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Par Carenews INFO - Publié le 23 septembre 2025 - 15:14 - Mise à jour le 26 septembre 2025 - 18:52 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Ces acteurs de la santé qui militent pour transformer notre système alimentaire

Adopter une alimentation durable n’est pas simplement une nécessité environnementale, mais aussi un impératif pour notre santé, mettent en avant les intervenants d’une table ronde ayant eu lieu lors des Rencontres de l’alimentation durable. Parmi eux, un cardiologue, un représentant mutualiste et un membre de l’Agence régionale de santé Hauts-de France.

Martin Rieussec Fournier, président de l’association des Mutuelles pour la santé planétaire, et  Pierre Souvet, cardiologue et président d’Association Santé Environnement France, appuient sur le rôle des pesticides dans le développement de pathologies. Crédit : iStock
Martin Rieussec Fournier, président de l’association des Mutuelles pour la santé planétaire, et Pierre Souvet, cardiologue et président d’Association Santé Environnement France, appuient sur le rôle des pesticides dans le développement de pathologies. Crédit : iStock

 

 

« Il y a une fierté au sein des mutuelles. C’est celle d’avoir fait interdire un poison dont on avait dit qu’on ne pouvait pas se passer : l’amiante. Aujourd’hui, on retrouve de nombreux points communs avec les pesticides. Ils tuent et les premiers à en mourir sont les travailleurs », interpelle Martin Rieussec-Fournier, président de l’Association des mutuelles pour la santé planétaire. Cette structure regroupe treize mutuelles autour d’un plan d’action pour 2025 -2027, « afin de faire face ensemble à la toxicité de l’amiante et des pesticides », en France et en Europe. Son président participe à une table ronde ayant lieu lors des Rencontres de l’alimentation durable, organisées par la Fondation Daniel et Nina Carasso le 16 septembre à Paris.  

 


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Intitulée « Vers une approche globale de la santé ? », la discussion portait sur les liens entre notre système alimentaire actuel et l’état de la santé publique. Pour les intervenants présents, le lien entre les deux ne fait pas de doute. 

  

Les politiques agricoles et alimentaires, un levier de prévention des maladies ? 

  

« Un Français sur trois a bu de l’eau contaminée par des pesticides », assène Martin Rieussec-Fournier. Le président des Mutuelles pour la santé planétaire se fonde sur une étude de l’Anses, publiée en 2023, et révélant la présence de métabolite du chlorothalonil, un pesticide interdit en France depuis 2020, dans environ un tiers de l'eau distribuée dans le pays. 

« De nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens », souligne également Pierre Souvet, cardiologue et président de l’Association santé environnement France. Cette structure qu’il a cofondée est composée exclusivement de professionnels de santé. Elle a pour objectif d’informer sur l’impact des polluants sur la santé et de prodiguer des conseils pour l’éviter.

 

L’alimentation, un levier de prévention des malades soumis aux inégalités sociales 

 

Alors que, selon l’Inserm, un Français sur quatre souffre d’une ou plusieurs maladies chroniques, le cardiologue dénonce des mesures politiques inadaptées. « Ce n’est pas cohérent d’inciter à manger bio d’un côté, et de voter la loi Duplomb de l’autre », dénonce-t-il. Il pointe par ailleurs la volonté affichée du gouvernement démissionnaire de réaliser des économies sur les dépenses liées aux affections de longue durée (ALD), sans prendre en compte les facteurs environnementaux favorisant ces maladies. En juillet, François Bayrou avait en effet annoncé des mesures pour réduire le déficit public, parmi lesquelles une restriction de la prise en charge des soins concernant les personnes atteint d’une de ces pathologies.  

De son côté, Hinde Tizaghti, cheffe de projet nutrition, diabète et obésité au sein de l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts de France, montre que l’alimentation est aussi moyen de prévention des maladies. Mais l'adoption des comportements recommandés se heurte aux inégalités sociales. « Les messages généraux, sur manger-bouger.fr par exemple, n’atteignent pas les personnes les plus éloignées d’une alimentation saine », analyse-t-elle, soulignant l'importance de l'environnement alimentaire.

Un appel à l’action 

 

Forts de leurs convictions, les intervenants appellent à l’action. Pour aider les habitants des Hauts-de-France à transformer leurs habitudes, l’Agence régionale de santé a cherché à soutenir des initiatives territoriales en faveur d’une alimentation saine, durable et accessible à tous, en partenariat avec l’Ademe et la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (Draaf), explique Hinde Tizghati. Un appel à projet, intitulé « Alimentation, une seule santé », a ainsi permis de soutenir 14 lauréats avec un budget commun d’1,2 million d’euros 

« N’attendons pas que les décisions viennent d’en haut. Les territoires ont une grande capacité d’action si vous les acculturez », considère le cardiologue Pierre Souvet. 

« Le plus grand des poisons est la résignation. Attachons-nous au contraire à présenter des solutions », appelle Martin Rieussec-Fournier. Le président des Mutuelles pour la santé planétaire cite par exemple une initiative portée par plusieurs producteurs de betteraves bio à Cambrai, destinée à produire du sucre sans pesticides. Ce projet fait partie des solutions mises en avant lors de « L’Odyssée pour notre santé » , une tournée militante organisée par vingt mutuelles belges et françaises du 27 septembre au 3 octobre, pour demander la sortie des pesticides.

 

Élisabeth Crépin-Leblond   

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