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Par Carenews INFO - Publié le 19 avril 2023 - 16:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 15:13 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Inégalités de revenus en France : quelles sont les causes qui expliquent ce constat ?

Une étude de l’INSEE révèle la faible mobilité de revenus en France à l’échelle des individus. Un fait lié à l’inégalité des chances dans le pays que cherche à expliquer France Stratégie dans une autre note.

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

Deux études publiées ce mois-ci dressent un tableau de l’inégalité de revenus en France et ses causes. L’INSEE montre dans une analyse publiée le 12 avril que la mobilité des revenus au cours de la vie d’un individu est faible : il s’agit donc de comprendre les causes initiales des inégalités, ce à quoi s’attache France Stratégie dans sa note publiée le 5 avril intitulée Inégalité des chances : ce qui compte le plus.  

 

 

Une faible mobilité dans les revenus 

 

L’étude publiée par l’INSEE questionne la possibilité pour un individu de connaître une mobilité ascendante ou descendante en termes de revenus au cours de sa vie. Les auteurs classent les revenus des individus en cinq catégories, des moins élevés aux plus élevés. À partir des données fiscales, ils analysent la possibilité de changer de catégorie entre 2003 et 2019.  

 

Conclusion : les revenus d’un individu en 2003 déterminent fortement ceux qu’il gagne en 2019. À titre d’exemple, 62 % des individus qui appartiennent aux 20 % les plus modestes en 2003 se situent dans la même catégorie seize ans plus tard. La même chose est vraie pour les 20 % les plus aisés : ceux qui appartenaient à cette catégorie en 2003 sont 63 % à toujours y appartenir en 2019. Fait notable : les auteurs précisent que l’inertie observée est plus élevée en France qu’aux États-Unis. 

 

Forte dépendance au diplôme

 

Pour expliquer cette forte immobilité, ils citent des facteurs identifiés dans la littérature, comme la « dépendance de la carrière professionnelle au diplôme initial. » Les revenus d’un individu sont fortement corrélés à leur niveau de diplôme : il s’agit de l’une des conclusions de l’étude de France Stratégie. 

 

Ses auteurs analysent les motifs des inégalités en termes de revenus d’activité. Le parcours éducatif, et en particulier le niveau de diplôme, est l’une des explications majeures apportée par les auteurs. En effet, ils montrent que « l’effet diplôme » explique à lui seul près des deux tiers de l’écart total de revenus d’activité » entre deux personnes d’origine sociale opposée, quel que soit leur sexe. 

 

Quels sont les motifs des inégalités ?

 

Le niveau de diplôme dépend lui-même très fortement de l’origine sociale. Dans l’échantillon analysé, « le taux de diplômés du supérieur est près de 50 points plus élevé parmi les personnes issues d’une famille favorisée plutôt que modeste. » Un fait important, puisque l’origine sociale est l’explication principale à l’écart de revenus entre les personnes, selon France Stratégie. Les auteurs de l’étude testent quatre déterminants : le sexe de l’individu, la profession de ses parents, l’ascendance migratoire, la région et le type de territoire dans lesquels il a grandi. Toutes choses égales par ailleurs, l’écart de revenu net entre un individu d’origine modeste et un autre de milieu favorisé s’élève en moyenne à 1 100 euros par mois. 

 

Deuxième facteur d’inégalités le plus important : le sexe. Une femme gagnera en moyenne 600 euros de moins par mois qu’un homme. Cet écart s’explique à 45 % par leur situation sur le marché du travail : les femmes travaillent plus souvent à temps partiel, occupent des postes moins bien rémunérés, elles sont plus souvent inactives. D’autres facteurs sont « inobservables dans les données, comme les caractéristiques des entreprises où les hommes et les femmes travaillent, ou des comportements différenciés des employeurs et des salariés, liés notamment à la maternité. »

 

Des inégalités plus faibles liées aux territoires 

 

À caractéristiques comparables, l’écart de revenu net moyen des personnes ayant passé leur jeunesse dans la région la plus riche et celles qui ont grandi dans les deux régions les plus pauvres s’élève à 440 euros net par mois. Le fait d’avoir été élevé en ville plutôt qu’en zones rurales explique quant à lui 250 euros d’écart.

 

La région de résidence influe également sur la mobilité de revenus d’un individu, selon l’INSEE. Vivre en Île-de-France conduit plus fréquemment à des situations de mobilité très ascendantes ou très descendantes. Les situations de mobilité très descendantes sont plus fréquentes dans le Sud. Par contre, les départements d’Outre-mer se caractérisent par une inertie plus élevée. De même, il est plus probable d’être encore parmi les 20 % les plus modestes dans le Nord et le Nord-Est de la France. À l’inverse, il est plus probable de rester parmi les 20 % les plus aisés dans les grandes aires d’attraction des villes. 

Infographie : inégalités de revenu

 

La rédaction 

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