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Par Carenews INFO - Publié le 3 juin 2022 - 10:00 - Mise à jour le 3 juin 2022 - 12:23 - Ecrit par : Christina Diego
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Comment la politique RSE favorise l'intégration professionnelle des personnes handicapées ?

3 questions à Dorine Bourneton, responsable RSE Louvre Banque Privée pour mieux comprendre les enjeux de la politique RSE dans l'intégration des personnes en situation de handicap.

3 questions à Dorine Bourneton, responsable RSE Louvre Banque Privée. Crédit : Alice Prenat
3 questions à Dorine Bourneton, responsable RSE Louvre Banque Privée. Crédit : Alice Prenat

 

Seule rescapée d'un accident d'avion à l'âge de 16 ans, Dorine Bourneton devient la première femme en situation de handicap au monde pilote de voltige aérienne. Depuis 2019, elle est la responsable RSE de la filiale Louvre Banque Privée de la Banque Postale. Nous nous sommes entretenus avec elle pour comprendre comment sa mission de référente handicap favorisait l'intégration des personnes handicapées une fois recrutées. 

 

  • Comment se traduit la politique RSE auprès des personnes handicapées salariées au sein de votre entreprise ? 

 

La politique RSE s’est matérialisée par la création de mon poste. Nous nous appuyons sur l’association Tremplin pour recruter des jeunes alternants handicapés et grâce au DuoDay, nous avons recruté des collaborateurs handicapés. À mon arrivée, fin 2019, treize collaborateurs étaient en situation de handicap et aujourd’hui ils sont 29 personnes, sur un total de 460 personnes. 

La politique handicap est centrale dans notre stratégie RSE. Nous sommes très attachés au bien-être des collaborateurs handicapés. J'ai pour mission d'adapter les postes de travail, nous évaluons donc leurs besoins et apportons des adaptations nécessaires au niveau de l’ergonomie.

Nous avons également comme piste de travail de mettre en place un dispositif spécifique pour les personnes qui ont un handicap cognitif, l’emploi accompagné. Ce sont des jobs coach, des personnes qui viennent dans l'entreprise pour aider la personne à s'organiser, mettre en place des outils pour compenser leur handicap, ou des logiciels d’aide pour remplir leurs missions de travail. 

 

  • Une fois le recrutement réalisé, comment sont prises en charge les personnes en situation de handicap ?

 

Il y a une vraie volonté affichée de la part de notre président Jean-Marc Ribes qui s’est engagé à ce qu' un recrutement sur deux, lors de la création de nouveaux postes, soit ouvert à une personne handicapée. Lorsque nous étudions les CV, nous choisissons les personnes en fonction des profils, nous regardons ce que nous pouvons leur proposer, et si besoin nous les formons. La personnalité de l’individu est primordiale, sa motivation et ses capacités à s’engager, avant ses diplômes. 

Ma mission est de favoriser le recrutement de personnes en situation de handicap y compris des jeunes alternants et de mettre en place d'actions de sensibilisation et de communication au sein de l’entreprise. 

 

  • Vous êtes référente « handicap » en fauteuil. Qu’est-ce cela change ?  

 

La création de mon poste a libéré la parole. Comme je me déplace en fauteuil, on me voit dans l'entreprise. Les personnes concernées se sentent en confiance et viennent me parler. Quand on est passé de 13 à 29 collaborateurs en situation de handicap, une dizaine de personnes en poste se sont déclarées à ce moment-là. Elles avaient des difficultés à remplir leur mission et pouvaient être reconnues comme handicapées, mais n’osaient pas le faire. Et grâce à notre politique volontaire, il y a eu un véritable accompagnement. 

Ces personnes m’écrivent leurs besoins. Ce sont souvent des personnes en souffrance qui n’osent pas parler de leurs problèmes. C’est la médecine du travail qui pose le diagnostic et nous accompagne selon les besoins et les outils préconisés. Le fait qu’il y ait cette politique du handicap affirmée dans l'entreprise rassure les collaborateurs. Ils sont bienveillants, en confiance et à l’écoute. Les personnes en situation de handicap s’accomplissent et sont très épanouies dans notre entreprise. 

 

Christina Diego 

 

 

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