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Par Carenews INFO - Publié le 19 décembre 2024 - 11:38 - Mise à jour le 19 décembre 2024 - 11:38 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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COP 16 désertification : entre frustrations et espoirs, les ONG environnementales réagissent

La COP 16 dédiée à la désertification s’est clôturée 14 décembre à Riyad, en Arabie saoudite. Les négociations portant sur l’instauration d’un accord contraignant lié à la sécheresse n’ont pas pu être lancées. Cependant, certaines déclarations, notamment en matière de financement, sont porteuses d'espoir. Les associations environnementales n’ont pas tardé à réagir.

La COP 16 désertification s'est clôturée le 14 décembre à Riyad en Arabie saoudite. Les associations environnementales réagissent. Crédit : iStock
La COP 16 désertification s'est clôturée le 14 décembre à Riyad en Arabie saoudite. Les associations environnementales réagissent. Crédit : iStock

 

 

La 16e COP désertification, organisée du 2 au 14 décembre à Riyad, en Arabie saoudite, a réuni les 196 États signataires de la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification (CNULDD) ainsi que l'Union européenne. Organisée tous les deux ans, cette COP est consacrée à la lutte contre la désertification et la dégradation des sols fertiles, qui entraînent sécheresse, famine et pauvreté.

Parmi les enjeux de cette année, les pays africains plaidaient en faveur de l’adoption d’un protocole juridiquement contraignant dédié à la sécheresse, ainsi que d'un fonds lié. Les discussions ont échoué sur ces deux questions. 

 

Cadre sur la sécheresse : les associations entre désillusions et optimisme

 

« Si la seizième Conférence des parties à la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification a attiré un peu plus l’attention […] elle n’a débouché sur aucun accord sur un nouveau cadre mondial ou un protocole sur la lutte contre la désertification », a ainsi réagi l’association Adéquations le 13 décembre. Les parties se sont simplement mis d'accord pour renvoyer les discussions à l'année 2026, lors de la COP 17 qui se tiendra en Mongolie. 

Praveena Sridhar, directrice technique du mouvement Save Soil affiche néanmoins une certaine confiance : « Alors qu'un protocole mondial issu de la COP 16 aurait permis d'unifier une action et des ressources plus importantes, son absence ne devrait pas retarder nos progrès ». Elle cite en effet le pouvoir des ministère nationaux sur les mesures immédiates pouvant être instaurées en « allouant des budgets et des subventions pour soutenir financièrement les agriculteurs dans leur transition vers une gestion durable des sols et des terres ».

La création d'un fonds mondial dédié à la sécheresse n'a pas non plus abouti. « Au motif que la CNULDD suffit et que la sécheresse est par ailleurs un enjeu […] des négociations climat environnement », l'Union européenne et le groupe de l'Amérique latine et des Caraïbes (Grulac) s'y sont montrés réticents, explique l’association Adéquations. 

 

Un objectif chiffré en matière de financement

 

Néanmoins, les discussions ont permis de clarifier les besoins financiers nécessaires à l’atteinte de l’objectif de restaurer plus d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 : au moins 2 600 milliards de dollars. Pour contribuer à ces investissements, l’Arabie saoudite a lancé le « Partenariat mondial de résilience à la sécheresse de Riyad », qui a recueilli 12,15 milliards de dollars de promesses d'engagements. Son but est de « soutenir 80 des pays les plus vulnérables au monde dans le renforcement de leur résilience à la sécheresse ».

Les promesses d'engagements obtenues représentent « le double de la déclaration sur les systèmes alimentaires des Émirats arabes unis, qui a mobilisé 7 milliards de dollars depuis sa création. [Le Partenariat mondial] a permis de réorienter les flux d’argent vers la restauration des terres », a souligné Praveena Sridhar. 

 


À lire aussi : COP 16 sur la désertification : les revendications des ONG environnementales 


 

l'importance de l'agroécologie

 

Les discussions ont également permis de pointer l’importance d'utiliser des méthodes moins agressives pour les sols comme l’agroécologie. Méthodes qui font partie intégrante des revendications portées par les ONG environnementales. « Les décisions ont également introduit de nouveaux thèmes à l’agenda, notamment les parcours pastoraux et les systèmes agroalimentaires durables sur le plan environnemental », a déclaré Abdulrahman Alfadley, le président de la COP 16, par ailleurs ministre saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture depuis 2015.

Toutefois, l’évocation de ce thème n’a pas convaincu Tanguy Martin, chargé de plaidoyer de l’ONG Terre de liens : « à Riyad les pays riches comme la France ont dit qu’il fallait développer l’agroécologie, mais dans l’Hexagone le compte n’y est absolument pas, avec la déclinaison actuelle de la PAC [politique agricole commune] et la mise en suspens du projet de loi d’orientation agricole pour cause de crise politique », a-t-il souligné au journal Le Monde.

L’association Adéquations note quant à elle certaines avancées liées aux droits des peuples autochtones. La déclaration finale fait mention de la création d’un organe spécifique pour représenter ces peuples et les communautés locales. L’association souligne aussi la mention faite à la nécessité « d’accorder une attention particulière à toutes les formes de discrimination subies par les femmes et les filles lors de la conception et de la mise en œuvre de politiques […] liés à la dégradation des terres et à la sécheresse ».

Les parties reviendront sur ces problématiques lors de la COP de 2026.

 

Léanna Voegeli  

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