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Par Carenews INFO - Publié le 12 avril 2023 - 16:00 - Mise à jour le 13 avril 2023 - 15:30
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10 associations engagées pour la réinsertion des personnes détenues

L’insertion des personnes détenues à l’issue de leur période de détention est un enjeu clé dans lequel nombre d’associations sont actives. Découvrez notre sélection non exhaustive.

Parmi les associations, L'Îlot propose des formations à la restauration. Crédits : iStock.
Parmi les associations, L'Îlot propose des formations à la restauration. Crédits : iStock.

 

Créées il y a quelques années ou plusieurs dizaines, spécialisées dans l’accueil et l’hébergement des personnes qui sortent de détention ou favorisant l’insertion de celles qui sont encore sous main de justice, agissant sur tout le territoire ou dans des régions spécifiques… Il existe un grand nombre d’associations qui contribuent à l’insertion de personnes détenues. Panorama. 

 

5 associations qui agissent à l’issue de la détention

 

  • Wake up Café

L’association fondée en 2014 a déjà accompagné plus de 1450 personnes dans huit sites en région parisienne et à Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier et Valence. Dans les Wake up Cafés, elle accueille des personnes à la sortie de leur période de détention la journée, pour les orienter professionnellement, grâce à l’accompagnement individuel d’un chargé d’insertion. Elles participent à des ateliers de préparation à l’emploi et à des activités destinées à favoriser leur reconstruction, comme des sorties culturelles. Elles sont également invitées à réaliser un stage dans l’univers professionnel pour s’assurer qu’elles disposent des compétences adaptées. De plus, Wake up Café déploie deux programmes dès la détention, avec son « parcours dedans-dehors » qui prépare les personnes pendant trois semaines à leur sortie et à travers des formations qualifiantes. 

 

  • Le mouvement Emmaüs

En 2009, la ferme de Moyembrie rejoint le mouvement Emmaüs. Dans cette structure, des détenu·e·s bénéficiant d’un aménagement de peine vivent dans un logement de dix à vingt places pendant neuf mois en moyenne et effectuent des activités agricoles en contribuant à la transition agroécologique. Des salarié·e·s et bénévoles les orientent dans leur réinsertion socioprofessionnelle. Le mouvement Emmaüs développe le dispositif depuis 2016. En 2023, neuf fermes accueilleront des personnes détenues. L’une d’entre elles, Emmaüs Baudonne, est réservée aux  femmes. Ces dernières représentent moins de 4 % des personnes sous main de justice, selon les statistiques officielles

 

  • L’Îlot

L’association, créée en 1969, accompagne les personnes sous main de justice ou à leur sortie de prison. Elle déploie des actions dans trois dimensions, le logement, l’insertion professionnelle et la santé, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Les personnes sortant de prison peuvent être hébergées dans des centres spécialisés ou des logements en ville. Elles sont évaluées à leur arrivée sur leurs savoirs de base, comme la maîtrise de la langue française ou des mathématiques. L’association leur propose ensuite des solutions adaptées à leur situation personnelle : ateliers et chantiers d’insertion au cours desquels les personnes sont formées et encadrées aux métiers de la restauration, de la mécanique automobile et du nettoyage de voitures, ou de la menuiserie et du décapage. L’Îlot met également en place des Sessions d’Orientation Approfondies (SOA) qui réunissent six à douze personnes pendant deux mois dans des ateliers collectifs et individuels pour qu’elles construisent leur projet professionnel. 35 % des personnes accompagnées par L’Îlot ont trouvé un travail, d’après son rapport d’activité

 

 

  • Association Aurore

Dans le 20e arrondissement de Paris, l’association Aurore accueille des femmes seules ou avec leur enfant dans un centre d’hébergement et de réinsertion sociale depuis 1984. Que celles-ci soient libres, qu’elles bénéficient d’un aménagement de peine ou d’une libération conditionnelle, elles peuvent construire leur projet d’insertion avec les équipes. Elles restent en moyenne 20 mois au sein du logement commun ou dans des appartements diffus. Depuis sa création en 1871, l’association Aurore œuvre pour la réinsertion des personnes détenues. Un autre centre d’hébergement et de réinsertion sociale accueille des hommes dans le 15e arrondissement de la capitale depuis 1890. Plus largement, Aurore favorise l’autonomie des personnes en situation de précarité ou d’exclusion. Dans ses autres services, comme celui qui accompagne  le traitement des addictions, l’association accueille aussi des personnes sous main de justice. 

 

  • Permis de Construire 

L’association Permis de Construire propose à toute personne ayant été condamnée pénalement un parcours d’accompagnement, si celle-ci en exprime le souhait. Ce parcours vise à améliorer leur connaissance d’elles-mêmes, leur bien-être physique, leur intégration sociale et citoyenne, ainsi que leurs capacités professionnelles. Des travailleur·se·s sociaux·ales rencontrent les personnes suivies à échéance régulière pour évoquer leurs avancées, mais les modalités d’accompagnement sont personnalisées. L’association organise aussi des activités collectives, sous forme d’ateliers ou de modules de formation. Depuis sa création en 2010, Permis de Construire a accompagné 600 personnes. 

 

 

5 associations qui agissent au cours de la détention 

 

  • Lire pour en Sortir

Depuis 2015, l’association promeut la lecture comme moyen d'insertion sociale des personnes détenues. Au sein de 29 établissements pénitentiaires dans lesquels elle intervient, des personnes incarcérées sont accompagnées dans la lecture d’ouvrages de leur choix par l’un·e des 250 bénévoles de l’association. Depuis 2021, celle-ci permet également aux parents détenus de lire avec leurs enfants au parloir. Des auteur·rice·s interviennent aussi pour échanger au sujet de leurs parcours et de leur métier avec des personnes emprisonnées. L’association gère enfin sept bibliothèques pénitentiaires et organise un concours d'écriture. Grâce à l’ensemble de ces actions, le niveau de lecture, d’écriture et d’expression orale des bénéficiaires s’améliore, ainsi que leur confiance en eux et le climat social en détention. 

 

  • Champ Libre

Un détenu de la maison d’arrêt de Nanterre qui réalise en pratiquant que le yoga « n’est pas un truc de mamies » ou la venue d’un historien de l’art dans la maison d’arrêt du Bois d’Arcy pour discuter des œuvres et de leur évolution : ce sont deux des belles histoires relatées par Champ Libre à propos de son action. L’association, qui agit contre l’isolement, organise des rencontres entre des personnes incarcérées et intervenant·e·s spécialistes de thématiques diverses. Au cours de trois ou quatre séances, ces professionnel·le·s ou passionné·e·s partagent leur expertise avec les personnes détenu·e·s. Par ailleurs, au cours d’« Apéros Populaires » ouverts au public ou de la formation des bénévoles, l’association informe pour lutter contre les préjugés portant sur les personnes détenues et renseigne  sur les conditions d'incarcération. Plus de 230 bénévoles contribuent à l’activité de l’association. 

 

  • Possible

Contribuer à la réinsertion des personnes détenues en informant et incitant à l'engagement citoyen sur le sujet : c’est la mission de l’association Possible, fondée en 2014. Elle propose plusieurs formats de sensibilisation aux enjeux du système pénal et carcéral  : une promenade intitulée « balade justice », des rencontres citoyennes, des déjeuners de team building solidaire ou un festival d’information. Ce mois-ci, elle proposait par exemple au public d’assister à un procès ou d’échanger au sujet de la dignité en prison. Pour sensibiliser, elle intervient également auprès de jeunes. Enfin, elle a créé un programme d'accompagnement pour le développement des structures de l’économie sociale et solidaire qui souhaitent intervenir dans le secteur de la justice. Parmi les projets accompagnés : le restaurant semi-gastronomique Les Beaux Mets, situé dans le centre pénitentiaire des Baumettes, à Marseille.

 

 

  • Petits Frères des Pauvres

Depuis 2012, l’association Petits Frères des Pauvres lutte contre la solitude que subissent les personnes détenues. Malgré la surpopulation carcérale, les contacts avec l’extérieur sont très limités. Des bénévoles rendent donc visite aux personnes âgées de plus de cinquante ans. Selon le site internet de l’association, neuf équipes interviennent dans le cadre de 200 visites annuelles, en milieu carcéral ordinaire et auprès de détenus gravement malades ou en fin de vie, dans plusieurs villes du territoire. La ligne d’écoute de Petits Frères des Pauvres à destination des personnes âgées isolées, gratuite et accessible tous les jours, est également ouverte dans 27 établissements pénitentiaires. 

 

  • Droits d’Urgence

L’association informe et accompagne depuis 1995 les personnes en situation de précarité dans l’accès à leurs droits dans le cadre de permanences dédiées. Deux « points d’accès aux droits » se situent dans ces centres pénitentiaires, à Fresnes et à Paris. Les personnes détenues saisissent le PAD par courrier interne ou font l’objet d’un signalement d’intervenant·e·s dans les centres pénitentiaires. Pour que le PAD intervienne, il faut qu’aucun·e avocat·e n’assiste déjà la personne détenue et que la demande ne révèle pas de l’affaire pénale et pénitentiaire. 

 

 

La rédaction   

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