Les associations rencontrent des difficultés à comprendre et répondre aux préoccupations des jeunes
Une étude publiée le 6 juillet par la Fédération nationale des Caisses d’Épargne avec Audirep permet de mieux comprendre les préoccupations et les envies de la jeunesse, ainsi que la façon dont les associations répondent à leurs besoins.
Tantôt présentée comme très militante, d’autres fois décrite comme désengagée… La jeunesse est souvent au cœur des débats. Comme le rappellent les auteurs d’une étude menée par la Fédération nationale des Caisses d’Épargne avec Audirep, la jeunesse est « plurielle ». Peut-on toutefois identifier de grandes tendances dans les préoccupations et situations des 15-29 ans ?
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C’est la question que se pose cette étude, publiée le 6 juillet et intitulée « Regards croisés sur la jeunesse ». Elle présente les conclusions issues d’une consultation de 1 600 jeunes et d’entretiens avec 116 dirigeants d’associations actives auprès d’eux. Ces éléments permettent aussi de comprendre comment les associations peuvent répondre aux attentes des jeunes et dans quelle mesure elles comprennent ce public.
Une jeunesse optimiste
Premier enseignement : 70 % des jeunes se disent optimistes pour le futur, y compris parmi les publics plus précaires.
Comment les jeunes sondés perçoivent-ils une vie « réussie » ? Pour 57 % d’entre eux, réussir sa vie passe par la possibilité de faire de sa passion son métier. Leurs autres préoccupations sont plus matérielles : 55 % estiment que cela passe par le fait d’être propriétaire de son logement principal dans une vie réussie, 53 % par le fait de gagner de l’argent pour se faire plaisir et 49 % par la capacité d’aider financièrement les autres. Cinquième critère de « vie réussie » le plus cité : une vie de couple stable à 47 %.
Vision imparfaite des associations
La vision qu'ont les associations des jeunes n’est pas toujours conforme à la réalité. 36 % seulement estiment que la jeunesse se projette de manière optimiste dans le futur.
Par ailleurs, elles ont une vision imparfaite des critères de réussite valorisés par les jeunes. À leurs yeux, le premier critère de réussite des jeunes, c’est de gagner de l’argent pour se faire plaisir et voyager. La possibilité d’avoir un métier passion constitue le deuxième critère cité, à seulement 41 %. Les associations parlent aussi de la possibilité de faire passer sa vie personnelle avant son travail, à 34 %, un sujet absent des cinq premières réponses des jeunes. Les préoccupations relatives au logement, au don à ses proches ou à la vie de couple sont absentes des cinq affirmations les plus citées.
Sources d’angoisse des jeunes
Cette jeunesse optimiste reste angoissée : 46 % déclarent que l’actualité les démoralise, citant notamment la crise économique, l’écologie ou la guerre en Ukraine. Les préoccupations économiques et celles liées à l’insertion professionnelle n’arrivent qu’au second plan dans les sujets d’angoisse, respectivement à 11 et 16 %.
Les associations comprennent et identifient bien les difficultés des jeunes. 88 % d’entre elles estiment à juste titre qu’ils rencontrent plus de difficultés psychologiques depuis cinq ans.
28 % des personnes interrogées disent connaître des difficultés psychologiques, un taux qui s’élève à 32 % pour les catégories socio-professionnelles les plus défavorisées. 28 % sont confrontés à des difficultés dans leurs parcours scolaire ou étudiant, 24 % sur les sujets de mobilité, comme l’accès au permis de conduire, et 24 % dans l’accès au logement. Ce dernier taux monte à 29 % parmi les plus précaires.
Des difficultés à se connecter
60 % des jeunes se tourneraient vers une association en cas de besoin, mais encore faut-il la trouver. Seuls 51 % estiment que cette tâche serait facile et 53 % qu’ils obtiendraient aisément de l’aide. Un constat partagé par les associations : 55 % d’entre elles rencontrent des difficultés pour entrer en contact avec les jeunes qui en ont besoin.
Une jeunesse engagée
Enfin, l’étude dresse le portrait d’une jeunesse engagée. 68 % des jeunes sondés ont déjà pris part à des activités associatives. Les activités sportives sont citées le plus fréquemment à 52 %, puis les associations scolaires ou étudiantes à 47 %, avant celles qui agissent dans le domaine social à 44 %.
En revanche, travailler dans une entreprise engagée constitue un critère de vie réussie pour 29 % des jeunes.
La rédaction
