Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 24 septembre 2025 - 12:09 - Mise à jour le 24 septembre 2025 - 12:20
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

L'ANTISÈCHE - Au fait, c’est quoi l’éco-anxiété ?

Un Français sur dix serait fortement éco-anxieux, selon une enquête menée en 2025 par l’Ademe à ce sujet. Cette détresse psychologique n’est pas considérée comme une maladie, mais peut avoir des conséquences sur la santé publique.

Dans ce format, la rédaction se penche sur un terme relatif à l'environnement, l'engagement des entreprises ou l'économie sociale et solidaire. Crédit : Carenews.
Dans ce format, la rédaction se penche sur un terme relatif à l'environnement, l'engagement des entreprises ou l'économie sociale et solidaire. Crédit : Carenews.

 

L’éco-anxiété est définie par l’American psychological association (APA) comme une « peur chronique de la catastrophe environnementale », indique l’Inserm. Elle n’est pas considérée comme une maladie. Au contraire, elle constitue « une réaction normale et adaptée face à la réalité environnementale » souligne la chercheuse et pédopsychiatre Laelia Benoit dans un article publié sur The Conversation fin 2024. La distinction avec une maladie est importante, puisqu’en la considérant comme telle, « on risque de détourner l’attention des véritables enjeux environnementaux et de la nécessité d’une action collective », poursuit la spécialiste.  

Pour autant, les auteurs d’un rapport publié en 2025 par l’Ademe y voient un « phénomène qui est en train de devenir un enjeu de santé mentale, voire de santé publique ». En effet, sans être un trouble psychopathologique en tant que tel, ce mal-être lié à la dégradation de l’environnement peut donner lieu à des troubles anxieux, ou même des dépressions, par exemple.  

 

Des profils de personnes plus à même de devenir éco-anxieuses 

 

Selon l’enquête menée par l’Ademe à partir d’un échantillon représentatif de 998 individus, 10 % des Français seraient fortement ou très fortement éco-anxieux et 15 % le seraient moyennement. Par extrapolation, les auteurs estiment que 2,1 millions de Français seraient fortement éco-anxieux : des « informations anxiogènes » peuvent parfois les empêcher de trouver le sommeil. 2,1 millions le seraient très fortement, ce qui signifie que les conséquences de la crise environnementale les « effraient jusque dans [leur] sommeil » et que leurs « discours » conduisent à une ostracisation « par leur entourage ». 420 000 de ces personnes très fortement éco-anxieuses risquent de connaître une dépression ou des troubles anxieux. 6,3 millions de Français seraient quant à eux moyennement éco-anxieux, avec une préoccupation et un stress liés à l’environnement susceptibles de s’intensifier et d’avoir des conséquences plus sérieuses.  

Statistiquement, les femmes, les personnes de moins de 50 ans, habitant de grandes villes et présentant un intérêt pour l’environnement, sont plus à même d’être touchées par l’éco-anxiété. En revanche, la parentalité, l’activité professionnelle et le niveau d’études ne sont pas des déterminants significatifs de l’éco-anxiété. 

 

Le profil des éco-anxieux en France
Les personnes éco-anxieuses en France, selon l'enquête de l'Ademe. Crédit : Carenews.

 

Un levier vers l’action ?  

 

Face à cette situation, il est important de « continuer à intervenir sur un plan préventif », soulignent les auteurs. Ils suggèrent, entre autres, « de promouvoir sur un plan sociétal et institutionnel une politique volontariste de transition environnementale », « avec des actions concrètes facilement actionnables par tous ». Ils enjoignent aussi à limiter « les communications trop anxiogènes voire culpabilisantes » et à « sensibiliser l’ensemble de la société à l’éco-anxiété, notamment les employeurs ». Il faut également « accroître les facteurs de protection, par la mise en mouvement volontariste » des organisations vers la transition. 

Pour prendre en charge les personnes très fortement éco-anxieuses, il pourrait en particulier être utile de former les médecins, les psychologues et les employeurs, indiquent-ils encore. 

« Quand elle n’est pas paralysante et qu’elle se transforme en passage à l’action (...), [l’éco-anxiété] peut (...) être considérée, comme l’un des leviers pouvant contribuer à la transition environnementale », peut-on toutefois lire dans le rapport.  

 

Célia Szymczak 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer