Le Forum Génération Égalité lance un plan mondial d’accélération pour l’égalité femmes et hommes

Une conférence pour l'avancée de l’égalité

La conférence mondiale sur les droits des femmes a débuté à Mexico en mars dernier et se conclura donc à Paris, du 30 juin au 2 juillet. Ce Forum Génération Égalité représente le rassemblement féministe mondial le plus important depuis la dernière conférence mondiale de l’ONU sur les femmes qui s’est tenue à Pékin en 1995. Des chefs d’ État et de gouvernement, des représentants de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé se réuniront pour prendre des engagements et lancer le plan mondial d’accélération pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum a tenu à rappeler, lors de la conférence de presse, que « chaque État, institution ou entreprise devra faire une annonce très concrète, qu'elle soit politique, législative ou financière. Nous avons travaillé en amont pour que ces annonces soient nouvelles et substantielles », a-t-elle expliqué. 

Le moment est venu de prendre des engagements solides et durables pour rendre nos sociétés pleinement égalitaires », a souligné de son côté la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno.

ONU Femmes annonce en marge de l'ouverture du Forum la somme de 40 milliards comprenant 17 milliards en provenance des États, environ 10 milliards de la Banque mondiale et 2,1 milliards de la fondation de Bill et Melinda Gates. La Fondation Ford, de son côté, va débloquer 420 millions de dollars, notamment pour financer des programmes de lutte contre la « violence fondée sur le genre ».

En France, la Fondation Kering de l'homme d'affaires François-Henri Pinault a communiqué sur la somme de 5 millions d'euros, sur les cinq ans à venir, pour cofinancer la création de 15 nouvelles structures d'accueil pour les  femmes victimes de violences.

Autre annonce, celle de Marie Véron du Collectif générations féministes : « Tous les États du monde devraient allouer 0,1 % de leur PIB à la lutte contre les violences basées sur le genre ». La féministe a lancé une campagne intitulée Stop Talking, start Funding ("assez de paroles, de l'argent !").

Un plan mondial d’accélération

Pour répondre à ce constat, un plan mondial d’accélération va être lancé lors de ce Forum de Paris, et ce, pour répondre à une actualité récente et préoccupante. « Deux tendances régressives justifient la raison d'être de ce forum, a tenu à expliquer Delphine O, d'une part, la montée en puissance d'États conservateurs et rétrogrades, ouvertement opposés aux droits des femmes, y compris aux portes de l'Europe, et d'autre part les conséquences de la crise sanitaire, qui a affecté les femmes de manière disproportionnée ».

Ce plan mondial d'accélération pour l'égalité reprend six thèmes majeurs : 

• la violence basée sur le genre,
• l'égalité économique,
• le droit à disposer de son corps,
• l'action féministe pour la justice climatique,
• les technologies et innovations au service de l'égalité, 
• les mouvements et leaderships féministes.

Chaque thème sera abordé par des « coalitions d'action » associant États, organisations internationales, société civile et secteur privé pour élaborer une « feuille de route » et « veiller à sa mise en œuvre durant les cinq prochaines années ».

Grande cause nationale 

L’occasion pour la ministre déléguée Élisabeth Moreno de rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes était une grande cause du quinquennat du président de la République, dont la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le premier pilier, avec le Grenelle des violences conjugales et ses 46 mesures. 

La France prendra ses responsabilités en tant que co-présidente du Forum : « L’heure est venue d’agir concrètement et durablement. À la crise sanitaire s’est ajoutée une crise de l’égalité. Les déclarations d’intention ne sont plus acceptables », a-t-elle précisé à ce sujet. 

Le président de la République a déjà annoncé les trois priorités de la France :

• L’accès des femmes au planning familial et à un IVG légal, sûr et médicalisé, les droits et santé sexuels et reproductifs en favorisant l’éducation complète à la sexualité.
• L’éducation des filles, avec une contribution fléchée de la France dans le cadre de la reconstitution du Partenariat mondial pour l’éducation.
• La protection des femmes défenseurs des droits.

La France portera également des initiatives dans les domaines du sport avec le CIO, de la culture avec les ministères de l’Égalité femmes-hommes et de la Culture contre les stéréotypes dans les industries culturelles et créatives et dans la santé pour promouvoir les personnels de santé féminins.

Des représentants du monde entier

À ses côtés, 250 personnes du monde entier comprenant les délégations officielles des chefs d’État et de gouvernement (à l’instar de la Tunisie, l’Argentine, la Suède, la Finlande, le Kenya, le Canada, l’Afrique du Sud, la RDC, etc.), les institutions internationales et régionales, le secteur privé et les représentants de fondations philanthropiques comme Melinda French Gates, mais aussi des activistes de la société civile comme le docteur Denis Mukwege et Nadia Murad, des jeunes activistes moins de 18 ans qui se battent au Cameroun, au Brésil, en Zambie, en Turquie, en Pologne, au Zimbabwe…

Côté français, notons la présence de Social Builder, association qui agit au quotidien pour un monde économique numérique inclusif. L’organisation a pour ambition de changer les chiffres de la présence des femmes dans les métiers du numérique. 

Emmanuelle Laroque, sa fondatrice, participera à une table ronde, le jeudi 1^er juillet sur la parité des hommes et des femmes dans les métiers du numérique.

« Je suis très heureuse de pouvoir m'impliquer dans cet évènement international. Le travail du Forum Génération Égalité de Paris s'inscrit dans la priorité de Social Builder en matière d'égalité entre les femmes et les hommes », a commenté Emmanuelle Larroque, fondatrice de Social Builder.

La rédaction