Coût environnemental des vêtements : l'éco-score textile entrera en vigueur le 1er octobre
Initié par la loi Résilience et Climat de 2021, l’indicateur sera finalement appliqué le mois prochain. Il reste cependant non contraignant.

Un nouvel étiquetage permettant aux consommateurs d’évaluer l’impact environnemental des vêtements : c’est ce que prévoit un décret signé le 9 septembre actant l'entrée en vigueur de l’éco-score au 1er octobre. Prévu initialement par la loi Climat et Résilience de 2021, le dispositif avait été validé en amont par la Commission européenne et le Conseil d’État. L’affichage environnemental textile repose cependant sur le volontariat. Des entreprises du secteur comme Picture ou Cyrillus ont déjà pris le pli.
Concrètement, le procédé prend la forme d’un indice chiffré, en points, permettant aux consommateurs de choisir des vêtements plus respectueux du climat. Plus le score est élevé, plus les conséquences environnementales du produit textile sont importantes. Les marques pourront indiquer la note obtenue sur une étiquette du produit, par le biais d'un QR code ou bien de façon numérique via leur site Internet.
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Le dispositif s’appuie sur le cycle de vie du produit. Plusieurs paramètres entrent ainsi en jeu dans l’élaboration du score, comme la consommation d’eau, la possibilité de réparation et de recyclage ou encore les émissions de gaz à effet de serre. Un « coefficient fast fashion » calculant les volumes de production est aussi pris en compte.
« Un pas décisif contre l’ultra fast-fashion »
Pour Agnès Pannier-Runacher, la ministre démissionnaire de la Transition écologique, l'affichage du coût environnemental des vêtements est « un pas décisif contre l’ultra fast fashion », ainsi qu’un « outil essentiel pour l’information des consommateurs et un levier pour accompagner la transformation du secteur textile », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié par ClearFashion, une société à mission ayant participé à l’élaboration de l’éco-score.
De plus, dès le mois d’octobre 2026, « n’importe quel acteur pourra générer les scores des produits si les marques n’ont pas fait la démarche elles-mêmes », souligne Marguerite Dorangeon, directrice générale de ClearFashion. Cela signifie que des tiers (bureaux d’études, plateformes, etc.) pourront calculer et publier les scores environnementaux des marques ou des fabricants, via le portail de déclaration Écobalyse du gouvernement. Son rôle sera de délivrer des scores « standardisés » qui pourront être affichés directement sur les produits.
À l’origine, l’éco-score textile devait être obligatoire dès 2024. Mais la pression exercée par certains industriels du secteur a retardé le projet, ce qui a supprimé son caractère contraignant. Ce n'est peut-être que partie remise puisque le cabinet de la ministre de la Transition écologique a évoqué mardi la possibilité d’« un affichage environnemental obligatoire », souhaité à plus long terme par l’Union européenne.
Léanna Voegeli