Flora Vidal-Marron, fondatrice et directrice générale de Weavers : tisser les liens de l’intégration
L’association Weavers forme les personnes exilées pour faciliter leur insertion économique. Dans le quatrième épisode de cette saison de Changer La Norme, Flora Vidal-Marron raconte les motivations qui l’animent, l’évolution de l’association et sa vision du secteur.
Flora Vidal-Marron l’affirme : elle est « très énervée ». Sa colère, suscitée par l’accueil des personnes exilées en France, la pousse en 2016 à fonder l’association Tissu Solidaire. Elle réunit des étudiant.e.s et personnes exilées autour d’ateliers de couture. Depuis, l’association a changé de nom en devenant Weavers et élargi son champ d’activité. En trois ans, 600 personnes ont renforcé leur niveau de français et leur employabilité, acquis des compétences numériques ou encore appris des métiers du BTP et de la restauration. L’année 2023 constituera « un petit passage à l’échelle », avec la formation de 600 personnes supplémentaires.
Favoriser l’insertion économique
« Le lien social, c’est bien sûr fondamental, mais ça ne suffisait pas à l’accueil et à l’intégration », constate Flora Vidal-Marron. Weavers s’inscrit toujours dans « une logique d’animation de communauté ». Des bénévoles ou collaborateur.rice.s d’entreprise forment un binôme avec une personne exilée et contribuent à son insertion sociale. En parallèle, les primo-arrivants suivent des parcours de pré-formation.
Ces parcours reposent sur une logique professionnelle et non bénévole, ce que Flora Vidal-Marron croit central. L’association prend toute sa place dans le secteur de la formation, qui « dépend énormément des décisions politiques » et des « besoins des entreprises ». Le financement de Weavers repose d’ailleurs en partie sur ces aspects.
Bousculer le secteur associatif
Le secteur associatif « ne va pas bien ». « Manque de tout », statut de la loi 1901 à revoir, indifférence dans les discussions politiques… Flora Vidal-Marron constate beaucoup de pistes d’améliorations, alors que les acteurs associatifs font « un travail remarquable dans le lien social et les solidarités ».
L’invitée explique qu’il « faut que le monde associatif s’empare de la question politique » et revendique son engagement. Avec un collectif d’associations, Weavers demande notamment au gouvernement une convention citoyenne sur la migration.
Par quels moyens la « communauté d’entraide » est-elle devenue une association employant vingt personnes ? De quelle manière les entreprises participent-elles à la définition de l’offre de formation et au recrutement ? Que manque-t-il au secteur associatif pour accroître son impact ? Flora Vidal-Marron répond à ces questions dans cet épisode de Changer La Norme.
