Éco-anxiété : quelques pistes pour la dépasser
Travail, politique, éducation… L’action, collective qui plus est, permet de vaincre l’éco-anxiété, souffrance qui atteint de plus en plus personnes. Voici quelques pistes pour vaincre ce mal du siècle.
L’éco-anxiété, le mal du siècle ? Huit Français sur dix se disent inquiets face au changement climatique selon le rapport annuel sur l’état de la France de 2023 du Conseil économique, social et environnemental (Cese). 5 % des répondants se disent très fortement éco-anxieux. Ce mal touche particulièrement la jeune génération, particulièrement préoccupée par la situation de la planète. Elle est définie dans le Robert de la façon suivante : « Anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète ».
Les jeunes éco-anxieux sont en bonne santé mentale." Renaud Hermen, Water Family
« Les jeunes qui sont éco-anxieux aujourd’hui sont en bonne santé mentale, ce sont plutôt ceux qui ne sont pas éco-anxieux qui manquent d’une certaine manière de lucidité », considère Renaud Hermen cofondateur de Water Family, une association qui forme les jeunes, en milieu scolaire, à l’écologie.
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Travailler pour vaincre son éco-anxiété
Il était l’un des invités de la table ronde « Éco-anxiété : transformons nos émotions en actions positives » qui s’est déroulée le 6 mars dans le cadre du salon parisien Talents for the planet dédié aux métiers pour la planète. L’objectif des échanges était de proposer des solutions pour dépasser le sentiment d’éco-anxiété.
« Ma vie a repris quand j’ai accepté mon impuissance personnelle, quand j’ai compris que je ne pouvais pas changer le monde toute seule », estime Claire Pétreault. Elle a fondé les Pépites vertes qui accompagne les talents de la transition écologique. L’action collective pour gagner en pouvoir d’action et ainsi vaincre son éco-anxiété.
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L’une de ses convictions est que le travail est une façon de dépasser son éco-anxiété car il peut conférer un pouvoir d’agir : « Pour répondre à son éco-anxiété, il faut se poser la question de l’entreprise que je souhaite rejoindre et comment elle peut me donner de l’énergie et me permettre de m'engager », explique Claire Pétreault.
Donner une envie d’avenir aux plus jeunes
Maxime Ollivier a coécrit avec Tanguy Descamps le livre Vivre avec l’éco-lucidité ! Au terme d’éco-anxiété, il préfère celui de politico-anxiété : « Ce qui me terrifie, c’est le manque d’action politique à la hauteur des enjeux et le paysage politique à venir avec l’extrême droite au pouvoir et son programme anti-écologique ». Ainsi, pour dépasser son éco-anxiété, il peut être, selon lui, pertinent d’investir le champ politique : « Il faut comprendre que l’éco-anxiété est le résultat d’une inaction politique pour ainsi trouver de la puissance et du pouvoir d’agir politique », lance-t-il.
Il faut comprendre que l’éco-anxiété est le résultat d’une inaction politique." Maxime Ollivier
Renaud Hermen estime de son côté que l’éducation est la solution à l’éco-anxiété des plus jeunes. Il faut trouver une façon pertinente de leur expliquer la situation et de les former à l’écologie : « Un enfant fabrique son inconscient entre zéro et quinze ans. Cela ne marche pas du tout de lui proposer un récit catastrophiste dans lequel on lui dit que l’on va tous mourir. Il est nécessaire de leur raconter quelque chose qui lui donne une envie d’avenir », juge-t-il.
Yasmina Auburtin est consultante éditoriale pour Imagine 2050. Elle accompagne les leaders culturels pour qu’ils fassent évoluer leurs récits. Elle considère qu’il est nécessaire de proposer au grand public des récits qui donnent envie d’agir : « Le récit est la base de tout. Il faut réécrire une histoire collective qui nous convient, en accord avec nos valeurs et en adéquation avec les limites planétaires », estime-t-elle.
Théo Nepipvoda