Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 7 décembre 2023 - 17:34 - Mise à jour le 8 décembre 2023 - 10:46 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

La CFDT présente son « manifeste pour la transition écologique juste »

Afin de donner un cadre à son action en matière environnementale, le syndicat a adopté un « manifeste sur la transition écologique juste ». L’objectif est de faire entrer l’environnement dans le dialogue social et peser sur les décisions à venir.

Le syndicat a adopté un « manifeste sur la transitions écologique juste ». Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond
Le syndicat a adopté un « manifeste sur la transitions écologique juste ». Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond

 

S’emparer de la question du climat pour en faire un des thèmes du dialogue social. Voilà l’ambition affichée par la CFDT en publiant son « manifeste pour la transition écologique juste ». 

L’objectif : anticiper les mutations du travail et éviter que les décisions liées à la transition écologique échappent aux salariés et aux organisations syndicales. « Une entreprise mobilisée pour le climat n’est pas forcément convaincue que cela doit passer par le dialogue social », affirme la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon. Or, « il ne peut y avoir de transition écologique sans que cela se fasse de manière démocratique », affirme-t-elle.

 

Peu d'accords de branche sur la transition écologique

 

En avril 2023, la CFDT a signé aux côtés d’un autre syndicat, la CFTC, l’accord national interprofessionnel (ANI) relatif à la transition écologique et au dialogue social. Rejeté par la CGT et la CFE-CGC, qui ont dénoncé un « texte non prescriptif de rappel à la loi » ainsi que par Force ouvrière, l’ANI n’impose aucune norme et obligation écologique spécifiques aux entreprises ni ne crée de nouveaux droits aux salariés. 

« Il ne comporte pas de nouvelles mesures législatives ou réglementaires parce qu’on n’a pas réussi à convaincre le patronat », se défend Marylise Léon. 

En revanche, l’ANI définit un cadre de négociation pour les sujets environnementaux. Il détermine notamment les compétences du comité social et économique (CSE), ainsi que le droit d’expression des salariés en matière environnementale, et évoque les possibilités d’intégration des enjeux environnementaux dans les négociations collectives. 

Possible grâce à l’ANI, un accord de branche sur la transition écologique et la mobilité durable a été signé le 17 octobre par les entreprises du médicament et quatre organisations syndicales (CFDT, FO, CFTC et Unsa). Il impose notamment à toutes les entreprises du secteur de réaliser un bilan carbone chaque année et leur propose une série de mesures afin de mettre en place « un socle minimum d’actions ». Sont prises en compte l’intégration de critères environnementaux dans la rémunération, la responsabilité des achats de l’entreprise ainsi que les mesures autour du transport, de la restauration collective et du télétravail.

Pour l’instant il s’agit du seul accord de branche signé dans le cadre de l’ANI. Mais la CFDT espère que d’autres vont se saisir du sujet. « Il va inspirer d’autres branches et faire des petits », soutient Fabien Guimbretière, secrétaire national développement durable de la CFDT.

 

Marylise Léon est secrétaire générale de la CFDT.
Marylise Léon est secrétaire générale de la CFDT. Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond

 

Une volonté d’être intégrée en amont dans les négociations

 

Le syndicat espère parvenir à mobiliser les entreprises sur la transition écologique et réaffirmer son influence. « Le syndicalisme, ce n’est pas juste pour jouer les pompiers », lance Marylise Léon regrettant que les organisations syndicales ne soient pas plus sollicités en amont. La secrétaire générale défend une « ligne offensive sur les questions écologiques »,  dans les négociations ministérielles et interprofessionnelles mais aussi au sein des entreprises. « Il faut accélérer et embarquer tout le monde », soutient-elle. « Nous devons être dans l’anticipation », ajoute Fabien Guimbretière. 

En particulier, le syndicat veut se pencher sur la question de la qualité de vie au travail. « La crise climatique soulève des enjeux autour du travail », argumente la secrétaire générale en rappelant que l’ensemble des secteurs sont concernés. 

Sébastien Hervé, coordinateur CFDT, évoque « l’accord canicule » signé en 2022 dans le Maine-et-Loire avec l’entreprise Éram. Face à la chaleur, « nous avons demandé l’ouverture des négociations pour l’adaptation du travail », explique-t-il. L’accord se base sur les alertes oranges de Météo France pour la mise en place d’aménagements comme la prévision d’eau supplémentaire, de ventilateurs, ou l’adaptation des horaires de travail et l’allongement des pauses.

Chez Éram, les organisations syndicales ont également obtenu des jours de télétravail à l’hiver 2023 dans le cadre du plan national de sobriété ainsi que la mise en place d’une prime pour les salariés utilisant le covoiturage. 

 

Sébastien Hervé est coordinateur CFDT Eram
Sébastien Hervé est coordinateur CFDT Éram. Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond

 

Si la numéro 1 de la CFDT insiste sur la nécessité de réfléchir « collectivement face à ces enjeux », la transition écologique ne sera pourtant pas un sujet de l’intersyndicale qui se réunira en février prochain. « Nous avons des visions très différentes sur le sujet », explique Marylise Léon.

Le syndicat se concentre sur la formation et l’engagement interne via « le réseau des sentinelles vertes » proposé à ses adhérents. Dans le sillage de la Fresque du climat, la CFDT déploie également dans les CSE des entreprises sa propre fresque intitulée « les pouvoirs d’agir dans l’entreprise pour la transition écologique juste».

 

Elisabeth Crépin-Leblond 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer