Qu’est-ce que l’impact dans le secteur de l’engagement ?

Le terme d’impact a fleuri dans le champ de l’engagement et de l’entrepreneuriat. Beaucoup d’entrepreneurs se réclament à impact. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Le terme d’impact désigne l’effet produit, l’action exercée sur quelque chose. Toute activité, et donc celle des entreprises, a un impact, positif ou négatif, sur le monde.

qu'est-ce que l'impact ?

Lorsqu’il s’applique au champ de l’engagement, l’impact est plutôt entendu dans son acception positive. Il désigne alors le fait d’utiliser son activité économique pour avoir un poids sur la société ou sur l’environnement (ou sur les deux en même temps). Un entrepreneur à impact est donc en recherche d’une transformation de la société ou de l’environnement par les actions de son entreprise.

De quels impacts positifs parle-t-on ? Une entreprise peut chercher à réduire la pauvreté en fournissant tous types d’aides à des populations. Elle peut agir sur le niveau d’éducation ou bien encore sur l’inclusion de certains types de populations. Par son activité, une entreprise peut également tenter de réduire l’utilisation des ressources naturelles ou peut mener des actions de régénération de la biodiversité. Vous l’aurez compris : la liste d’actions positives envisageables est infinie et dépend du cœur de métier de l’entreprise.

Qui sont les entrepreneurs à impact ?

Le champ des entrepreneurs à impact s’est donc développé depuis quelques années. La recherche d’impact ne doit pas être secondaire pour pouvoir faire partie de ce courant : elle doit être au cœur du modèle économique de l’entreprise. Cette recherche d’intérêt général doit être première. La rentabilité ne doit pas être une fin, mais un moyen pour avoir de l’impact.

Cependant, la notion d’impact n’est pas nouvelle. Depuis les années 70, des travaux ont été réalisés autour de la notion d’impact social. En 2011, un groupe de travail le définit de la façon suivante : « L’impact social consiste en l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général. »

La nouveauté ne réside donc pas dans le terme mais dans l’émergence d’entrepreneurs se disant à impact, mais aussi dans la prise en compte du volet environnemental. Cette tendance entrepreneuriale a permis l’émergence d’un réseau d’accompagnement et de plaidoyer autour de cette notion. Impact France, anciennement le Mouves, se définit  comme « Le réseau des entrepreneurs et dirigeants qui mettent l’impact écologique et social au cœur de leur entreprise ». Le French Impact, issu d’une initiative gouvernementale, se veut comme « accélérateur d'innovation sociale et environnementale ». 

Comment mesurer son impact ?

Avec cette génération d’entrepreneurs à impact, la nécessité d’une évaluation s’est développée. Et avec elle, son lot d’outils et de mesures. Il existe différentes approches pour mesurer son impact. Il peut s’agir d’une analyse compréhensive pour évaluer son impact de manière globale, d’une évaluation par comparaison ou d’une évaluation financière en donnant une valeur à chaque impact de son action. De nombreux outils sont disponibles sur le marché pour mesurer son impact comme par exemple celui d’Impact Track à destination des financeurs et des organisations sociales.

Malgré le développement d’outils d'évaluation sérieux, des tensions existent autour de cette terminologie. Tout le monde peut se dire entrepreneur à impact car il n’existe pas de définition pure ou de labellisation pour pouvoir utiliser ce terme. De nombreux acteurs, notamment issus de l’économie sociale et solidaire, ont donc peur d’une usurpation et du développement de ce que l’on nomme greenwashing et socialwashing.

Quels labels et certifications pour prouver son impact ?

En effet, même si cette notion émerge clairement et est porteuse d’une vision positive de l’économie, elle ne remplace pas certains champs déjà bien identifiés et segmentés. L’économie sociale et solidaire est définie juridiquement par son caractère démocratique et l’encadrement de l’utilisation des bénéfices. Une entreprise commerciale faisant partie de l’ESS peut obtenir l’agrément ESUS en faisant la demande. Il existe également des variantes comme B Corp, par exemple, qui est une certification octroyée à des entreprises ayant pris en compte les volets social et environnemental dans leurs activités. En France, 145 entreprises sont certifiées.

Théo Nepipvoda