Conférence nationale handicap : le principal collectif d'associations décide de boycotter la réunion à l’Élysée

Les associations de personnes handicapées toujours insatisfaites

Après avoir demandé un report du CNH, non obtenu, puis conditionné sa participation à une prise de parole devant le président de la République, le Collectif Handicaps a décidé d’annuler sa présence au conseil ce mercredi 26 avril. 

« La décision de boycotter a été prise lors de l’assemblée générale de lundi soir. Nous avions demandé une prise de parole significative devant le président, ce qui nous a été refusé », nous précise le Collectif Handicaps ce matin.  

Un CNH très attendu par les associations

Ce rendez-vous est un moment très attendu par les associations de défense des droits des personnes en situation de handicap. Un CNH a lieu tous les trois ans avec comme mission de définir un cap des politiques publiques en faveur du handicap. « Nous ne souhaitons pas participer à “cette opération de communication”. Nous demandons des orientations fortes, un cap politique clair, un calendrier et des objectifs et une programmation budgétaire pluriannuelle », nous indique Stéphane Lenoir du collectif. 

Aujourd'hui, des milliers de personnes en situation de handicap sont sans solutions. « Nous avons de fortes attentes de cette journée, mais nous sommes très pessimistes ».  

70 mesures vont être annoncées

Le gouvernement a annoncé de son côté que le CNH devait évoquer quatre thèmes : la scolarisation des enfants, l'emploi, l'accessibilité numérique et des lieux publics, la santé ou la facilitation de démarches administratives.  

« La CNH apportera des réponses concrètes pour améliorer la vie des personnes en situation de handicap, leurs familles et les aidants. Tous les sujets de la vie quotidienne seront abordés », a expliqué à l'AFP Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées. « Il y aura un avant et un après CNH dans notre société, notamment en ce qui concerne les droits fondamentaux » de ces personnes a-t-elle précisé à l’AFP.

Qu’en sera-t-il sans la présence des principales associations ? 70 mesures ont déjà été évoquées ce matin par les ministres au micro des radios. Mesures dont les associations ne semblent pas être au courant ni concertées.   

« Cela prouve l'état d’esprit de la concertation. Dans les faits, nous avons certes participé aux groupes de travail en amont, mais les 70 mesures qui vont être annoncées, nous ne les connaissons pas, ce n’est donc pas de la concertation. Et surtout, nous ne pourrons faire aucune contre-proposition », souligne Stéphane Lenoir du Collectif Handicaps.  

En effet, les travaux préparatoires devaient servir à co-construire ce qui va être annoncé aujourd’hui, mais il n’y a pas eu de débats et donc nous ne savons pas ce qui sera annoncé. 

Quel sera l’impact du boycott ? « Je pense que cela marque un acte fort du secteur associatif et des familles, épuisées, et nous espérons que cela fera réagir les ministres et le président », précise-t-il.

Christina Diego