recrutement… Les retours du terrain sont alarmants, en particulier sur le manque d’effectifs. Or, pour aider les enfants, il est essentiel d’intervenir à la fois par un dispositif adapté à leurs besoins et par des mesures de prévention, ce qui nécessite des moyens humains. Pour améliorer durablement les choses, nous devons à la fois nous inscrire dans un temps long, en intervenant le plus tôt possible, et innover dans notre approche et dans les outils mobilisés.  

« Pour aider les enfants, il est essentiel d’intervenir à la fois par un dispositif adapté à leurs besoins et par des mesures de prévention. »

Charline Roumens 

F.V. : Je partage tout à fait le constat dressé par Charline sur l’urgence de se mobiliser pour revisiter et restructurer l’aide sociale à l’enfance.   La prévention me semble effectivement essentielle, elle est d’ailleurs au cœur du métier d’AXA. Je constate chaque jour que les enfants vont bien quand les professionnels de l’aide à l’enfance vont bien. Or, force est de constater qu’aujourd’hui les éducateurs ne vont pas bien ! Leur travail, pourtant indispensable, n’est pas suffisamment reconnu. Le niveau insuffisant de leurs rémunérations comme le faible investissement dans leurs formations le traduisent clairement.   Le deuxième chantier prioritaire pour moi est la santé mentale des enfants et des adolescents. Ce sujet demeure trop peu investi et nous rencontrons de grandes difficultés à recruter du personnel qualifié. J’espère que le choix de la santé mentale comme grande cause de l’année 2025 aidera à corriger le tir. 

Enfin, il me semble indispensable de fédérer les énergies de tous les acteurs de la protection de l’enfance. La puissance publique aurait tout intérêt à s’appuyer sur les expertises et les expériences des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), comme France Parrainages et ACTION ENFANCE. Or, ce n’est pas (en tout cas pas suffisamment) le cas, au niveau national, alors que nous menons des initiatives locales innovantes avec les conseils départementaux. L’État travaille encore de manière trop descendante alors qu’une approche ascendante peut être à la fois complémentaire et intéressante. 

La collaboration tissée entre les acteurs de l’ESS et le secteur privé, à l’image de nos partenariats respectifs avec le mécénat des Mutuelles AXA, constitue un très bon exemple de l’efficacité d’une approche concertée et collective de la protection de l’enfance. En travaillant ensemble, nous mutualisons nos expertises, partageons nos regards et démultiplions notre impact. 

« Les enfants vont mieux quand les professionnels de l’aide à l’enfance vont bien. » 

François Vacherat 

  • Justement, quel rôle les mécènes privés, tels que le mécénat des Mutuelles AXA, jouent-ils à vos côtés ?  

 

F. V. : Le soutien financier des mécènes privés est essentiel à la liberté d’agir d’ACTION ENFANCE. Il nous permet de ne pas dépendre uniquement des budgets publics. En plus de cette indépendance, nous pouvons investir de nombreux sujets à notre propre initiative grâce à l’appui du mécénat des Mutuelles AXA. Plusieurs exemples en disent plus qu’un long discours ! Leur soutien permet de sensibiliser les enfants et les adolescents de nos villages aux questions environnementales. C’est essentiel car ils sont les citoyens de demain. Nous avons organisé une journée d’apprentissage de la conduite de vélo en milieu urbain grâce aux 500 équipements de sécurité financés par notre partenaire et menons des actions de sensibilisation des adolescents aux dangers d’Internet. Je pense également aux études d’impact que nous réalisons grâce au soutien du mécénat des Mutuelles AXA. Elles sont indispensables pour mesurer l’efficacité de nos actions. Nous avons aussi les moyens de former nos éducateurs sur le champ de la santé mentale dont je parlais tout à l’heure. Ce ne sont pas les besoins et les idées qui manquent ! J’ajoute que nous avons eu la satisfaction d’accueillir quelques salariés d’AXA dans l’un de nos villages, ce qui était un moment très riche pour tous et toutes. 

« Complétant les budgets publics, les dons des mécènes privés nous permettent de concrétiser de nombreux projets, sources de bien-être pour les enfants et les adolescents de nos villages. » 

François Vacherat 

C.R. : Je rejoins à 100 % François sur l’importance d’être soutenue par des mécènes privés pour préserver la liberté d’agir indispensable à notre efficacité. Outre son soutien financier, le mécénat des mutuelles AXA joue un rôle de conseil et de force de proposition, précieux pour nous. Nous sommes très demandeurs d’apports d’expertises dans les domaines de la gestion financière, des ressources humaines, de la communication… Nous avons besoin de partenaires qui nous font grandir et nous aident à mettre en mouvement la société pour les enfants. 

« Le mécénat des mutuelles AXA joue un rôle de conseil et de force de proposition à nos côtés. » 

Charline Roumens 

  • Souhaitez-vous ajouter un mot pour conclure cet échange ?  

 

C.R. et F.V. : Tout à fait ! Nous parlions à l’instant de collaboration et nous sommes tous deux persuadés que fédérer les énergies est à la fois vertueux et fructueux. C’est pour cela que nous travaillons ensemble ! ACTION ENFANCE s’est associée à France Parrainages dans certains départements pour que les enfants des villages puissent être accompagnés par des parrains et des marraines habitant à proximité. Au cours de journées, de week-ends ou de vacances partagés, les enfants tissent des liens affectifs et durables avec des adultes. Ils découvrent d’autres environnements et vivent des expériences nouvelles. Aujourd’hui, 60 parrains et marraines s’engagent auprès de 90 enfants des villages. Nous souhaitons poursuivre et amplifier cette dynamique. 

 


En savoir plus sur le programme national de santé des Mutuelles AXA :

https://mutuelles-axa.fr/mecenat/mecenat-sante.html 


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