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Par Carenews INFO - Publié le 3 janvier 2024 - 12:00 - Mise à jour le 3 janvier 2024 - 12:12
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Au fait, c’est quoi l’éco-anxiété ?

Ce sentiment d’angoisse ou de tristesse est causé par les dégradations environnementales et a des conséquences dans les sphères professionnelles et personnelles. Mais il peut aussi être source d’actions.

L'éco-anxiété n'est pas une pathologie, mais une émotion qui pousse à l'action. Crédits : Carenews.
L'éco-anxiété n'est pas une pathologie, mais une émotion qui pousse à l'action. Crédits : Carenews.

 

Les impacts du changement climatique se font ressentir de manière croissante, la question prend plus de place dans le débat public et médiatique. Avec une conséquence : pour certains d’entre nous, les dégradations environnementales actuelles et à venir constituent une source importante d’inquiétude. Pour qualifier ce phénomène, on utilise souvent le terme d’éco-anxiété, apparu à la fin des années 1990. 

L’éco-anxiété est donc une forme de peur ou de tristesse que ressentent les individus face aux dégradations environnementales. Pour l’American Psychological Association, il s’agit de « la peur chronique d’un effondrement environnemental ». Elle est particulièrement répandue : huit Français sur dix se disent inquiets face aux conséquences du changement climatique, selon le rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (Cese) paru en 2023. L’éco-anxiété est la troisième raison citée parmi les freins au bien-être personnel, après le manque de temps et d’argent. 

 

Pas une maladie psychiatrique, mais des effets concrets

Le Cese explique qu’un sentiment d’impuissance peut susciter de l’éco-anxiété. En effet, celle-ci peut naître de causes « structurelles », telles que le décalage ressenti « entre le temps court de la décision politique et le temps long du dérèglement climatique », précise le sociologue Laurent Lardeux dans une enquête menée auprès de 52 jeunes activistes écologistes pour l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep). Selon la même enquête, l’éco-anxiété peut aussi être engendrée par des causes « conjoncturelles », comme les événements climatiques extrêmes ou des événements politiques qui suscitent la crainte d’inaction.

L’éco-anxiété n’est pas un syndrome ou un diagnostic psychiatrique reconnu. Pour autant, il est important de ne pas minimiser ses effets. Elle n’est pas en soi une maladie, mais elle peut le devenir, puisqu’elle peut causer des troubles alimentaires, des troubles dépressifs ou encore du sommeil. 

 

Traiter l’éco-anxiété en entreprise

Les effets de l’éco-anxiété concernent également le monde professionnel. La Fondation Jean-Jaurès s’intéresse par exemple aux manières « d’accompagner l’éco-anxiété à l’école et au travail » dans un rapport publié en décembre 2023. Ce mal « concerne au premier chef le monde du travail, puisque s’y rencontrent la responsabilité des organisations publiques et privées, le souhait d’engagement des individus ainsi qu’une part de la sociabilité où leur préoccupation s’exprime », observent les auteurs. Ils citent des conséquences potentielles pour les entreprises : collaborateurs en arrêt maladie à cause du stress, manque d’attractivité des entreprises, augmentation des démissions.

Pour eux comme pour le Cese, les solutions se trouvent essentiellement dans la mise en place d’une politique de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Aux yeux de la Fondation Jean-Jaurès, celle-ci doit être co-construite avec les collaborateurs. « Il s’agit ensuite de permettre aux éco-anxieux de se tourner vers l’action, de libérer du temps et de recréer de l’enchantement au travail », expliquent les auteurs du rapport. 

 

Une base à l’action collective

Au-delà d’une souffrance, l’éco-anxiété peut être un moteur de changement. Dans son enquête, Laurent Lardeux observe que certains activistes se servent désormais de la notion comme telle. « De nombreux activistes voient ainsi l’éco-anxiété comme un moyen de définir une base commune de préoccupations sur laquelle il est ensuite possible de bâtir collectivement un nouvel horizon d’action », analyse le sociologue. 

En somme, pour dépasser son éco-anxiété, rien de mieux que l’action collective. « Cette émotion peut conduire ceux qui la ressentent à intégrer plus de petits éco-gestes dans leur quotidien, mais aussi à participer à de plus grandes mobilisations, dans le secteur associatif par exemple. 

 

Célia Szymczak 

 

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