L'ANTISÈCHE - Au fait, c’est quoi l’éducation populaire ?

Le 12 juin, quelques jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep) publiait un communiqué dans lequel il appelait à la mobilisation contre l’extrême droite. « Les valeurs qui nous rassemblent (...) sont résolument incompatibles avec les idées d’extrême droite », alertait l’organisation, qui rassemble 70 mouvements nationaux de jeunesse et d’éducation populaire.  

Mais qu’est-ce que l’éducation populaire exactement ? Quelles sont les valeurs revendiquées par ces associations ? « L’éducation populaire est un courant de pensée qui vise à promouvoir une éducation amenant une transformation sociale en dehors des institutions traditionnelles d’enseignement », répond le réseau Céméa, une fédération d’associations d'éducation populaire. Cette méthode d’éducation offre une alternative à la logique traditionnelle de l’Éducation nationale davantage « descendante » et hiérarchique, avec une posture plus active et participative.  

Des actions et des structures diverses 

Accueil des enfants en dehors des temps scolaires, projets sportifs, éducation critique aux médias, sensibilisation à l’environnement… Les activités appartenant à l’éducation populaire sont nombreuses. Bien souvent, les structures d’éducation populaire gèrent des maisons des jeunes et de la culture (MJC), des centres sociaux et des foyers ruraux, indique le chargé d’étude et de recherche Emmanuel Porte dans une note publiée par l'Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) en 2019. Leurs activités concernent toutes les générations, pas seulement les jeunes.  

Il existe une diversité d’acteurs de l’éducation populaire : des associations en majorité, mais aussi des fondations, des mutuelles, des coopératives et même des comités sociaux et économiques (CSE), des syndicats et des partis politiques « lorsqu’ils agissent sur des champs de formation ou de mobilisation émancipateurs », expliquent les auteurs d’un avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) datant de 2019.  

Une « finalité transformatrice de la société » 

« Il n’existe pas de définition arrêtée de l’éducation populaire », précisent ces mêmes auteurs. Celle-ci dépend des acteurs qui s’en réclament. Pour autant, selon les auteurs de l’avis, il est possible de distinguer des « constantes » caractérisant l’éducation populaire. 

Elle est portée par des structures à but non lucratif à visée d’intérêt général. Elle repose sur une pédagogie active et l’idée que « chaque personne est porteuse de savoir ». Elle s'attache au « développement de la qualité de vie sur les territoires », vise à « contribuer à l’émancipation individuelle et collective » et poursuit une « finalité transformatrice de la société ». « L’éducation populaire est un projet politique », résument les auteurs du rapport du Cese.  

Célia Szymczak