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Par Carenews INFO - Publié le 7 février 2025 - 11:03 - Mise à jour le 7 février 2025 - 11:04 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Le handicap est un « accélérateur de vulnérabilité » (30e rapport de la Fondation pour le logement des défavorisés)

Dans son 30e rapport annuel sur l’état du mal logement en France, l'ex-Fondation abbé Pierre dénonce les lacunes structurelles des politiques publiques en matière de logement des personnes en situation de handicap.

La Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation abbé Pierre) a publié la 30e édition de son rapport sur le mal logement en France. Crédit : Fondation pour le logement des défavorisés
La Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation abbé Pierre) a publié la 30e édition de son rapport sur le mal logement en France. Crédit : Fondation pour le logement des défavorisés

 

 

« Chaque soir entre 5 000 et 8 000 personnes, dont 1 000 à 3 000 enfants, sont refoulés par le 115 faute de places disponibles dans les centres d’hébergement d’urgence », alerte Christophe Robert. Le délégué général de la Fondation pour le logement des défavorisés déplore « un creusement des inégalités » à l’occasion de la présentation du 3e rapport sur « L’état du mal logement en France ». L’étude estime le nombre de mal logés à 4,1 millions de personnes, dont 350 000 personnes sans domicile

Pour la première fois, l’organisation a choisi de mettre en lumière le « parcours du combattant » des personnes en situation de handicap pour se loger dignement. Un parti pris qui a été salué par Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social. 

 

Un taux de pauvreté plus élevé pour les personnes vivant avec un handicap 

 

« L’ensemble des problèmes de logement (privation de confort, surpeuplement, précarité énergétique, effort financier excessif pour se loger, impayés de loyer, copropriété en difficulté…) touche 24 % des ménages comprenant une personne en situation de handicap ou de gêne (soit 1,3 million de ménages) contre 20 % des ménages français », souligne le rapport 2025.  

Par exemple dans le parc locatif social, « le fait d’être […] en situation de handicap et de demander un logement social adapté donne 14 % de chances en moins d’obtenir ce logement que pour les autres ménages », explique Manuel Domergue, directeur d’études de la fondation. Les délais sont aussi plus longs, avec cinq ans d’attente ou plus pour 23 % des personnes en situation de handicap, contre 12 % pour les autres demandeurs.   

Les discriminations se poursuivent également dans le parc locatif privé « certains propriétaires refusent de prendre en compte l’allocation adulte handicapé ou la pension d’invalidité comme une source de revenus et l’associent […] à une forme d’instabilité »

Le rapport qui décrit le handicap comme « un accélérateur de vulnérabilité dans les parcours résidentiels », souligne que les personnes en situation de handicap sont frappées d’un taux de pauvreté plus élevé que les personnes dites « valides » : 26 % contre 14 %.  

 

Trop peu de logements accessibles et adaptés 

 

En outre, la Fondation pour le logement des défavorisés évoque une « forme particulière de mal logement : l’inadaptation de leur logement aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap ».  

La majorité des logements proposés sont en effet peu accessibles et peu adaptés. « Seuls 18 % des logements seraient considérés comme accessibles, et 6 % accessibles et adaptés », selon le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux 2023. Une situation dénoncée par Odile Maurin, qui signale que la formation des architectes est peu tournée sur ces questions.  

Sur l’accessibilité du bâti neuf, Christophe Robert appelle à ce que soit revue la loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) de 2018, qui faisait passer de 100 % à 20 % l’obligation de logements accessibles dans les nouvelles constructions.  

Ces conditions de logement ont de fortes conséquences sur les conditions de vie des personnes en situation de handicap. Plus de 8 millions de personnes vivant à domicile ont déclaré à la Drees, une « limitation sévère ou une restriction dans les activités quotidiennes en 2021 ». Avec une définition plus large, ce chiffre pourrait même concerner 14,5 millions de personnes en 2022.  

Le rapport évoque également les 9 millions de proches, tels que les parents, les conjoints ou les enfants, qui « sont des aidants potentiels » et qui voient également leurs habitudes de vie bouleversées.  

 

Léanna Voegeli  

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