L’ANTISÈCHE – Au fait, c’est quoi le greenhushing ?
Le greenhushing désigne le choix d’une entreprise de ne pas communiquer sur ses actions en faveur de l'environnement ou visant à réduire son impact environnemental, pour éviter d’éventuelles accusations de greenwashing. Cette absence de publicité risque de s’étendre avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Après le greenwashing, c’est au tour du greenhushing (écosilence en français) de faire parler de lui. Cette pratique fait référence au choix d'une entreprise de ne pas communiquer sur ses actions et politiques menées en matière environnementale. Cela en dépit de son engagement écologique.
Le terme, qui a vu le jour en 2008 dans une étude du cabinet de conseil Treehuger, risque de prendre de l’ampleur avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Des conséquences ont déjà été observées, comme le souligne le media Bureau of investigative journalism. Ainsi, en décembre, des géants de la finance comme Goldman Sachs, JP Morgan ou encore Bank of America ont quitté la Net Zero Banking Alliance (NZBA).
La raison évoquée fait suite aux protestations de Donald Trump et de figures du Parti républicain à l’encontre du « capitalisme éveillé », c'est-à-dire « une finance qui vise à obtenir de meilleurs résultats environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG) », toujours selon le média précédemment cité. Les entreprises ne seront-elles bientôt plus incitées à communiquer leurs bonnes pratiques ?
La peur des accusations de greenwashing
Par ailleurs, Mathis Navard, docteur en sciences de l’information et communication rappelle sur le site The Conversation qu’en cas d’accusation de greenwashing envers une personne morale, « le contrevenant risque une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros ou représentant la totalité des dépenses consacrées à l’opération (de publicité) illégale ».
En pratiquant l’écosilence, les entreprises « évitent ainsi de s’exposer au jugement de l’opinion publique, mais aussi de leurs clients, des investisseurs et des médias tout en se protégeant d’éventuelles poursuites judiciaires », ajoute-t-il.
Selon une étude menée par le cabinet de conseil Southpole auprès de 1400 entreprises ayant pris des engagements pour le climat, implantées dans 12 pays, 58 % des entreprises interrogées ont moins communiqué sur leurs engagements environnementaux en 2023.
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Une transparence nécessaire pour contrer le phénomène
En craignant à outrance le greenwashing, les entreprises ne risquent-elles pas de voir leurs ambitions environnementales à la baisse ? Une solution existe à travers la communication responsable. Cette dernière se réfère à une totale transparence des entreprises sur les politiques et actions environnementales mises en place.
Pour ce faire les entreprises doivent s’appuyer sur « des informations sourcées, auditées et vérifiables. C’est exactement ce qui fera la différence entre communication environnementale et greenwashing », peut-on lire sur le site de la plateforme de gestion carbone Traace.
Léanna Voegeli