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Par Carenews INFO - Publié le 3 juin 2022 - 16:17 - Mise à jour le 10 juin 2022 - 10:55
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« Il y a un clivage entre la jeunesse qui peut se permettre de s'engager et celle qui ne peut pas », Christophe Conceicao, Live For Good

À l’occasion du festival Génération Impact du 7 juin organisé par Live For Good, nous avons rencontré son directeur général délégué, Christophe Conceicao.

Christophe Conceicao, directeur général délégué de Live For Good. Crédit : Live For Good.
Christophe Conceicao, directeur général délégué de Live For Good. Crédit : Live For Good.

 

L’association Live For Good organise le mardi 7 juin le festival Génération Impact au Ground Control à Paris. Outre ce festival, Live For Good œuvre pour rendre l’entrepreneuriat à impact accessible à tous les jeunes, quel que soit leurs milieux sociaux. Nous avons rencontré Christophe Conceicao, directeur général délégué.

 

  • Pourquoi cette association a-t-elle été créée ?

Cette association a été créée dans le but d’aider des jeunes d’horizons variés à pouvoir entreprendre pour le bien commun. Nous avons donc créé des programmes qui permettent à la fois de former et d’accompagner des jeunes porteurs de projets dans la création d’entreprises à impact. 

 

  • Votre programme phare, Entrepreneur for Good, permet l’accompagnement de porteurs de projets à impact pendant neuf mois. Il vise un public spécifique. Quel est-il ?

Pour chaque session, nous recrutons jusqu’à 50 porteurs de projets. Nous ciblons des jeunes de moins de 30 ans qui viennent d’horizons très différents. Nous avons à cœur d’aller toucher des publics moins habituels de  l’écosystème entrepreneurial. Nous avons donc des partenaires prescripteurs partout en France comme Unis-Cité ou l’Institut de l’Engagement, qui nous permettent d’aller au contact de ces publics. Ces jeunes ont cependant tous un point commun : ils souhaitent mettre en place un projet associatif ou entrepreneurial à impact positif. Nous les recrutons sur dossier via plusieurs appels à projets par an. 

 

  • Comment se déroule ce programme ?

L’accompagnement dure neuf mois. Les moments clés sont les trois campus organisés tout au long du programme. À chaque fois, pendant une semaine, les participants vont se réunir dans un lieu physique et vont vivre et apprendre ensemble. Cela leur permet de créer des liens très forts. Pendant ces trois semaines, on passe en revue des sujets très importants notamment celui du leadership positif, c’est-à-dire comment incarner une vision autour de laquelle vont être fédérées différentes parties prenantes tout en tendant vers le bien commun. 

Le programme se compose aussi d’ateliers organisés tout au long de l’année dans lesquels on va enseigner tous les savoir-faire techniques de la création d’une entreprise à impact. Ces ateliers représentent 250 heures. Nous mettons également en place un accompagnement individualisé. Chaque porteur de projet est accompagné par un mentor, un coach de notre communauté. Cela permet de travailler sur les obstacles, les enjeux auxquels sont confrontés les jeunes porteurs de projets. 

Ensuite, un réseau de partenaires et d’entreprises est mis à disposition. L’objectif est de créer des ponts et de permettre à ces jeunes de décrocher des opportunités d’affaires. Enfin, nous proposons une plateforme qui permet de donner accès à tout un tas de ressources selon les enjeux auxquels les entrepreneurs seront confrontés. 

 

  • Quels sont les grands enseignements avec lesquels ressort un élève de votre programme ?

 Le premier, c’est d’investir sur soi et de développer ses différentes caractéristiques. C’est-à-dire de libérer son potentiel de leader positif. Le deuxième, c’est l’importance de bien s’entourer. Mais pas uniquement au sein de sa propre équipe. S’entourer aussi d’accompagnateurs, d’experts, de mentors, qui vont pouvoir apporter leur expérience. Cela permet d’avoir une communauté d’entraide autour de soi. Le troisième enseignement est l’importance de faire infuser cette culture de l’impact dans toutes les dimensions de l’entreprise. L’impact, ce n’est pas juste développer un produit écoresponsable : c’est créer un tout. Il faut mettre de l’impact en interne, dans la relation avec ses parties prenantes, dans la façon de manager et de communiquer. 

 

  • Pourquoi cette économie sociale à impact est-elle un bon levier pour l’insertion de la jeunesse ?

