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Par Carenews INFO - Publié le 29 mars 2023 - 10:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 15:16 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Conférence des Nations Unies sur l’eau : changement radical ou manque d’ambition ?

Les États Membres, entreprises et représentants de la société civile se réunissaient du 22 au 24 mars dernier au siège des Nations Unies afin de trouver des solutions à la crise mondiale de l’eau. Un Programme d’action regroupe plus de 700 engagements pris au cours de la Conférence, mais les ONG regrettent leur faible ambition.

Parmi les défis auxquels la communauté internationale doit faire face : la sécheresse. Crédits : iStock.
Parmi les défis auxquels la communauté internationale doit faire face : la sécheresse. Crédits : iStock.

 

« Cette conférence doit marquer un changement radical dans la capacité des États Membres et de la communauté internationale à reconnaître l’importance vitale de l’eau pour la durabilité de notre monde et à agir sur la base de ce constat ». C’est avec ces mots qu’António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, introduisait la Conférence des Nations Unies sur l’eau qui se déroulait du 22 au 24 mars à New York.

 

10 000 représentant.e.s de gouvernements, d’entreprises et de la société civile se sont réunis au siège de l’ONU. L’objectif : accélérer leurs actions dans quatres grand domaines identifiés par António Guterres : « élaborer et mettre en œuvre des plans visant à garantir l’accès à l’eau », « investir massivement dans les systèmes d’eau et d’assainissement », « faire de la résilience une priorité » et « lutter contre le changement climatique ». 

 

Une situation préoccupante

 

La sécurité alimentaire, le maintien de la biodiversité, la création de richesses ou la santé humaine dépendent de l’eau. Deux milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, les trois quarts des catastrophes naturelles sont liées à l’eau, l’agriculture représente environ 70 % de la consommation mondiale d’eau douce. Pourtant, le sujet faisait l’objet d’une conférence internationale des Nations Unies pour la première fois depuis 1977. 

 

« Aucun pays n’est épargné », a rappelé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu lors d’une intervention le 23 mars. « Même nous, en France, sous des latitudes tempérées avec un territoire doté de nombreux cours d’eau, nous faisons face à des sécheresses plus intenses, des incendies plus menaçants pour nos forêts et notre biodiversité et les conflits d’usage augmentent » a-t-il déclaré. Il a annoncé une gestion de l’eau « plus sobre, dans tous nos usages », détaillée dans la planification écologique nationale qui sera publiée cette semaine. Mais il estime que « l’eau et les pressions qui l’affectent ne connaissent pas de frontières », appelant à l’action multilatérale sur le sujet. 

 

700 engagements non contraignants

 

Le communiqué de presse publié par l’ONU à l’issue de la Conférence salue un « tournant » dans la réponse « à la crise mondiale de l’eau ». Le Programme d’action sur l’eau qui résulte du sommet regroupe plus de 700 mesures prises par les États, le secteur privé ou les organisations de la société civile. L’Union Européenne annonce par exemple 33 engagements à cette occasion, dont celui d’améliorer l’accès de 70 millions de personnes à une source d’eau potable et/ou à des installations d'assainissement ou de réduire de 50 % l’utilisation de pesticides afin d’améliorer la qualité de l’eau d’ici 2030. 

 

Déception du côté des ONG 

 

Le Plan résultant de la conférence déçoit cependant les ONG. La Coalition Eau qui réunit près de 30 ONG engagées sur le sujet, Action Contre la Faim et le Secours Islamique France regrettent des engagements « disparates, hétérogènes et non contraignants » face à la crise de l’eau, au lieu d’une « réponse collective, stratégique et holistique attendue de la part des États ». Alors que la France et ces ONG soutiennent l’organisation de conférences internationales régulières sur l’eau et la nomination d’un.e Envoyé.e Spécial.e des Nations Unies, ces deux mesures ne sont pas concrétisées pour le moment. Elles feront l’objet de discussion lors des prochaines « réunions politiques de haut niveau », selon António Guterres. En conclusion, le secrétaire général de l’ONU a remercié les participant.e.s d’avoir « abreuvé cette conférence de leurs idées » avant de conclure que « Maintenant, c’est le moment d’agir ».

 

Célia Szymczak 

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