Cette économie répond à une aspiration actuelle de la jeunesse qui veut s’engager, se sentir utile dans sa carrière professionnelle. Ensuite, l’entrepreneuriat à impact apporte des softs skills qui sont indispensables sur le marché du travail actuel. Car quand vous entreprenez auprès de bénéficiaires en situation de précarité par exemple, vous allez développer de l'empathie. Aujourd'hui, ce savoir-être est plébiscité par les recruteurs. L’entrepreneuriat à impact est également fondamentalement plus collectif, car un entrepreneur ne va pas, par exemple, éradiquer seul le gaspillage alimentaire. Il va falloir travailler de concert avec les pouvoirs publics, les autres startups, associations, ou encore les citoyens. Cela cultive la capacité à collaborer, à parler les langues du politique, de l’associatif, des grandes entreprises.

L’entrepreneuriat à impact est également fondamentalement plus collectif, car un entrepreneur ne va pas, par exemple, éradiquer seul le gaspillage alimentaire. Il va falloir travailler de concert avec les pouvoirs publics, les autres startups, associations, ou encore les citoyens", Christophe Conceicao, directeur général délégué de Live For Good.

Il y a cependant un clivage qui est en train de se créer entre la jeunesse qui peut se permettre de s’engager dans ce type d’entrepreneuriat qui peut être beaucoup moins rémunérateur dans les premiers temps. Si nous n’allons pas chercher proactivement des publics moins identifiés, et bien statistiquement, nous les retrouverons moins dans cet écosystème entrepreneurial. C’est un sujet dont on parle peu, mais qui est clé. Comment voulez-vous répondre à un large spectre d’enjeux sociaux et environnementaux si les personnes qui proposent des solutions viennent toutes de mêmes milieux ?

 

  • Chez Live For Good, vous avez également un volet à destination de populations plus jeunes, pour les inspirer. Que faites-vous avec ces jeunes ?

Si on veut restaurer l'égalité des chances dans l’entrepreneuriat à impact, encore faut-il aller auprès de publics plus jeunes et leur dire que c’est une voie accessible", Christophe Conceicao, directeur général délégué de Live For Good.

C’est tout l’objet du festival qui se tiendra mardi prochain et de l’autre programme dénommé Génération Impact. Nous pensons qu'avant même de s’adresser à des publics déjà engagés dans une trajectoire entrepreneuriale, il faut agir en amont. Si on veut restaurer l'égalité des chances dans l’entrepreneuriat à impact, encore faut-il aller auprès de publics plus jeunes et leur dire que c’est une voie accessible. C’est ce que nous faisons dans le cadre de nos actions de sensibilisation. Typiquement, le festival en est une émanation. Mais pas uniquement. Toute l’année, nous avons mis en place de nombreuses actions de sensibilisation auprès de jeunes issus de missions locales ou de dispositifs territoriaux en leur faisant découvrir l’économie à impact.

 

  • Que va-t-on retrouver lors de ce festival Génération Impact ?

C’est un rendez-vous annuel pour les jeunes et les moins jeunes qui veulent s’engager vers la transition écologique et sociale. Le visiteur va pouvoir déambuler dans trois espaces différents. Le premier, le Village Entrepreneurs, dans lequel, thématique après thématique, il va pouvoir aller à la rencontre de jeunes femmes et hommes qui ont développé des solutions concrètes pour répondre à des problématiques de société. On l’a conçu comme un chemin de sensibilisation et de formation. Le visiteur arrive ensuite dans un deuxième espace qui va lui permettre de se demander comment il est possible d’agir. Il s’agit du Forum de l’Engagement où une dizaine de partenaires associatifs seront présents pour présenter les voies pour s’engager. Il y aura un troisième espace dédié aux conférences pour ouvrir le champ des possibles, pour s’interroger sur les leviers d’action dans notre société.

 

  • Comment vous financez-vous ?

On a un budget d’1,2 million d’euros avec les deux tiers issus  du mécénat d’entreprises. Nous sommes soutenus par 15 entreprises partenaires. Le reste provient des donateurs. 

 

  • Si vous deviez parler d’un entrepreneur passé par chez vous qui vous a marqué. De qui s’agirait-il ?

Je choisirais Alixe Moujeard qui est à la tête d’une société à Evreux en Normandie. Elle a travaillé pendant plusieurs années en tant qu’éducatrice spécialisée. Pendant cette période, elle a été confrontée aux violences sexuelles au sein d’un groupe d'adolescents qu’elle accompagnait. Elle a décidé de créer un outil pédagogique pour parler de ce tabou. Nous avons croisé sa route à ce moment-là et nous lui avons proposé de l’accompagner dans la création de sa société d’édition de jeux pédagogiques pour aborder des questions de société. Aujourd’hui, ce projet est déployé partout en France. C’est le type de projet que l’on aime accompagner, car le porteur a vécu et expérimenté un problème et a décidé d’y apporter une solution.

 

Cet article est rédigé dans le cadre d’un partenariat média.

 

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